Violences dans le foot: les pistes d'Oudéa-Castéra pour mettre fin à la crise sur la gestion des supporteurs

Après une première partie de saison marquée par plusieurs incidents graves en Ligue 1, Amélie Oudéa-Castera veut agir pour lutter contre la violence autour des stades de football en France. Invitée de l’After Foot ce lundi sur RMC, la ministre des Sports a développé ses pistes et ses idées pour améliorer la situation. En annonçant des mesures concrètes dans les prochaines semaines. Selon nos informations, leur officialisation aura lieu avant le 10 janvier.
"Anticipons mieux, préparons mieux les rencontres en amont", a-t-elle réclamé. "On sait que c’est un enjeu qui est majeur. Dans la solution qu’on veut construire, avant la reprise début janvier, ça doit prendre une place ultra importante. L’anticipation des rencontres, la qualité du dialogue, la revalorisation du rôle des référents supporteurs, des directeurs de la sécurité des stades autour des autorités préfectorales, qui in fine ont le dernier mot, parce qu’à un moment il y a un chef et il doit décider, mais avec ce dialogue en amont, qu’il faut absolument qu’on arrive à mieux rétablir."
La signature d’une nouvelle convention entre l’État et la LFP
"Oui, on va prendre une initiative forte. On a mis à profit cette période dite de moratoire pour justement travailler beaucoup. Les équipes ont beaucoup échangé. On a nous, l’État, travaillé à la fois en interministériel et avec la Ligue de foot, ainsi qu’avec un certain nombre de clubs, pour essayer de proposer un ensemble de mesures."
La ministre des Sports souhaite mettre tous les acteurs à profit dans l'espoir de faire bouger les choses: "Il faut une initiative globale, dans laquelle on clarifie les rôles et les responsabilités, et dans laquelle chacun prend sa part. Une première mesure qu’avec Vincent Labrune (le président de la LFP) on s’est dit qu’on allait proposer très tôt, au mois de janvier, c’est la signature d’une nouvelle convention entre l’État (Justice, Intérieur, Sports) et la LFP, de manière à clarifier sur le plan à la fois spatial et temporel, en reprenant le truc de bout en bout. Le processus de préparation des rencontres, en amont des matchs jusqu’au débriefing qu’il faut faire en aval des rencontres, à fortiori si elles se sont mal passées."
"Je veux que les clubs s’engagent, comme les supporteurs"
"On est très clair avec la Ligue sur le fait qu’on le veut absolument. Il faut systématiser ces retours d’expérience pour tirer toutes les conséquences de ce qui se sera passé et améliorer les choses. (…) Ce que je veux qu’on arrive à faire, c’est un débriefing entre les acteurs du football, qui, au match d’après et avec un partage des bonnes pratiques pour des rencontres sur d’autres parties du territoire, va rendre le service apprenant et va nous permettre de faire émerger une solution à la française qui soit régulièrement renforcée".
En résumé, Amélie Oudéa-Castera veut une mobilisation générale, rapide et efficace autour de la sécurité dans les stades. "Une convention entre la Ligue et l’État pour reclarifier les responsabilités, la préparation des rencontres en amont avec le référent supporteurs, le policier référent supporteurs visiteurs, la volonté que nous avons de durcir le sujet des IJS (interdictions judiciaires de stade)", énumère-t-elle. "Moi, j’ai besoin d’avoir aussi des clubs qui mouillent la chemise sur les interdictions commerciales de stade. Les clubs connaissent par cœur, au détail près, la situation de leurs supporteurs. Certains clubs le font extrêmement bien, d’autres ne jouent pas suffisamment le jeu. (…) Je veux qu’ils s’engagent, comme je veux que les associations de supporteurs le fassent."