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"Ce bébé est un nouveau challenge": comment la sabreuse Manon Apithy-Brunet concilie grossesse et ambition sportive

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Pour Manon Apithy-Brunet, 2025 sera une nouvelle année exceptionnelle. A peine un an après son titre olympique de sabre décroché à Paris 2024, l'escrimeuse accouchera fin juin de son premier enfant, un petit garçon.

Vous avez annoncé votre grossesse six mois après votre titre olympique. 2025, c'était le bon moment pour avoir un enfant?

Une grossesse, ça se calcule. On a eu de la chance que ça marche très vite. C'est pour ça que nous ne l'avons pas fait après les Jeux de Tokyo car il n'y avait que 3 ans avant Paris 2024. Ça faisait un peu court pour faire un bébé et revenir ensuite. Je venais aussi de changer d'entraîneur donc ça faisait déjà beaucoup de changements à l'époque. On s'est dit que 2025 était donc le meilleur moment pour revenir et être performante en vue de Los Angeles 2028.

Vous êtes enceinte, mais vous n'avez pas arrêté le sport pour autant. C'est essentiel pour vous de continuer à bouger? 

Oui, je me rends compte à quel point le sport est important. Je voyais le côté sportif de par mon métier où il faut toujours aller chercher de la performance. Après les Jeux de Paris 2024, je me suis un peu calmée sur le sport pour prendre une pause. Et je me suis rendu compte après quelques mois que je n'allais pas très bien. Et ce n'était pas parce que les Jeux étaient terminés. C'était le manque de sport. Quand je suis retourné à la salle de sport, j'ai repris du plaisir. Je pense que faire du sport permet à ma grossesse de bien se passer. En plus de ça, je me sens bien dans mon corps. Quand je rentre le soir et que j'ai fait du sport la journée, je me sens épanouie alors que je ne cherche pas forcément la performance. C'est simplement pour le bien-être physique. Et le simple fait de me dire que je fais faire du sport à mon enfant, je me dis que c'est la suite logique.

Quel type d'activité faites-vous? Vous continuez à tirer? 

Je fais de la préparation physique un peu tous les jours, je fais encore un tout petit peu d'escrime, même si c'est bientôt terminé. Je tire encore une fois par semaine et je pense arrêter la semaine prochaine. Mais je continue de travailler ma technique avec mes entraîneurs donc je m'entraîne tous les jours.

C'est une toute nouvelle vie pour votre mari Boladé (médaillé de bronze au sabre par équipe aux Jeux de Paris, ndlr) et vous...

Ça fait beaucoup de changements pour Boladé et moi. Et c'est aussi sans doute pour ça que l'on va bien. Notre objectif était Paris 2024. Ensuite, lui était sur son idée de fin de carrière. Désormais, il repart avec de nouveaux objectifs en tant qu'entraîneur. Ça le passionne et lui permet de rebondir. Ce bébé à venir est aussi un nouveau challenge pour nous et on est aussi heureux grâce à ça. C'est un nouveau projet. Et nous avions besoin après ces Jeux de repartir sur de nouveaux projets. Même si moi j'ai l'envie et l'objectif de performer sur les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, j'ai besoin de passer à autre chose. Cette grossesse combinée à la retraite de mon mari permettent de basculer complètement.

Quels sont justement vos objectifs une fois la naissance de votre enfant passée? 

J'ai deux chances d'être championne du monde avant les Jeux de Los Angeles et c'est ce qui m'anime. Je veux de nouveau être championne olympique en individuel mais je veux aussi cette médaille d'or par équipe. C'est ce qui me donne envie de continuer à être performante.

Antoine Guillet