Mexès, l’âge de raison

Philippe Mexès - -
Voilà dix ans que Philippe Mexès a fêté sa première sélection avec les Bleus (0-4 à Malte). Depuis, le défenseur central des Bleus avance à une moyenne peu flatteuse de 2,4 sélections par an. Privé des grandes compétitions internationales, le joueur aux 24 capes a perdu du temps. Beaucoup trop pour un joueur qui s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs centraux d’Italie. Les raisons pour expliquer ses absences régulières en équipe de France ne manquent pas : il y a d’abord ses relations tendues avec Raymond Domenech depuis les Espoirs, mais aussi une certaine nonchalance, son impulsivité, et ses nombreuses blessures.
A 30 ans, Philippe Mexès n’a donc plus de temps à perdre. Malgré une première saison mitigée à l’AC Milan, il a gardé toute la confiance de Laurent Blanc qui en a fait l’un de ses cadres depuis sa prise de fonction à l’été 2010 et l’a nommé vice-capitaine derrière Hugo Lloris. « Il a été un grand leader contre l’Allemagne, remarque Christian Damiano, ex-entraîneur adjoint de Claudio Ranieri à l’AS Roma où a évolué Mexès de 2004 à 2011. J’espère qu’il confirmera à l’Euro. Il a pris du galon et de l’assurance. »
Damiano : « Philippe est un impulsif »
Très complice avec Adil Rami, avec qui il forme la charnière centrale des Bleus, l’ancien Auxerrois sera l’un des garde-fous de la jeune génération. Presque un paradoxe pour un homme à qui on a souvent reproché son côté tête en l’air et son manque de sang-froid : « Philippe est une personne très émotive et très sensible, reconnaît son ancien partenaire à la Roma, Ricardo Faty. Il s’emporte assez facilement mais son année à Milan lui a beaucoup servie. Il pourra tout donner pour l’équipe de France. » Damiano dit la même chose : « Philippe est un impulsif. Il a tendance à se laisser aller et à perdre le fil du jeu. A l’Euro, l’important sera qu’il reste concentré. »
Une chose est sûre, avec Mexès, les Bleus pourront compter sur un joueur hyper motivé à la bonne humeur communicative : « C’est un gagneur, souligne Faty. Avec moi, c’était un grand-frère. J’avais 20 ans quand je suis arrivé. Il m’a tout de suite pris sous son aile. C’est un bon copain et le premier à mettre de l’ambiance dans un vestiaire. De ce côté-là, l’équipe de France n’a pas de souci à se faire. »