
Brandao éclipse Drogba

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Ils l’attendent depuis trois quarts d’heure, plantés à la sortie du tunnel. Une vingtaine de photographes, pressés de prendre la première photo du retour de Didier Drogba sur la pelouse du Vélodrome pour un match officiel. A 20h09 très précisément, une silhouette se dessine dans le couloir dans l’enceinte marseillaise. Didier Drogba est là, au milieu de son équipe. Les flashs crépitent.
Les partenaires de l’Ivoirien décident alors de marquer un temps d'arrêt. Quelques secondes à peine, qui lui suffisent pour entrer sur le terrain au milieu des joueurs de l'OM, acclamé par un stade surchauffé.
Machinalement, Drogba se dirige vers le virage Nord, avant d’être applaudi par le virage Sud, où les Winners brandissent un portrait de lui. Les Fanatics, eux, lui lancent un appel. « Drogba, tu dis aimer l'OM… Prouve-le ! », balancent-ils sur une de leur banderole.
« Quand on reprend l’histoire de l’OM depuis les années 70, il n’y a pas un seul joueur qui ait autant marqué le club de son empreinte, assure Pape Diouf, président de l’OM de 2005 à 2009. Ni Papin, ni Skoblar, ni Magnusson, ni Abedi Pelé, ni Boli n’ont eu autant de reconnaissance de la part du public. S’il est l’objet d’autant d’attention, c’est parce qu’il a fait une saison du tonnerre. Il a tant donné que les gens sont restés sur leur faim. »
« Standing ovation » du Vélodrome
Depuis le passage de Drogba sur le Vieux Port, Pape Diouf n’est plus là. Mais José Anigo, lui, est toujours directeur sportif du club marseillais. A l’arrivée au stade de la star ivoirienne, il lui a offert un bouquet de fleurs, sourires complices à l’appui.
Cette ambiance si amicale semble curieusement se poursuivre après le coup d’envoi. Un but injustement refusé à Heinze pour hors-jeu, deux penalties oubliés en faveur de Chelsea et une barre transversale de Valbuena, voilà tout ce que les spectateurs marseillais ont à se mettre sous la dent. Un peu maigre pour un match de Ligue des champions. C’est alors que Brandao surgit pour inscrire le but de la victoire (1-0, 80e). Tout un symbole pour l’avant-centre de l’OM, tant décrié depuis le début de la saison.
Didier Drogba, lui, n’aura pas fait de vagues. Assez discret, il se contente de quelques frappes anodines avant de quitter ses coéquipiers en seconde période, comme il l’avait prévu avec Carlo Ancelotti. « Ça fait chaud au cœur. J’ai passé une super saison ici, dit-il. Ça me fait plaisir de revenir ici et d’avoir un tel accueil. » Il sort sous une « standing ovation ». Pendant une heure, il aura goûté avec délice et nostalgie à la magie du stade Vélodrome et de ses spectateurs. Son public.