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Droits TV de la Ligue 1: explications de Labrune, reproches de DAZN... les coulisses du conseil d'administration de la LFP

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La LFP a assigné en référé DAZN, détenteur des droits TV de la Ligue 1, devant le tribunal de commerce de Paris pour s'assurer du paiement par la plateforme britannique d'une échéance financière due en février qu'elle menace de ne pas honorer. Vincent Labrune s'en est expliqué auprès des membres du conseil d'administration de la Ligue.

Le ton se durcit. En marge de son conseil d'administration réuni en urgence ce mercredi, la LFP a publié un communiqué pour confirmer la volonté de DAZN de ne pas honorer ses engagements. Et celle de la Ligue de porter l'affaire devant les tribunaux.

Elle a indiqué qu'elle "prenait acte du refus infondé de DAZN d'honorer ses engagements financiers". "La LFP respecte, pour sa part, scrupuleusement l'ensemble de ses engagements contractuels et mettra tout en oeuvre pour faire valoir ses droits", a poursuivi l'instance, évoquant avoir "saisi le juge des référés" pour obtenir le "paiement des sommes prévues".

DAZN reproche à la Ligue de ne pas lui avoir dit la vérité sur le nombre d’abonnés du précédent cycle

Ce mercredi, Vincent Labrune a expliqué aux membres du CA que la Ligue a fait ce recours en référé devant le tribunal de commerce pour plaider l’urgence économique des clubs. Il a fait un parallèle avec un cas de figure semblable qui concernait Canal+ en 2021. Il s’est montré confiant pour récupérer les 35 millions d’euros manquants (DAZN n’a versé que 50% de son dû) car il estime que la Ligue est dans son bon droit juridique.

Ce non-paiement est bien un prétexte pour renégocier le contrat actuel. DAZN a en effet aussi déposé le 30 janvier un recours devant le tribunal de commerce pour dénoncer un "manquement au contrat". La plateforme britannique reproche à la Ligue de ne pas lui avoir dit la vérité sur le nombre d’abonnés sur le précédent cycle de droits TV. Elle a aussi mis en avant le manque de moyens mis en place pour contrer le piratage et le peu d’ouverture des clubs dans les activités éditoriales.

Les présidents de clubs fébriles et dans l'attente

DAZN a donc suspendu la moitié du paiement prévu en mettant sous séquestre. Plusieurs membres du CA ont demandé quels clubs ne jouaient pas le jeu avec DAZN. Vincent Labrune n’a pas voulu rentrer dans le détail. Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, a alors pris la parole en disant qu’il était absolument nécessaire de parler à Len Blavatnik, le milliardaire actionnaire majoritaire de DAZN, d’ici vendredi et aucun autre dirigeant de la chaîne.

Aucune autre décision n’a été prise. Les présidents attendent maintenant fébrilement la décision du référé pour voir s’ils vont bien être payés dans les prochains jours.

"Nous poursuivons les discussions avec notre partenaire DAZN afin de trouver une issue rapide à cette situation que nous subissons. Je ne peux pas faire d'autre commentaire malheureusement. On vit depuis 2019 une situation compliquée avec nos diffuseurs. Je constate que depuis qu'on a fait ce choix de Mediapro et de se séparer du groupe Canal+, nos différents partenaires ont eu différentes difficultés. Là, le paiement aux clubs est mi-février, on est le 12... On verra l'audience", a réagi Vincent Labrune ce mercredi à la sortie du CA.

Loïc Briley et Arthur Perrot (avec Maria Azé)