Montpellier profite encore des faiblesses de l’OM

Marcelo Bielsa, entraîneur de l'OM. - AFP
Match tactique à la Mosson. Et enseignements déjà notés ces derniers mois. Rolland Courbis, en vieux grigou tactique de Montpellier, avait aligné une paire d’attaquants, Lucas Barrios et Kévin Bérigaud. Sans surprise, Marcelo Bielsa a répondu par un quintet défensif pour l’OM, encadré dans l’axe par Alayxis Romao, Rod Fanni et Jérémy Morel, trois frères d’armes peu habitués depuis le début de la saison à accorder ensemble leurs pressing et tacles. L’entraîneur montpelliérain sait, comme tous, que l’OM est moins fringant quand il blinde ses forces en défense et retire un pion de son entrejeu. La machine collective olympienne tousse, les lignes sont distendues et les contres adverses arrivent jusqu’au but de Steve Mandanda, encore irréprochable ce soir.
C’est simple, le cœur du jeu bat pour l’adversaire. Alors que le double baromètre qui fait la pluie et le beau temps sur le jeu marseillais, Giannelli Imbula et Dimitri Payet, s’enraye. Comme au match aller où les hommes de Courbis avaient marché sur le milieu du futur leader de la Ligue 1. La seule équipe à avoir battu cette saison l’OM dans son antre du Vélodrome (0-2) a récidivé chez elle (2-1). Courbis a vu juste tactiquement, une seconde fois, d’autant que son duo d’attaquants a scoré les deux buts.
Trois mois sans victoire à l’extérieur pour l’OM
Pourtant, quand l’OM vient dans l’Hérault, il ne fait pas que voir le stade de La Mosson. Très souvent, il vainc : cinq victoires sur les sept dernières saisons. En ces jours où ‘’Je suis Charlie’’ est un slogan qui fait du bien au cœur et aux âmes, les Marseillais ont été assez charlots ce vendredi soir. Sans agressivité, sans idée, ils n’ont pas montré grand-chose. A part une frappe trop enlevée d’André-Pierre Gignac (47e) au retour des vestiaires sur une passe en retrait du Montpelliérain Morgan Sanson et le premier but professionnel de Billel Omrani (68e), entré au relais de Michy Batshuayi – décevant -, après l’unique action collective marseillaise aboutie.
Car ce soir, Imbula est allé au mastic, a colmaté les trous dans le gruyère défensif et a dû exécuter aussi la première passe briseuse de lignes. Ça fait beaucoup pour un seul homme. Dimitri Payet, très surveillé, a souvent mordu la ligne sur l’aile gauche quand Batshuayi désertait le côté droit pour tourner autour du short de Gignac, dans l’axe. Sinon, il a perdu beaucoup de ballons et n’a pas fait de différences, ni dans le jeu, ni sur coups de pieds arrêtés. Comme Florian Thauvin, transparent.
La conquête de l’Hexagoal reste l’ultime objectif des hommes de Marcelo Bielsa, la défense à cinq est peut-être l’obstacle qui fera trébucher l’OM dont la première place est plus que jamais dans le viseur du PSG et de Lyon. "Avec une défense à trois, on n'a pas souvent fait des bons résultats", avait d’ailleurs confié Benjamin Mendy jeudi après-midi. Il avait vu juste. Montpellier a pris six points à l’OM, qui n’y arrive plus à l’extérieur depuis une victoire à Caen, le 4 octobre dernier. Soit six rencontres loin de la maison sans lever les bras au ciel au coup de sifflet final, toutes compétitions confondues.