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Coupe Gambardella: Rennes et Nantes veulent se retrouver en finale (et faire mieux que les pros)

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Rennes et Nantes s’affrontent ce vendredi au Roazhon Park en ouverture de la 30e journée de Ligue 1 dans un derby de bas de tableau (20h45). Tandis que les professionnels voient s’étirer une saison sans saveur, les jeunes des deux clubs brillent en Coupe Gambardella et tenteront dimanche (14h30) d’aller chercher un ticket pour la finale respectivement en déplacement à Auxerre et à Dijon.

"Retrouver Nantes en finale au Stade de France, j’adorerais!" William Stanger, l’entraîneur des U19 du Stade Rennais ne cache pas sa préférence. Il est vrai qu’un derby le 24 mai prochain en finale de la Gambardella aurait de l’allure. Rennes-Nantes les meilleurs ennemis! La rivalité entre les deux clubs est forte des jeunes jusqu’au pros.

Les deux clubs se connaissent d’ailleurs parfaitement, sourit Stéphane Moreau, coach des U19 nantais: "Rennes, c'est une équipe qu'on joue dans la saison, tous les ans. Évidemment qu'on connaît. Peut-être l'équipe vue comme favorite. Parce qu'ils ont un vrai potentiel et un effectif de très haut niveau. Il y a beaucoup de qualité. Pour l'instant, je m'intéresse à ceux que je vais rencontrer dimanche pour essayer de passer. Et après, on verra qui se retrouve en finale."

Rennes attend une finale depuis 2008

Stanger lui aussi refuse de trop s’y projeter. Et pour cause, il reste une demi-finale à passer sur le terrain de l’un des deux favoris de la compétition selon lui l’AJ Auxerre, le second étant… Nantes! Tout le monde souhaite mettre la pression sur le voisin. L’histoire récente du club rennais en Gambardella incite qui plus est à la prudence. Car si les Rouge et Noir réussissent la performance de jouer leur troisième demi-finale en quatre ans, les jeunes rennais ne se sont plus qualifiés pour la grande finale depuis 2008, l’année de leur troisième et dernier titre dans la compétition (vainqueur également en 1973 et 2003).

"Déjà quand tu as ces statistiques, ça veut dire qu’on travaille bien", relève Stanger. "Après, gagner des titres, ce n’est pas simple. On essaie de se servir de ces étapes là pour maintenant franchir cette dernière marche." L’année dernière, Rennes avait été éliminé en quarts de finale par le futur vainqueur, Marseille. En 2023, c’est Clermont aux tirs au but qui stoppait le parcours rennais. Même scénario en 2022 cette fois à Caen avec dans l’équipe rennaise un certain… Désiré Doué, 16 ans à l’époque. Avec quelques années de recul, la composition rennaise avait de quoi impressionner puisqu’étaient présents également sur la feuille de match Jeanuel Belocian et Jérémy Jacquet en défense, Lesley Ugochukwu et Djaoui Cissé au milieu, Désiré Doué et Mathys Tel en attaque. Rien que ça!

Le centre de formation, meilleur pub possible

Une qualification dimanche pour la finale de la Coupe Gambardella mettrait encore un peu plus les projecteurs sur le centre de formation rennais qui cette saison plus qu’une autre reste la meilleure pub possible pour le club. Bien plus que les performances de l’équipe pro 10e de Ligue 1 l’an passé et sans doute encore moins bien classée cette année. Les articles vantant la formation à la rennaise se sont multipliés ces dernières semaines, portés par les performances d'Ousmane Dembelé et surtout l’éclosion au plus haut niveau de Désiré Doué en Ligue des champions avec le PSG et en équipe de France.

"C’est historique ce qu’on vit avec cette émergence de joueurs précoces, des gamins qui jouaient chez nous et qu’on a la chance de voir dans le canapé le mercredi soir", reconnait William Stanger. "C’est juste fantastique. Comme si les planètes s’alignaient et c’est un éternel renouvellement" poursuit-il, citant l’émergence de Jérémy Jacquet, Djaoui Cissé ou l’attaquant Kader Meité avec l’équipe première depuis l’arrivée d’Habib Beye. Meité, 17 ans, pourrait d’ailleurs intégrer le groupe de la Gambardella et retrouver ses copains en cas de temps de jeu réduit face à Nantes ce soir. Le jeune Lucas Rosier, 18 ans, sera lui titulaire sur la pelouse de l’Abbé Deschamps, "très concentré et excité d’être à une marche du stade de France. On est une bande de potes. Ça fait trois ans qu’on est ensemble et jouer avec sa génération, c’est d’abord un kiff".

L’ailier offensif, qui a signé son premier contrat professionnel en début d’année, se dit "fier de voir des joueurs qui ont fait le même chemin que nous au centre de formation comme Camavinga ou Doué. On prend exemple sur eux comme une motivation au quotidien".

La formation, "c’est un entonnoir!"

Si la dernière finale du Stade Rennais date de 2008, celle des Nantais remonte à l’année suivante avec déjà à leur tête Stéphane Moreau. Les Jaune et Vert s’étaient inclinés contre le Montpellier des Cabella, Martin, Stambouli et Belhanda. "C'est la génération qui a été championne de France dans la foulée trois ans après, se souvient l’entraîneur canari. Donc, oui, ils avaient vraiment une belle équipe. On a pas mal de joueurs qui ont aussi fait de jolies carrières. Loïc Négo qui joue encore, Lionel (Carole) qui a fait une super carrière. On peut citer Sofiane Hanni aussi, qui a fait de belles choses, notamment à l'étranger. C'est une compétition qui permet aussi de révéler ses jeunes talents."

L’objectif de passer pro reste malgré tout, même à cet âge, un réel défi. De ces finalistes 2009 seul un tiers sont passés professionnels. "Ce qui est plutôt, sur des stats de réussite de jeunes vers le monde pro, une bonne stat, poursuit Stéphane Moreau. Sur la formation générale, on est autour de 5-7% de carrière pro. C'est un entonnoir." Invaincu avec son groupe U19 depuis début octobre, l’ancien défenseur aimerait que son groupe découvre le Stade de France pour se forger un peu plus d’expérience vers le monde pro.

"On ne va pas le faire que pour ça, parce qu'il y a quand même une Coupe et que c'est toujours un titre à gagner. C'est aussi révélateur. Mais c'est vrai que les contextes de ces matchs-là, pour gagner du temps et progresser plus vite, c'est hyper intéressant. C'est une possibilité d'aller jouer au Stade de France. Ce sera encore un plus." Avec l’objectif de soulever une Coupe Gambardella, ce que les Nantais n’ont pas réussi à réaliser depuis 2002 (vainqueur également en 1974 et 1975) avec leur capitaine Emerse Faé et leur entraîneur Serge Le Dizet, ancien joueur passé par Nantes… et Rennes.

Xavier Grimault et Pierre-Yves Leroux