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Marseille en panne sèche

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L’attaque marseillaise, si efficace à l’automne, ne trouve plus le chemin des filets. Un malaise offensif qu’il faudra dissiper face à l’Ajax et le PSG.

« On n’y arrive plus. Ça manque de buts, de confiance. » Après le deuxième 0-0 consécutif à domicile, concédé face à Valenciennes, Mathieu Valbuena et les Marseillais n’en peuvent plus. L’OM ne sait plus marquer. Trois buts en six matches en L1, c’est famélique. « Pétaradante » à l’automne, selon les propres mots de Pape Diouf, l’attaque phocéenne est à l’arrêt à l’amorce du printemps. « Ça nous freine au niveau du classement, poursuit Valbuena. Ça fait je ne sais combien de points qu’on laisse filer à domicile. J’espère que cela ne nous portera pas préjudice en fin de saison. » Et le petit meneur de jeu olympien de conclure : « On finira bien par savoir pourquoi on n’y arrive pas ».

Brandao-Niang : des individualités en question

S’il gagne en volume de jeu au fil des matches, s’il commence à jouer son rôle de pivot, si techniquement, il progresse, l’attaquant brésilien reste trop absent des débats dans la zone de vérité. Il impose son jeu de tête en déviation loin du but, mais il est inexistant dès qu’on entre dans la surface de réparation. L’attaque olympienne souffre inévitablement de ce paradoxe, a fortiori sur les coups de pied arrêtés, dont on connaît l’importance dans une saison.
Quant à Mamadou Niang, il n’a pas encore retrouvé son meilleur niveau. L’attaquant sénégalais manque de rythme. Son rendement défaillant, tant dans sa faculté à dynamiser les attaques que dans l’efficacité, pèse également beaucoup dans le trou d’air offensif de l’OM. « Notre arme principale pour la fin de saison sera Mamadou Niang, prophétise Lorik Cana. S’il retrouve son niveau, cela changera bien des choses pour nous. » L’équipe de Gerets a grand besoin d’un Niang au top, soit pour prendre l’aile gauche, soit pour être associé à Brandao en pointe, un duo a priori complémentaire.

Manque de lucidité dans le jeu et de confiance

Eric Gerets n’a pas mâché ses mots après Valenciennes : « Il faut arrêter avec les excuses. On n’a pas été bon derrière, pas bon au milieu dans la construction, et pas bon devant, où on n’a pas su conserver la balle. » Tous les étages de l’équipe manquent de lucidité dans le geste. La charnière Zubar-Civelli fait peur dans la relance. L’Argentin a balancé en plusieurs circonstances, rendant le ballon à l’adversaire. Le milieu, à l’image de Ben Arfa, qui a souvent fait le décalage samedi pour toujours mal finir ses actions, a cruellement pêché dans la dernière passe. « Avec un peu plus de sang froid, on aurait pu avoir plus d’occasions de but, explique Gerets. Dans les moments où on a essayé de contrôler le ballon et de jouer au foot, on s’est crée des actions. » Comment ne pas lier ces manques de lucidité dans la dernière passe avec la confiance qui fuit l’OM au Vélodrome. Contre Valenciennes, Bonnart, Niang, Brandao ou encore Ben Arfa n’ont pas conclu devant le but. C’est trop pour être anodin.

Faut-il revenir au 4-4-2 ?
C’était flagrant contre le MUC il y a quinze jours. On l’a constaté une nouvelle fois contre Valenciennes dans un contexte différent, où l’adversaire était moins regroupé derrière : l’équipe olympienne joue trop souvent sur le même rythme depuis quelques semaines. Dimanche, à l’exception d’Hatem Ben Arfa, par instant, et de Valbuena, qui a remplacé Ziani, l’OM n’a pas su changer de tempo, a manqué d’éléments perturbateurs, capable d’accélérer le jeu et de créer le décalage. Au Vélodrome, Gerets va-t-il s’orienter vers un système laissant plus de places à ses accélérateurs de jeu, quitte à sacrifier un milieu relayeur ? Un retour au 4-4-2, avec Ben Arfa à gauche et Valbuena à droite, et un duo Brandao-Niang peut constituer une solution. D’autant que le Brésilien est trop rarement trouvé lorsqu’il est seul en pointe.

La rédaction - A.H.