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Orsoni : « Il va falloir regarder du côté de la L2 »

Alain Orsoni

Alain Orsoni - -

Invité de l’Intégrale Sport sur RMC, Alain Orsoni a évoqué sans langue de bois la première partie de saison catastrophique d’Ajaccio (20e avec 9 points). Le président de l’ACA envisage déjà un retour en Ligue 2.

Alain Orsoni, êtes-vous résigné ?

Ce n’est pas mon tempérament. Je regarde plutôt vers l’avant et j’ai tendance à ne jamais lâcher. Mais ça n’exclut pas d’être un minimum lucide. Quand vous avez 9 points au bout de 19 matchs, une seule victoire et que, dans l’ensemble, vos prestations ne sont pas vraiment du niveau de la L1, on est obligé d’envisager l’inéluctable, c’est-à-dire une descente en L2. Je sais que ce ne pas dans la coutume de dire des choses comme ça directement mais je ne suis pas un adepte de la langue de bois, donc je le dis comme je le pense : je crois que cette année on s’est planté dans un certain nombre de domaines et qu’on est en train de le payer.

Le maintien est-il impossible ?

Si on considère la situation d’un point de vue mathématique, je crois que Lorient n’avait qu’un ou deux points de plus que nous aux alentours de la 10e journée. Ils ont fait une série et ça change la donne, surtout dans un championnat où le maintien sera aux alentours des 38 points cette année. Le miracle est toujours possible, mais un miracle, par définition, c’est rare. S’il y a un changement, je l’accepterai avec plaisir. Mais en l’état actuel des choses, je ne sens pas, au niveau du groupe, les ressources mentales pour se transcender.

N'aurait-il pas fallu laisser plus de temps à Fabrizio Ravanelli, limogé le 2 novembre ?

Le principal responsable de ces erreurs, c’est Alain Orsoni parce que c’est lui qui a fait ou entériné les choix et le résultat n’est pas ce qui était attendu. Ravanelli a dirigé l’équipe pendant 17 matches. Nous avons battu le CA Bastia en match amical (3-2) car ils ont marqué contre leur camp à la 89e. On a aussi battu Lyon (2-1, 7e journée) mais le reste du temps, non seulement on a été incapable d’avoir des résultats, mais en plus c’était assez affligeant au niveau du fonds de jeu. Tout ça conjugué avec une méthode qui a conduit à une fatigue physique et musculaire extrêmement forte, je pense que n’importe quel président soucieux de sauver son club aurait pris la même décision. On ne saura jamais si, s’il était resté jusqu’à la fin de l’année, Ravanelli aurait eu de meilleurs résultats.

« Jeter l'éponge ? Hors de question »

Les résultats ne sont pas meilleurs avec Christian Bracconi...

Le mal est fait. On a des joueurs importants qui n’ont jamais joué, comme par exemple Benoît Pedretti. Et le moral est atteint. On verra bien la suite mais, en étant objectif, je pense sincèrement que pour cette année, il va falloir regarder du côté de la Ligue 2.

Allez-vous tenter des coups lors du mercato d'hiver ?

Il y a deux options. La première est de tout faire pour sauver l’équipe. La deuxième est de tout faire pour sauver le club. Mon choix est fait : on va alléger la masse salariale dès janvier. Pour un certain nombre de joueurs, ce sera relativement facile. Par contre, je n’ai absolument pas l’intention de faire des coups et de faire un recrutement onéreux parce que ce serait un pari extrêmement risqué. Je préfère me retrouver en L2 avec un budget équilibré ou bénéficiaire qui puisse nous permettre d’aborder une reconquête, car on se battra pour remonter. On va faire un plan dans les trois ans qui viennent pour tout faire pour retrouver l’élite.

Christian Bracconi finira-t-il la saison sur le banc de touche ?

Absolument, je ne bougerai pas en ce qui concerne le staff. Christian Bracconi va conserver notre confiance. Depuis qu’il est là, les résultats n’ont pas fondamentalement changé mais il y a eu une nette amélioration. Il a pris un navire qui était en train de sombrer corps et âme. Ce n’est pas facile de rétablir la situation. Mais nous allons le garder.

Jeter l'éponge vous a-t-il traversé l'esprit ?

Ce n’est pas mon style de jeter l’éponge mais en terminer avec la présidence du club, ça m’a traversé l’esprit très souvent ces dernières années car je n’étais pas parti pour faire un très long parcours. Mais jeter l’éponge quand ça va mal, c’est absolument hors de question. Ça m’incite plutôt à me battre.

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