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"Ce ne sera même plus une course de vélo": les prédictions de Voeckler avant des Mondiaux "d'une autre dimension"

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Jamais un Championnat du monde n’avait semblé aussi impitoyable. Ce dimanche 28 septembre, Kigali devient l’épicentre du cyclisme mondial pour une course qui promet de marquer l’histoire: 267,5 km, 5.475 mètres de dénivelé positif, des pavés, des murs à 11 %, le tout à 1.500 mètres d’altitude sous une chaleur humide. Pour Thomas Voeckler, le sélectionneur de l’équipe de France, c’est simple: "Dans la dernière heure, ce ne sera même plus une course de vélo."

Oubliez les championnats du monde plats et nerveux: à Kigali, seuls les plus endurants survivront. Les 15 tours au programme se partagent entre deux circuits qui n’offrent aucun répit. D’abord, neuf passages sur un parcours de 15 km avec la terrible côte de Kigali Golf (0,8 km à 8,1 %) et la côte de Kimihurura (1,3 km à 6,3 %).

Puis vient l’enchaînement redouté: le deuxième circuit, 42 km à parcourir une fois, avec la côte de Péage (1,8 km à 5,9 %), le long Mont Kigali (5,9 km à 6,9 %) et surtout le Mur de Kigali (0,4 km à 11 %), sur pavés, qui pourrait faire exploser le peloton. Les coureurs devront encore enchaîner six tours supplémentaires du premier circuit avant l’arrivée. Une épreuve de longue haleine.

"Dans la dernière heure, ce ne sera même plus une course de vélo"

Le sélectionneur de l'équipe de France, Thomas Voeckler, ne cache pas l’ampleur du défi qui attend ses hommes lors d'un entretien avec l'Équipe. "Je suis convaincu qu’on va aller dans quelque chose d’une autre dimension, à part. Une épreuve de force, de résistance, où on va envoyer bananer toutes les tactiques, où les mecs vont devoir être capables d’aller dans une dimension de souffrance, de mental, supérieure à l’adversaire. Dans la dernière heure, ce ne sera même plus une course de vélo." Le message est clair, il faudra avoir le mental d’un grimpeur et les jambes d’un rouleur pour espérer jouer le maillot arc-en-ciel.

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Altitude et humidité, le piège invisible

Au-delà du profil, c’est l’environnement qui risque de faire la sélection. Une course en moyenne à 1.500 m d’altitude, un passage au-dessus des 1.800 m et une humidité de 80 % suffiront à épuiser les organismes. "Le dénivelé, la distance, l’altitude, même si on ne passe qu’une fois à 1 800 m, l’humidité, c’est une boucherie", résume Voeckler.

Un scénario qui pourrait avantager les coureurs habitués aux courses par temps chaud et en altitude… et provoquer des défaillances spectaculaires chez d’autres.

Maxence Mullié