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"On n'apprend pas de nos erreurs": une trêve internationale crispante pour Rennes, encore décevant au Havre

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Le Stade rennais a encore déçu dimanche en concédant un nouveau match nul au Havre 2-2 alors que le club breton menait 2-0. Pointant désormais à la 10e place du classement, cette nouvelle contre-performance ne va pas aider à diminuer les doutes ni faire descendre le niveau des critiques dénoncées la semaine dernière par Habib Beye.

Les vestiaires du centre d'entraînement de la Piverdière seront calmes pour ce début de trêve internationale. Les joueurs rennais ne reprendront l'entraînement que jeudi après trois jours de coupure. Dans les autres bureaux en revanche, l'ambiance sera sûrement plus chargée. Et pourtant, dimanche au stade Océane face au Havre (2-2), le club breton a eu toutes les cartes en main pour se rendre la vie un peu plus facile. "Si on avait gagné, on était repositionné à trois points du leader. On aurait été dans la logique de notre début de saison", regrettait Habib Beye en après-match. Sauf que Rennes n'a pas gagné mais est reparti de Normandie avec un nouveau "match nul que tout le monde va vivre comme une défaite".

Fofana remplaçant, Blas sur le banc tout le match

Après le déplacement à Angers fin août (de 0-1 à 1-1), le derby à Nantes (de 0-2 à 2-2), les Bretons ont à nouveau lâché une victoire qui semblait leur tendre les bras après les buts du duo Breel Embolo-Esteban Lepaul (0-2 à la 29e), preuve d'une équipe qui, de semaine en semaine, ne progresse toujours pas. "On n'apprend pas de nos erreurs", constatait le capitaine Valentin Rongier dimanche. "En deuxième mi-temps, on a un petit peu peur. On recule. Il faut travailler, gommer ça et sortir de cette période fébrile où on a les matchs en main et on perd les trois points".

Son coach était sur la même longueur d'onde. "C'est difficile à accepter. On n'arrive pas à garder du calme, de la sérénité alors qu'on maîtrise tout. Il faut qu'on apprenne vite, qu'on grandisse plus vite", analysait Habib Beye qui avait fait le choix fort de sortir du onze de départ deux cadres supposés Seko Fofana et Ludovic Blas. Si Fofana est entré en jeu à la 63e minute, Blas, lui, n'a pas quitté le banc. Une première pour le milieu offensif et une décision pas anodine surtout que le coach rennais n'a fait que deux changements sur les cinq possibles et aurait pu aussi lancer Kader Meité pour tenter d'aller chercher le troisième but et la victoire. "Que ce soit Angers, Nantes ou Le Havre, ce sont beaucoup de points qui s’envolent. Notre bilan comptable est insuffisant à ce stade, on n’a pas les points qu’on devrait avoir. On ne perd pas, mais les nuls ne font pas avancer."

Après sept journées, Rennes est donc 10e du classement avec 10 points. Les Bretons ne comptent qu'une seule défaite, comme le PSG. Mais la comparaison s'arrête là. Et si Habib Beye dénonçait en conférence de presse vendredi dernier "un contexte pesant" et des commentaires "irréels" sur l'état de forme et les prestations du club rennais, le match de dimanche ne va pas aider à calmer les critiques des observateurs, des commentateurs mais aussi des supporteurs bretons. Le match nul 0-0 face à Lens au Roazhon Park avait débuté par une banderole ("Derby gâché par une 2e mi-temps à chier, on veut des guerriers sur la durée") et s'était conclu par une bordée de sifflets des spectateurs, les joueurs rennais restant dans le rond central notamment pour saluer le kop au lieu de s'en approcher comme habituellement. Dimanche, au stade Océane, les Rennais sont venus remercier le parcage bien garni mais ont été accueillis par des chants chambreurs.

Des questionnements mais pas encore de cassure

L'absence de résultats et surtout l'absence de progression réelle dans le jeu commence à crisper de plus en plus les fans bretons et pose forcément question également en interne au sein du club. Habib Beye avait dénoncé la semaine dernière des influences extérieures "une campagne ciblée contre lui" assurant "être soutenu sans débat" par sa direction.

À ce jour, la tendance n'est pas, il est vrai, à une révolution de palais. Il est pour l'instant trop tôt, mais le silence du Président Arnaud Pouille et du directeur sportif Loïc Désiré, sollicités dimanche soir mais qui n'ont pas souhaité s'exprimer, n'aide sans doute pas à calmer la situation. Habib Beye se retrouve seul en première ligne même si, dimanche soir en après-match, Valentin Rongier a joué ce rôle de pacificateur revenant d'abord sur la réunion organisée entre les joueurs sans la présence du staff la semaine dernière qui avait pu poser question. "On a simplement fait une réunion entre nous comme dans tous les groupes de Ligue 1. On avait envie de se dire certaines choses et d'avoir l'avis de chacun. On a besoin de sentir tout le monde", a t-il minimisé. "Tout le monde en fait, je trouve, un peu trop autour du Stade Rennais. On sait que dans le foot de haut niveau. il n’y a pas de temps à perdre. Mais on a encore besoin de temps. Les matchs le prouvent. Mais rassurez-vous, ce qu’il se passe en interne, on est très calme. On continue de travailler de la manière la plus sereine possible".

Le calendrier post-trêve international offrira aux Rennais deux matchs de suite à domicile face à Auxerre et Nice pour montrer enfin de vrais progrès. Et éviter que la déception et les questionnements du moment ne se transforment en cassure.

Xavier Grimault