Equipe de France: sa progression, ses ambitions, son vieux copain Fofana... Diaby se confie pour son retour chez les Bleus

Moussa, ça fait du bien de revenir et de retrouver l’équipe de France ?
Oui, c’est sûr que ça fait du bien de revenir au château, retrouver des amis d’enfance et aussi d’anciens Parisiens.
Justement, vous parlez d’anciens amis, de Parisiens, vous êtes un peu comme à la maison là…
Oui, un peu comme à la maison. Je connais beaucoup de personnes ici. Des personnes que j’ai beaucoup côtoyées dans ma carrière de footballeur. Après, il y a une personne que j’ai plus côtoyée ici, je pense que vous la connaissez…
Youssouf Fofana.
Oui, c’est ça.
Puisque vous en parlez, voici une petite vidéo de lui. [Youssouf Fofana lui demande s’il se souvient de la dernière fois où ils ont joué ensemble au Stade de France.] Que s’est-il passé ? Racontez-nous.
Notre dernier match ensemble, c’était au Stade de France. C’était la finale de la coupe du 93, contre le FC Solitaires (en 2010, quand Diaby allait sur ses 11 ans, ndlr). On était menés 4-1 à la mi-temps. On est revenus en deuxième période avec l’envie de gagner cette finale. Quand on joue une finale de coupe du 93, en jeunes, en plus au Stade de France, c’est un truc de fou. On revient en deuxième période avec l’envie d’accélérer le jeu. Il sourit parce qu’il sait que j’ai fait la différence dans cette finale, avec beaucoup de passes décisives de sa part. C’était un moment vraiment incroyable avec l’Espérance Paris 19e. Je pense que c’est quelque chose qu’on n’oubliera jamais.
C’est fou de se retrouver ensemble avec le maillot bleu…
C’est sûr. Pour moi, c’est fou. Ça montre qu’on a bien travaillé, même si tout n’a pas été facile. Aujourd’hui, on est là, on est très contents et on remercie surtout les personnes qui étaient là pour nous et nos familles.
>>> Les dernières infos sur le rassemblement des Bleus
Moussa, parlez-nous de votre saison avec le Bayer Leverkusen. Comment vivez-vous cela ? On a l’impression que c’était un peu compliqué au début, il y a eu ce changement d’entraîneur, maintenant ça va mieux pour l’équipe et ça va mieux également pour vous, on vous sent beaucoup mieux.
C’est sûr qu’on a connu un début de saison un peu compliqué. Après je pense que ce n’était pas un problème de coach, c’était plus un problème mental, dans la tête des joueurs. On a su revenir en deuxième partie de saison, avec un nouveau coach, un nouveau staff. On a su mettre les ingrédients pour pouvoir faire de meilleures performances afin de retrouver notre niveau habituel.
Personnellement, vous vous sentez mieux sur ces derniers matchs, ces dernières semaines ?
Oui, je me sens mieux. C’est vrai que le début de saison était un peu compliqué pour l’équipe. Personnellement, je me sentais bien en début de saison. Les stats ne suivaient pas forcément mais dans le contenu des matchs, j’étais content de moi. Ensuite, en deuxième partie de saison, l’équipe est revenue avec un meilleur état d’esprit. Et forcément, quand l’équipe tourne bien, les stats aussi. Je suis content de retrouver ce niveau-là et ça m’a permis d’être là aujourd’hui.
Est-ce que vous vous attendiez à être convoqué ? Est-ce que vous attendiez avec impatience cette liste et que Didier Deschamps donne votre nom ?
Je ne m’attendais pas forcément à être convoqué, je ne disais pas que c’était une certitude. Mais en tout cas, j’avais tout mis de mon côté pour faire partie de cette liste. Aujourd’hui je suis là, ça veut dire que je suis bien revenu en forme et on retrouve le vrai Moussa Diaby que vous connaissez.

