Valbuena n’abdique pas

Révélation de la saison passée, Mathieu Valbuena peine cette année à confirmer. Le lutin marseillais ne baisse pas pour autant les bras.

Quarante-cinq minutes et puis s’en va…. C’est le triste régime du moment pour Mathieu Valbuena, fusible préféré d’Eric Gerets, lors des deux derniers matchs. Le technicien belge a sorti deux fois de suite son « petit » à la mi-temps. Six mois après avoir reçu sa convocation en équipe de France (non honorée pour cause de blessure), le « lutin » du Vélodrome a beaucoup de mal à s’imposer cette saison.
La faute à une pubalgie tenace qui l’a contraint à l’opération cet été. Le joueur a dû patienter six semaines avant de retrouver la compétition. « Le fait qu’il n’ait pas eu de véritable préparation physique rend aussi plus difficile son retour, explique Christophe Hutteau, son agent. Lui qui joue sur sa vivacité et ses prises de balle, être au top physiquement, c’est fondamental. »
Quelques phrases tirées de son site Internet au lendemain de la débâcle face à Nancy (0-3) ont également tendu la situation. « Je suis déçu car j'ai encore payé les pots cassés », expliquait l’ancien joueur de Libourne. « Il ne faut pas faire une montagne de cette histoire, justifie pour sa part Christophe Hutteau. C’est normal pour un joueur d’être déçu de sortir à la pause. En revanche, dimanche, à Besançon, c’est Mathieu qui a demandé à sortir à la mi-temps... » Une version confirmée par l’intéressé. « A part prendre le ballon et le donner, je ne pouvais rien faire, a-t-il expliqué hier lors d’un point presse. Le terrain était impraticable, j’ai préféré sortir plutôt que risquer de me blesser. »

Les grands d’Europe le veulent encore

Positionné sur un côté par Eric Gerets, Mathieu Valbuena met également du temps à trouver ses marques. « Je joue là où on me dit de le faire, s’est-il exprimé sur son site. Je m'adapte à tout. Si on me demande où je me sens le mieux, je répondrai toujours : dans l'axe. Maintenant, si on me dit de jouer à droite ou à gauche, je le fais pour le bien du collectif. »

Le transfert d’Hatem Ben Arfa, voulu par Eric Gerets, a instillé surtout une forte concurrence au poste de milieu offensif. « Depuis le début de saison, le coach s’est évertué à privilégier Hatem Ben Arfa dans l’axe du terrain, explique Hutteau. Pourtant, leur complémentarité est un faux débat. Ils peuvent jouer ensemble ! »
Sur sa dynamique de l’an passé où il était aux portes de l’équipe de France (il a été appelé le 20 mars 2008, pour France-Angleterre, mais a été contraint de déclarer forfait à cause d’une blessure), Mathieu Valbuena ne s’attendait sûrement pas à de telles difficultés. Pour autant, il semble que la cote de popularité du joueur soit toujours intacte. « Sur les seize clubs présents en huitième de finale de Ligue des Champions, onze à douze aimeraient avoir Mathieu dans leur équipe, affirme son agent. Mais il aime l’OM et il veut s’y imposer. » Alors, il serre les dents.

La rédaction - Alexis Bernard avec M. A.