"Un joueur était en pleurs": la colère de Bryan Bergougnoux, entraîneur de Tours, après l'annulation du match de Coupe de France contre Lorient

Bryan Bergougnoux le reconnaît, il lui faudra "beaucoup de temps pour redescendre". Car la colère du coach tourangeau est "immense". Ce samedi, son équipe se faisait une joie d’accueillir le FC Lorient dans le cadre des 32es de finale de la Coupe de France. Un match initialement programmé à 18h entre la formation de Régional 1 et l’actuel leader de Ligue 2. Englué dans d’immenses difficultés financières depuis des années, au point de se retrouver en sixième division au fil des relégations administratives, le Tours FC voulait profiter de cette affiche pour redorer son blason. Raté.
Dans un communiqué publié à 13h, la FFF a annoncé l’annulation du match, évoquant des questions de sécurité. D’après La Nouvelle République, un proche du propriétaire du club tourangeau a tenté de revoir ces derniers jours le dispositif de sécurité à la baisse - pour faire des économies - sauf que la nouvelle organisation a été retoquée par la préfecture d'Indre-et-Loire. Et impossible ensuite de revenir au plan initial. Un scénario qui implique une responsabilité directe du Tours FC. Et qui plonge Bryan Bergougnoux et ses joueurs dans une terrible détresse.
"Ça fait des semaines qu’on s’entraîne avec des ballons dégonflés…"
"C’est beaucoup de frustration. J’ai eu la chance de vivre ce genre d’ambiance, je pense beaucoup à mes joueurs qui font des sacrifices énormes. Ils ont parfois tenté de mettre des coups de pression à la direction par rapport à tout ça. J’ai pu les en dissuader parce que ça aurait donné une mauvaise image. Faire grève dans le football est toujours mal perçu. Ils n’ont rien dit, ils ont continué de travailler. Et aujourd’hui ils sont privés d’un match qui aurait été unique pour eux dans leur vie. Je suis très en colère", a-t-il réagi sur RMC. Resté six années au Tours FC durant sa carrière de joueur (2012-2018), Bergougnoux a fait son retour au club cet été, pour sa deuxième expérience comme coach. Dans le même temps, Tours a changé de propriétaire, Jean-Marc Ettori passant la main à l’investisseur belge Ivan Desmet.
Si tout se passe bien cette saison côté terrain, puisque l’équipe est première de R1, la situation est donc bien différente en coulisses. "On était heureux d’avoir huit ballons aujourd’hui donnés par la FFF. Ça fait des semaines qu’on s’entraîne avec des ballons dégonflés… Il va falloir que des responsables donnent des explications. Il y a beaucoup de frustration. Un joueur était en pleurs. Je suis très, très en colère. Quand on veut diriger un club, il faut faire les choses pleinement. La situation est difficile, mais quand on prend des engagements il faut les tenir. On ne peut pas bricoler en permanence, on l’a fait pendant cinq mois pour donner la meilleure image. Je pense aussi aux bénévoles, aux supporters…", a développé Bergougnoux, convaincu que ce 32e de finale contre Lorient sera perdu sur tapis vert.
"Il y a de grandes chances", a-t-il reconnu sur RMC, très amer. "Il ne faut pas se leurrer. Quand on n’est pas en capacité de recevoir un tel événement, on ne fait pas partie du projet Coupe de France. C’est déplorable. Il faut poser la question aux dirigeants. Nous on s’est concentré sur le sportif. C’est le travail d’un staff qui est détruit, le travail de joueurs à la mentalité exceptionnelle. Il faut poser la question aux concernés. Ma colère est immense, mais je ne suis pas responsable du financier…"