Ce Moussa Diaby, on a l’impression qu’il peut se régaler dans cette équipe de France, avec le système qui est mis en place par Didier Deschamps. Il a joué à un moment donné avec une défense à cinq avec des pistons. Peut-être un système qui vous convient un peu moins bien. Là il y a vraiment de quoi se régaler avec ce 4-4-2 ou ce 4-3-3. Sur les côtés, vous pouvez vraiment vous plaire.
Oui, je pense aussi que dans ce système-là, je peux apporter à l’équipe, en plus je connais bien ce poste-là. Quand le coach va faire appel à moi, il faudra que je sois là, que je réponde présent. Peu importe le système du coach, il faut toujours répondre présent et mouiller le maillot.
Vous parliez tout à l’heure du vrai Moussa. On a l’impression qu’on n’a pas encore vu le vrai Moussa en équipe de France, celui qui nous régale et qui met le feu sur les côtés au Bayer Leverkusen. Êtes-vous d’accord ?
Je ne dirais pas ça comme ça mais plutôt qu’en équipe de France et en club, les consignes sont différentes. Ici, j’essaye de m’adapter au mieux pour répondre aux attentes du coach.
Quand vous parlez de consignes, y a-t-il des consignes particulières ? Ou est-ce que c’est défendre, attaquer, est-ce sur ces notions-là que c’est différent, qu’il y a plus d’obligations ?
Oui je pense, après en équipe de France, on est beaucoup de bons joueurs. Même si je fais une bonne performance, ça ne va pas forcément avoir le même impact que quand je le fais en club. En club, on compte beaucoup sur moi, je fais partie des cadres là-bas, alors qu’ici, je suis comme un nouveau. Il ne faut pas se précipiter, pour l’instant je m’adapte et je vais essayer de répondre aux attentes du coach.
Quel regard portez-vous sur cette très belle génération tricolore ?
C’est vrai qu’il y a une très bonne génération mais je pense que l’équipe de France a toujours eu de très bonnes générations. Je suis là, je fais partie de celle-ci. Je pense qu’avec elle, l’équipe de France peut faire de très bonnes choses. On espère tout mettre en œuvre pour donner du plaisir au peuple français, comme lors de la finale de la Coupe du monde.
Justement, où étiez-vous lors de cette finale de Coupe du monde, comment avez-vous vécu ce parcours-là ? Il y a des garçons que vous connaissez bien, comme Youssouf Fofana, qui l’ont joué, quels ont été les retours, comment avez-vous vécu cela ?
J’ai vécu ça avec beaucoup d’intensité, j’étais très content pour l’équipe. Ca ne s’est pas fini comme on le voulait mais ils peuvent être fiers du parcours qu’ils ont fait. Ils ont rendu fière toute une nation et ça, personne ne pourra leur enlever.
Et personnellement, est-ce que la déception est passée ? Parce que forcément, lorsque l’on est un compétiteur, il y a une déception de ne pas faire partie de l’aventure…
J’étais forcément un peu déçu. Après il fallait que je passe à autre chose. Je pense qu’au contraire, ça m’a permis de me remettre en question et de voir ce que je pouvais améliorer pour pouvoir être toujours présent lors des rassemblements de l’équipe de France.

Pour être toujours présent lors des rassemblements de l’équipe de France, que devez-vous faire pour revenir à chaque fois ?
Enchaîner les bonnes performances. Après, vous savez, quand on est en équipe de France, il y a beaucoup de sacrifices à faire. Pour y rester, il va falloir faire encore plus de sacrifices.
Quels sont les sacrifices ? C’est au quotidien, c’est dans la préparation, c’est ce type de sacrifices qu’exige le haut niveau ?
Oui, un peu tout ça. Au quotidien, tout ce qui se passe aussi en dehors du football, l’entretien. C’est sur ces choses-là qu’il faut rester concentré. Ce sont ces petites choses qui vont nous permettre de rester au haut niveau. L’idée est de m’imposer dans la durée. Mais pas dans la précipitation. Je suis là pour prendre encore plus d’experience au niveau international.
Comment abordez-vous le retour à la compétition et ce match contre les Pays-Bas ? Vous n’avez pas encore réellement commencé à le préparer.
Je pense qu’on va commencer à le préparer dès ce soir avec une bonne séance d’entraînement. Il y a deux très bons matchs qui nous attendent, surtout le premier match de vendredi. Je pense qu’il va falloir vite penser à autre chose et ne pas penser à la dernière défaite. Les collègues sont revenus avec de bonnes intentions. Il y a une très bonne génération. Il va falloir qu’on soit tous soudés avec une bonne cohésion de groupe pour pouvoir faire de bonnes choses.
Dans cette équipe de France, il faut faire de bonnes performances en club, est-ce aussi important de jouer la Ligue des champions tous les ans ? Est-ce un objectif pour vous ?
Pour moi, jouer la Ligue des champions, c’est quelque chose d’important, ça veut dire que vous affrontez les meilleures équipes. Et forcément, pour affronter les meilleures équipes, je pense que le mieux, c’est en Ligue des champions. C’est une bonne chose pour la suite de ma progression.
Le Moussa d’aujourd’hui, est-ce qu’il voit une différence avec l’équipe qu’il a laissée ? Vous étiez sélectionné en juin dernier, aujourd’hui vous retrouvez vos partenaires, il y a des nouveaux, d’autres sont partis, voyez-vous une différence ?
Je pense que c’est un peu tôt pour le dire. Là je suis revenu, il va falloir que je voie ce qui se fait maintenant et ce qui se faisait avant. Pour l’instant, je pense que c’est trop tôt pour le dire mais on verra par la suite.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Déjà de faire une bonne fin de saison en club et quitter ce rassemblement avec deux victoires.
Et qu’on puisse aussi vous revoir en juin…
Oui, voilà !