"Une bonne farce que j'avais faite à Tapie", quand Guy Roux se servait de l'OM pour offrir un gros coup de pub au Duc de Gérard Bourgoin

Un vent de nostalgie et de tristesse a rattrapé les suiveurs du football dans les années 1980-1990. Gérard Bourgoin, dirigeant emblématique de l’AJ Auxerre, s’est éteint à 85 ans dimanche après avoir assisté à la rencontre de Ligue 1 entre Auxerre et Strasbourg (0-1). L’ancien chef d’entreprise restera à jamais associé au club bourguignon dont il fut un repère de l’identité visuelle par le biais de son entreprise spécialisée dans le poulet, d’abord appelée La Chaillotine puis Duc de Bourgogne et enfin Duc.
"Une bonne pub gratuite de tous les médias français"
Sous sa vice-présidence du club (1978-2000), les maillots ont ainsi porté la marque de sa société, notamment lors du fameux doublé coupe-championnat de 1996. Mais avant cette saison éclatante, il avait déjà profité d’un sacré coup de projecteur grâce à la malice de Guy Roux, mythique entraîneur du club bourguignon. Dans une interview à Ici Provence en février, l’ancien technicien, désormais âgé de 86 ans, explique comment il avait surfé sur le sacre de l'Olympique de Marseille décroché contre Auxerre après une victoire au Vélodrome en 1991. Il avait demandé à ses joueurs d’échanger leurs maillots avec les Marseillais.
"Et ils (les Auxerrois) ont mis les maillots de Marseille", s’amuse Guy Roux. "Les joueurs marseillais ont fait le tour d'honneur avec les maillots d'Auxerre (sur lesquels étaient floqués "Duc de Bourgogne"). Gérard Bourgoin vendait des poulets et ce jour-là, il a eu une bonne pub gratuite de tous les médias français. C'est une bonne farce que j'avais faite à Bernard Tapie." Un clin d’œil à l’ancien président marseillais décédé à 78 ans en 2021.
Cette anecdote est l’une des très nombreuses ayant émaillé la vie fourmillante du club dans ces années. Ici Bourgogne en rappelle une autre ce lundi, dans la bouche de Gérard Bourgoin cette fois. L‘ancien dirigeant, fan d’aviation, avait expliqué comme il avait recruté Laurent Blanc en 1995 en se rendant à Saint-Etienne en avion. "Patrice (Garande, ancien joueur de Saint-Etienne) m'avait dit Gérard: ‘il faut prendre Laurent Blanc, il est en en délicatesse avec son entraineur à Saint Etienne, t'es capable de l'enlever en 24 heures’. J'ai dit à Guy Roux: ‘faut y aller’. A deux heures de l'après-midi on était là-bas. On a fait venir Laurent Blanc en douce à l'aéroport, dans l'avion. On s'est mis d'accord avec lui, puis avec le club et le lendemain il était à l'entrainement avec le club."