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Critérium du Dauphiné: "Je n'ai plus peur dans les descentes", confie Evenepoel de retour après sa chute

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De retour à la compétition deux mois après sa chute sur le Tour du Pays Basque lors de laquelle il s’était fracturé la clavicule, le Belge Remco Evenepoel est en quête de sensations cette semaine sur le Dauphiné qui débute ce dimanche à Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier. Sa grande ambition: monter en puissance en vue du Tour de France où il espère atteindre son pic de forme en troisième semaine et jouer un bon classement général.

Quelles sont vos ambitions sur ce Dauphiné?

C’est la première fois que je fais le Critérium du Dauphiné, mais honnêtement, je n'ai pas d'objectifs pour la semaine à venir. Ca fait presque deux mois que je n’ai pas couru donc le plus important sera de retrouver le rythme de la course et de me jauger. On va prendre la course au jour le jour et essayer de finir en meilleure forme que je ne commence. Ça serait déjà une belle semaine si je parviens à ça. Par contre, ça va peut-être vous décevoir, mais je n’ai pas du tout regardé le parcours. Cela dit tout de mes ambitions (rires).

Après votre chute sur le Tour du Pays-Basque, dans laquelle Vingegaard a été très gravement blessé, avez-vous des douleurs et des craintes de remonter sur le vélo en compétition?

Je n’espère pas me ressentir de la chute. J’espère que je n’aurai pas trop peur sur le vélo. En stage en Sierra Nevada, je n’étais pas super serein dans les descentes, mais ça va de mieux en mieux maintenant, je n’ai plus peur dans les descentes. J’ai encore un peu mal à l’omoplate, notamment sur le vélo de chrono où j’ai de la pression sur l’épaule. Mais ça va aller, c’est bien de retrouver la compétition. Et si mon corps ne m’avait pas permis de faire le Dauphiné, je ne l’aurais pas fait.

Vous avez pris le temps de revenir après cette blessure sur le Tour du Pays-Basque…

Oui, mais la chute à très haute vitesse avec une glissade sur la route et l’herbe, ça a eu un gros impact sur mes muscles, sur mes épaules, donc j’avais besoin de temps. J’ai aussi l’expérience de ma chute sur le Lombardie il y a quelques années où j’avais un peu précipité mon retour. Je ne voulais pas faire la même erreur car ça n’avait pas été très réussi. D’autant que l’objectif majeur, c’est le Tour de France. Il y a encore sept semaines avant la fin du Tour, c’est la raison pour laquelle je ne veux pas précipiter les choses et me fatiguer de trop. Le Dauphiné, c’est je pense la meilleure approche en vue de cet objectif.

Auriez vous imaginé ne pas faire de course de préparation en vue du Tour comme cela risque fort d’être le cas pour Jonas Vingegaard?

Non, la seule chose qui aurait pu être différente, c’est que je fasse le Tour de Suisse à la place du Dauphiné. Mais c’est mieux pour moi de courir avant, j’en ai besoin pour améliorer ma forme. Mais je trouve que l’évolution est bonne, et s’il y a un bon résultat ce sera déjà comme une victoire pour moi.

Vous, Vingegaard, Roglic avez tous chuté au Pays-Basque. Entre temps, Pogacar a écrasé le Tour d’Italie. Ça risque d’être la même chose sur le Tour?

Oui. La pression sera sur Pogacar et son équipe. Ils sont l’homme et l’équipe à battre. Bien sûr Vingegaard aussi en tant que double tenant du titre aura de la pression. Mais moi je n’aurai pas de pression. On devra essayer de suivre. Si on y arrive un jour, ce sera comme une victoire. On va voir si on ne perd pas trop de temps sur lui dès le départ. Sur le Giro sa façon de courir c'était vraiment beau et impressionnant à voir. Parfois aussi ennuyeux quand il tuait le suspense. C'est le meilleur coureur du monde, donc on verra comment il a récupéré du Giro, mais ça ne me surprendrait pas qu’il fasse le doublé Giro-Tour. 

Arnaud Souque