Riolo : ''Portugal, moi, moche et qualifié !''

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Croatie-Portugal, c’était donc la grosse affiche du jour. Le premier constat est clair, le Portugal n’est pas là pour jouer et laisse le ballon à son adversaire. Les Portugais sont comme habités par la crainte des Croates. Choix tactique, certes, mais approche psychologique surprenante. Santos a une nouvelle fois beaucoup changé son équipe et compte sur un bon bloc, une bonne utilisation des ballons récupérés. Devant, Ronaldo et Nani doivent gérer le reste. Tactique minimaliste d’une équipe sans automatismes.
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La Croatie prend donc le jeu à son compte. Modric, Rakitic : le duo est là et nettoie le milieu du terrain.
Face au gros bloc portugais, à un milieu dense, la Croatie peine à avancer. Le match est fermé. C’est le choix du Portugal.
C’est un peu mieux après 20 minutes de jeu. Les Portugais sortent enfin. Mais ne pas se mettre en danger reste la priorité. C’est dommage car cette équipe a vraiment de beaux joueurs de foot. Au fur et à mesure, le Portugal monte son bloc et gêne le jeu croate.
La première période est loin de ce qu’on attendait. Ennuyante. Ronaldo ? Rien. Il sera le sauveur ou rien dans cet Euro.
Le peu de jeu dans ce match est produit par la Croatie. Mais en phase terminale, le déchet technique est important. Très à l’aise en début de partie, Rakitic est peu présent, bien pris par le milieu d’en face. Modric, lui, en meneur reculé, est souvent trop bas. Entre les 2, il y a peu de liaison. Le travail du Portugal dans ce secteur est réussi.
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Mais s’il défend bien, que ce Portugal est triste. On l’avait vu en phase de poules, on pensait qu’il allait progresser, mais non. En 4-4-2, en 4-3-3, avec ces joueurs qui ne jouent pas à leur poste, c’est vraiment très moyen.
Autant de bons joueurs sur un terrain et aussi peu de jeu, c’est désolant.
Le match tactique ok, mais ça devient franchement pénible. Les Croates n’arrivent plus à rien. Le Portugal semble se satisfaire de ça. On file vers les penalties. Les Portugais mériteraient bien d’être punis à la 119e minute pour être aussi moche avec autant de bons joueurs.
Dans la prolongation, la Croatie est encore la plus entreprenante. Mais à la 118e, en contre, après avoir fait le minimum, le Portugal marque. Le plan a fonctionné.
Plus tôt, on a vu les qualifications de la Pologne et du Pays de Galles. Après les tirs aux buts, les Polonais sont passés. Un match d’abord maîtrisé puis subi dans la dernière demi-heure. La Pologne a un souci. Son jeu défensif est en place, mais devant, si Lewandowski et Milik sont à ce niveau, c’est compliqué d’être dangereux. Błaszczykowski surtout et Grosicki sur les côtés animent le jeu. Pour le reste, c’est un peu pauvre.
Heureusement, la Suisse n’a rien pu proposer de mieux qu’une réaction tardive. Le sélectionneur suisse a lâché les freins à 30 minutes de la fin et ça aurait pu marcher tant les Polonais semblaient alors cuits ! L’espoir est revenu quand Shaqiri, jusque-là médiocre dans cet Euro, a égalisé. Un but somptueux ! A 1-1, ça s’est joué aux penalties. La victime s’appelle Xhaka. Cruel comme toujours. En plus, ça a certainement été le meilleur Suisse dans cette compétition.
Le Pays de Galles est en quart. Porté par Bale, cette équipe vit un rêve. Etre à l’Euro, sortir du groupe, être en quart ! Quoi de mieux ? Ne pas sembler forcément en dessous de la Belgique ou de la Hongrie, le futur adversaire. C’est vrai.
Le match fut terne. On savait que les Nord-Irlandais n’avaient rien à offrir. Des Gallois, souvent bons jusque-là, on attendait plus. Mais certainement pris par l’enjeu, étonné de cette position de favori pour le moins inattendu, ils sont apparus timorés. Comme s’ils étaient d’abord soucieux de ne pas gâcher l’énorme opportunité qu’ils avaient d’aller plus loin. « La chance d’une vie » comme disait le héros Bale !