Le Vestiaire: "J’ai été choqué par les propos de Thuram", avoue Dugarry

Lilian Thuram a suscité une controverse en déclarant que "les Blancs pensent être supérieurs et ils croient l’être". Ses anciens coéquipiers en équipe de France, Emmanuel Petit et Christophe Dugarry, ont réagi dans Le Vestiaire ce lundi sur RMC Sport 1. Ils ne partagent pas l’avis de l’ancien défenseur.

Après les incidents racistes qui ont émaillé le football européen en ce début de saison, Lilian Thuram s’est exprimé, le 4 septembre, dans le Corriere dello Sport, un quotidien italien. Le recordman de sélections en équipe de France y parlait de la lutte contre le racisme et faisait polémique en lâchant, in fine: "Les Blancs pensent être supérieurs et ils croient l’être. C’est quelque chose qui dure malheureusement depuis des siècles."

"L'amalgame, la dérive du combat contre le racisme"

Emmanuel Petit regrette les mots de son ancien coéquipier chez les Bleus: "Stigmatiser une race va à l'encontre de son combat. A mon sens, il se décrédibilise un petit peu. Pourtant, j'adore Lilian, il le sait."

Christophe Dugarry, lui, a trouvé "l’article plutôt intéressant au départ". Mais la conclusion… "Cette dernière phrase, je la trouve raciste. Dire que les Blancs se croient supérieurs aux Noirs, j'ai été choqué de lire ça sincèrement", confie-t-il.

"L'histoire de l'humanité est quand même là pour nous le rappeler", nuance Emmanuel Petit.

"Oui mais quand tu dis 'tous', tu combats le racisme en faisant des amalgames aussi", répond Christophe Dugarry, avant de reprendre: "Le problème du racisme, c'est l'amalgame. Le racisme, c'est quoi? C'est l'ignorance. A partir du moment où tu balances un truc comme ça, tu fais toi aussi un amalgame, et c'est la dérive du combat contre le racisme."

"Les choses ne bougent pas assez vite"

"Ce n'est pas le combat de Lilian Thuram. C'est le combat de nous tous. Ce n'est pas son bâton de pèlerin. On est tous d'accord. On a créé France 98 pour combattre les injustices, le racisme, l'homophobie...", poursuit-il.

Le champion du monde 1998 assure que cette polémique ne détériore pas l’image qu’il a du son ex-coéquipier: "Ça n’enlève rien au fait que j’aime Lilian." Il conclut: "Les choses ne bougent pas assez vite, il faut le reconnaître. A un moment, ça met les boules. On a tous les boules, de voir ça encore, qu'on soit encore obligé d'arrêter des matchs parce que des c*** insultent. C'est horrible."

NB