RMC Sport

L'état déplorable de la chambre médicalisée de Maradona au moment de sa mort, raconté au procès

placeholder video
Des témoignages ont fait état de l'état insalubre de la chambre médicalisée où Diego Maradona, légende du football mondial, est mort en 2020, jeudi lors du procès de l'équipe soignante.

La chambre où est mort Diego Maradona en 2020 était "très sale", "très en désordre", et en rien adaptée à une convalescence post-opératoire, ont témoigné jeudi, au procès de l'équipe soignante, les premiers médecins arrivés sur les lieux. "La maison était très sale, très en désordre, surtout la chambre, il n'y avait aucun type d'ordre ou de propreté, même basique, pour pouvoir accueillir une personne qui venait de se faire opérer", a déclaré Colin Campbell, un médecin voisin de la star, appelé et accouru à son chevet avant l'arrivée d'une ambulance.

Plus de signes vitaux depuis "plus de deux heures" à l'arrivée des médecins

Campbell habitait tout près de la résidence privée où Maradona était en convalescence à Tigre (nord de Buenos Aires), et en tant que voisin et médecin, avait été appelé à 12h26 par le personnel autour de la star, qui avait été découverte inanimée. Le médecin a aussi soulevé un doute sur la chronologie précise autour du décès de Maradona, qui selon l'enquête est survenue dans la matinée du 25 novembre, quand l'infirmière de jour l'a découvert inanimé.

A son arrivée, Campbell dit avoir trouvé l'infirmière en train de tenter un massage cardiaque. Mais selon lui la température du corps et une rigidité mandibulaire suggéraient "qu'il n'y avait plus de signes vitaux depuis longtemps". "Depuis plus d'une heure ou deux, sûrement", a-t-il ajouté. "Plus de deux heures", a corroboré Juan Carlos Pinto, autre médecin arrivé un peu plus tard avec une ambulance. "J'ai regardé et il n'y avait rien là qui pouvait aider à une réanimation, il n'y avait pas d'oxygène, pas de tubes à oxygène, il n'y avait pas de défibrillateur", a ajouté le Dr Pinto.

Légende du football mondial, icône en Argentine, Diego Maradona était décédé d'une crise cardiorespiratoire, dans cette résidence privée où il était en convalescence après une neurochirurgie pour un hématome à la tête. Sept praticiens - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - sont jugés pour "homicide avec dol éventuel", caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort.

Ils encourent de 8 à 25 ans de prison, dans un procès entamé le 11 mars, et qui devrait durer jusqu'en juillet, à raison de deux audiences par semaine, avec près de 120 témoins prévus. A l'ouverture du procès, le procureur Patricio Ferrari a dans sa déclaration préliminaire dénoncé un "assassinat", une convalescence devenue "théâtre de l'horreur", une équipe médicale où "personne n'a fait ce qu'il devait faire". Les accusés déclinent toute responsabilité dans le décès.

NC avec AFP