JO 2024 – BMX : Léo Garoyan, le "diable" qui veut se parer d’or à Paris 2024

Un peu plus d’un an avant les épreuves de BMX Racing à Paris 2024, Léo Garoyan avait un tout autre objectif: se lever. Ce mardi matin – sur le site même où se disputera les courses les 1er et 2 août 2024 – il faisait beau, il faisait chaud; mais le mental n’était pas vraiment au beau fixe. En forme physiquement, le problème du moment est ailleurs. C’est donc ça une préparation olympique. Mais rien d’alarmant pour celui qui se fait appeler "El Diablo", en référence au champion du monde 2021 de moto GP Fabio Quartararo. L’une de ses idoles. C’est toujours comme ça l’entraînement avec Léo Garoyan. Des hauts, des bas, mais surtout une faculté à se remettre dans le droit chemin quand l’heure fatidique approche. "J’adore les grands rendez-vous parce que ce sont des courses d’un jour. On se prépare tous les quatre ans uniquement pour ce moment-là. Donc ça reste un moment que j’affectionne particulièrement. Physiquement et mentalement il faut être prêt. Il y a un titre à aller chercher et beaucoup se mettent trop la pression. Moi je sais la gérer et ça m’a toujours bien réussi", garanti le jeune espoir du BMX tricolore.
Aller titiller les anciens
Avec zéro médaille ramenée de Tokyo sur la précédente édition des JO, l’équipe de France de BMX a la pression du résultat. Décevante au Japon en tant que première nation mondiale, le faux pas pourrait être encore plus délicat à domicile. Avec Joris Daudet (32 ans), Sylvain André (30 ans) et Romain Mahieu (28 ans), la fédération française de cyclisme a misé sur l’expérience jusqu’alors. Du haut de ses 23 ans, Léo Garoyan espère contrecarrer ces plans dans un an en France. "Si je vais à Paris, je ne vais pas me présenter pour enfiler des perles. Faire acte de présence ne m’intéresse pas. Je me prépare pour aller chercher la médaille d’or! Je ne sais pas si j’y arriverai, mais je ne veux pas faire de la figuration en tout cas." C’est cette motivation qui rythme la vie du licencié du Team BMX Besançon. "Je suis le plus jeune, je n’ai rien à perdre. On est neuf pour trois places donc le calcul est vite fait : il y aura forcément des déçus. Je ne sais pas si j’ai été programmé spécifiquement pour ces Jeux olympiques de Paris, mais en tout cas ça fait des années que j’y pense."
Grande gueule au grand cœur
"El Diablo" porte bien son surnom. Tête brûlée sur la piste, grande gueule sur ces réseaux sociaux et éternel blagueur le reste du temps, Léo Garoyan commence à se fabriquer une image qui n’est pas pour lui déplaire. "Ce côté Bad boy il l’a quand il roule. Après quand on le connaît en dehors on se rend compte que ce n’est pas vraiment sa personnalité au quotidien, analyse son ancien coach et actuel entraîneur de l’équipe de France Simon Marchal. Mais ce qui est important c’est qu’il ait envie de tout bouffer sur la piste".
De son côté, le double champion du monde chez les jeunes en est convaincu: "On ne fait rêver personne quand on termine deuxième. Ce qui donne des émotions aux gens c’est la victoire." À la manière de ses idoles Lewis Hamilton et Fabio Quartararo, Léo Garoyan veut tout rafler sur son passage et devenir un grand de sa discipline. Dans laquelle il ne trouve paradoxalement pas d’idole à laquelle s’identifier.
Un tempérament bien trempé associé à une sensibilité bien cachée et une pression qui n’est d’autre que la sienne, voilà ce qui caractérise "El Diablo". Avec en supplément une attention particulière pour ses vêtements, son image aussi, et le rap américain surtout. Personnage haut en couleur, Léo Garoyan s’est donné l’objectif de se parer d’or en offrant la plus belle des médailles à la France. Et si ce n’est pas à Paris l’an prochain, ce sera à Los Angeles dans quatre ans ou encore après s’il le faut. Légèrement têtu sur les bords, il n’y a pas de place pour la résignation.