Dortmund-PSG: comment le "petit agneau" Barcola va tenter de s'affirmer au Signal Iduna Park

Un soir à changer son destin. Bradley Barcola va sans doute avoir l’occasion de franchir une étape importante dans sa jeune carrière. L’attaquant de 21 ans devrait être titulaire pour le déplacement du PSG à Dortmund, ce mercredi, lors de la dernière journée de la phase de poules de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1). Une première pour lui dans la reine des compétitions européennes.
En l’absence d’Ousmane Dembélé (suspendu) et probablement de Gonçalo Ramos (malade), Luis Enrique devrait miser sur l’international Espoirs français pour ce choc décisif au Signal Iduna Park. Les Parisiens doivent l’emporter en Allemagne pour être sûrs de décrocher un ticket en 8es de finale. Tout autre résultat les obligerait à regarder vers St James’ Park, où Newcastle recevra l’AC Milan dans le même temps. Avec le risque d’être reversés en Ligue Europa, ce qui n'est encore jamais arrivé depuis que le club est sous pavillon qatari (2011).
Il vient de débloquer son compteur avec Paris
Dans l’antre du Borussia, Barcola va devoir prouver qu’il a le niveau pour briller parmi l'élite. Le natif de Lyon semble en confiance après avoir marqué son premier but avec Paris lors du succès face à Nantes, samedi en Ligue 1 (2-1), sur son premier tir de la rencontre. Mais son début d’aventure dans la capitale reste assez timide dans l’ensemble. Depuis son arrivée en provenance de l’OL (son club formateur) en toute fin de mercato estival, le droitier d’1,86m a disputé 786 minutes (l’équivalent d’un peu moins de neuf matchs entiers), réparties en dix-sept apparitions (toutes compétitions confondues). Aligné à neuf reprises, il a délivré deux passes décisives (à Brest et à Reims), en plus de son but contre les Canaris.
Un bilan assez léger pour une recrue à 45 millions d’euros. Mais Bradley Barcola, qui est représenté par l’agent portugais Jorge Mendes, ressemble avant tout à un pari d’avenir pour le PSG. Ce qui ne l’empêche pas d’offrir quelques garanties dès à présent. Sur la pelouse de Dortmund, le n°29 du PSG aura une belle carte à jouer. Sa faculté de percussion, sa technique en mouvement, ses appels en profondeur, ses remises en une touche, sa vitesse et son agilité peuvent mettre en difficulté les défenseurs de Dortmund. A condition d’y mettre la puissance et la justesse nécessaires.
Luis Enrique est sous le charme
Capable d’évoluer sur les deux ailes, Barcola a occupé le flanc gauche lors des deux derniers matchs du PSG en championnat, au Havre (il est entré à une demi-heure de la fin) et contre Nantes (il a joué 79 minutes). C’est dans cette zone que Luis Enrique devrait à nouveau le mettre à contribution dans l’ouest de l’Allemagne. Malgré son baptême discret et ses gros ratés contre Newcastle lors de la dernière journée de C1 (1-1), le Lyonnais, né d’une mère française et d’un père togolais, bénéficie du soutien inconditionnel de son entraîneur. Le coach espagnol l’a d’ailleurs défendu publiquement avant le déplacement au Havre, il y a une dizaine de jours, alors qu’il essuyait de nombreuses critiques en raison de ses occasions manquées face aux Magpies lors de son entrée en fin de match.
"Barcola est un joueur spectaculaire, très jeune, avec beaucoup de personnalité. Il a une capacité à créer des supériorités grâce à ses dribbles, il peut aussi entrer dans la surface et avoir des occasions de but, a déclaré Luis Enrique. Si le gardien réalise un arrêt formidable, ça fait partie du processus d’apprentissage. Je suis enchanté avec Bradley, enchanté qu’on ait pu recruter un joueur avec un tel avenir. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui le critiquent (…) L’autre jour, j’ai regardé une vidéo sur Michael Jordan, il disait qu’il avait raté 9.000 tirs dans sa carrière. Celui qui ne rate jamais ne peut pas jouer au plus haut niveau. L’important, c’est d’oser. Alors bravo Barcola. C’est merveilleux de l’avoir dans l’équipe."
"C'est un petit agneau", tacle Riolo
Un avis pas vraiment partagé par Daniel Riolo. Après le nul contre Newcastle, notre consultant a pointé le manque d’impact et de réalisme de Bradley Barcola, dont le grand frère Malcolm (24 ans) évolue en tant que gardien en équipe du Togo (21 sélections). "Le responsable ce n'est pas lui, c'est Luis Enrique parce qu'il pense que c'est un joueur qui est capable de jouer en Ligue des champions alors qu'il suffisait d'ouvrir les yeux en championnat pour voir que c'est un petit agneau. Un petit agneau qui ne peut même pas sortir de l'enclos de la ferme, a-t-il lâché sur RMC. On parle de Ligue des champions, pas d'un match de championnat contre Clermont. En Ligue des champions il ne peut pas se comporter comme il l'a fait! Il a le niveau Youth League! Il arrive à se procurer des occasions, il est tout seul devant le but mais il n'est pas foutu de marquer!"
Des propos que Daniel Riolo a maintenu le lendemain à l’antenne. En étayant sa pensée: "Cette histoire de jeunesse, je n’accepte pas l’argument. Pour moi, ce n’est pas possible. Il est gentil Bambi, mais il fait six mois à Lyon, il s’en va car le club dit 'il y a du blé à se faire dessus' et il va au PSG. À partir du moment où il va au PSG, il prend tout. Il prend le transfert avec tout son entourage qui a chialé toute la journée sur mes propos. Ils se sont tous gavés en commission et en cadeaux. Ça leur va de prendre l’oseille et la gloire quand ça va dans ce sens-là, mais ils ne veulent pas les critiques qui vont avec. À partir du moment où tu rentres dans le club, tu acceptes tout ce qui va avec."
A l’heure de ce bouillant Dortmund-PSG, Daniel Riolo attend maintenant que "Bambi" lui "claque la bouche dans un match de Ligue des champions". "Un agneau, ce n’est pas une insulte, c’est quelqu’un qui doit grandir, qui n’est pas fini, a-t-il précisé. Ça ne veut pas dire qu’il ne va pas devenir bon ou qu’il va rater tous ses matchs." Celui face au Borussia s’annonce en tout comme un premier grand test pour Bradley Barcola.