
Mais pourquoi Lavezzi est-il sorti ?

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Twitter. Facebook. Personne n’a compris. Y compris notre consultant football, Jean-Michel Larqué. « Ce n'est pas possible ! Les associations Agüero-Higuain ont rarement, si ce n'est jamais, marché. Lavezzi a fait une très, très bonne première période. Il a été l'un des principaux accélérateurs argentins. » Le motif du courroux de l’ancien joueur de Saint-Etienne ? La sortie à la mi-temps de l’Argentin Ezequiel Lavezzi, pourtant bon. Voire très bon face à l’Allemagne. Disons-le franchement, le meilleur joueur offensif de l’Albiceleste durant les 45 premières minutes de la finale de la Coupe du monde.
« Pocho », comme on le surnomme affectueusement en sélection et au PSG, a étalé face aux Allemands toutes les qualités qu’on lui connait : vitesse, combativité et pugnacité. Mieux, il l’a fait avec suffisamment de retentissement pour faire passer quelques sueurs froides aux protégés de Joachim Löw. Des exemples ? Cette course effrénée dès la 4e minute où le Parisien laissait sur place Benedict Höwedes avant de servir Higuain. Ou, peu avant la pause, lorsqu’il laissait sur place un joueur allemand avant de permettre à Messi de déclencher une des accélérations dont il a le secret.
Un choix assumé par Sabella
Alors pourquoi le sortir ? Pendant quelques instants, la rumeur d’une blessure de l’ancien Napolitain, nourrie par des images le voyant quitter le terrain en boitillant à la mi-temps a fuité. Fausse alerte. Lavezzi n’était pas blessé. Il a juste été sacrifié par Sabella. « Lavezzi faisait un très bon match, a reconnu le sélectionneur argentin. Mais on cherchait à changer la manière de jouer, une manière d'être plus offensif pour gagner sans aller en prolongation, à cause de la fatigue. » Soit avec deux attaquants, Gonzalo Higuain, titulaire, et Sergio Agüero, donc, entrant.
Mais ce fameux ‘‘plus’’ ne s’est jamais produit. Longtemps sur le flanc dans cette Coupe du monde – blessé, il n’avait ni joué les 8es ni les quarts de finale et était entré en jeu en demies – le « Kun » a apparu emprunté. Pas inspiré. Sans génie et sans jambes. Bref, tout le contraire de son prédécesseur sur le terrain. Et lorsque Lavezzi s’est signalé par des courses et un engagement total, Agüero, lui, a mis involontairement en sang Bastian Schweinsteiger lors d’un duel aérien.
En Argentine, l’ancien directeur général de Naples, Pierpaolo Marino, a jugé « incompréhensible » le remplacement de son ancien poulain. Encore marquée par son échec en finale de la Coupe du monde, l’Argentine n’a pas cherché à critiquer les choix de Sabella, comme en témoigne l’union sacrée, toujours sur Twitter, des principaux sportifs du pays (Del Potro, Banega, Caballero, Cvitanich, Lamela…). L’Argentine pointait plutôt du doigt, à travers ses différents médias (Clarin, Olé, La Nacion), les deux énormes occasions ratées par Higuain et Palacio. Pas réputé pour son réalisme, Lavezzi aurait certainement échoué dans cet exercice. Ou pas. Et il est fort dommage que Sabella n’ait pas donné aux siens l’occasion de le savoir.