Arrêt de la L1: Edouard Philippe "a mis le feu" selon Domenech

Dans un entretien à Nice-Matin, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, Raymond Domenech, met la responsabilité de l’arrêt des championnats de Ligue 1 et Ligue 2 sur les épaules du Premier ministre, Edouard Philippe.
Depuis le 30 avril et le vote du conseil d’administration de la LFP, la saison 2019-2020 de Ligue 1 est terminée. Une décision lourde de conséquences sur le plan économique et contestée jusqu’au Conseil d’Etat par Lyon, Amiens et Toulouse contestant leur relégation. Alors que les plus grands championnats européens ont repris ou s’apprêtent à reprendre, le foot français est le seul à l’arrêt. Incompréhensible pour de nombreux dirigeants de club. "Je dirais que c’est facile de juger maintenant que c’est décidé, mais qu’il ne faut pas oublier qu’au moment où la décision a été prise, nous n’avions pas de certitudes", rappelle Raymond Domenech, dans les colonnes de Nice-Matin.
"Je n’ai pas compris son intervention sur le football"
Pour l’ancien sélectionneur des Bleus, l’annonce de l’arrêt de la saison par Edouard Philippe le 28 avril à l’Assemblée Nationale a tout changé. Et tout gâché. "C’est le Premier ministre qui a mis le feu et qui a déclenché tout ça, appuie le technicien. Je n’ai d’ailleurs pas compris son intervention sur le football. Il n’a parlé d’aucun autre sport que du football. Après, tout s’est enchaîné. Et la seule solution était de le suivre." Et Domenech de poursuivre : "La responsabilité vient du Premier ministre. Après son allocution, on ne va quand même pas dire au Premier ministre, ‘‘monsieur le ministre, tu es gentil, tu restes chez toi’’. On pouvait bien dire ce qu’on voulait, ça n’avait pas de poids. Il me semble même qu’une prise de paroles comme celle qu’il a faite vaut un arrêté…"
Pour Raymond Domenech, cette décision d’arrêter les compétitions montre bien le peu de considération des politiques à l’égard du sport: "Il y a eu des réunions interministérielles en Espagne et en Italie. Mais chez nous, ça s’est fait à la va-vite, sur le coin d’une table. Il n’y a pas eu de vraie réflexion. Ça prouve tout simplement le peu de considération et d’investissement que les politiques ont pour le sport. On est là pour amuser, pour divertir. Ils sont heureux quand on gagne une Coupe du monde, mais ça n’est pas pris au sérieux", conclut le vice-champion du monde 2006.
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