Coupe du monde des clubs: comment la Fifa a dépensé des millions de dollars pour tenter de remplir les stades

Les tribunes vides du Mercedes-Benz Stadium d'Atlanta la nuit dernière lors de Chelsea-Los Angeles FC (2-0) sont un premier aveu d'échec pour la Fifa. Soucieuse de médiatiser à tout-va sa Coupe du monde des clubs aux Etats-Unis, l'instance dirigeante du football mondial ne fait pas le plein pour l'instant dans les différentes arènes qui abritent la compétition. Ou tout du moins, cela est extrêmement disparate selon les matchs et les lieux (11 villes hôtes).
Des affluences en berne et des prix rabotés pour ce début de tournoi
Si l'entraîneur des Blues, Enzo Maresca, a trouvé l'ambiance "étrange" après l'entrée en lice de ses joueurs, due à une absence de fans (22.000 spectateurs sur 71.000 possibles), à Miami les supporters de Boca Juniors ont mis le feu face au Benfica au Hard Rock Stadium (plus de 55.500 spectateurs). Il y avait 46.000 personnes dans les tribunes au MetLife Stadium dans le New Jersey pour le match entre Palmeiras et Porto (sur une capacité maximale de 82.500).
Toujours est-il que même le match d'ouverture de la Coupe du monde des clubs, avec l'Inter Miami et Lionel Messi en ambassadeurs, n'a pas fait le plein. Et cela malgré une baisse significative des prix des billets (de 349 dollars, soit 302 euros, pour la place la moins chère en décembre, à 20 dollars, soit 17 euros, une semaine avant la rencontre).
Une promotion à marche forcée sur les réseaux sociaux qui ne touche pas son audience (pour l'instant)
Dans une enquête, The Athletic détaille pourtant la stratégie marketing offensive de la Fifa, qui aurait dépensé pas moins de 50 millions de dollars (43,27 millions d'euros) pour promouvoir son tournoi, véritable "pinacle du football mondial inter-clubs". Ces dépenses semblent avoir été fortement concentrées sur les réseaux sociaux, investissant dans la promotion de publications avec un nombre important d'influenceurs sur Instagram. Un journaliste spécialisé dans le baseball a ainsi été mandaté pour expliquer le "soccer" aux Américains. La Fifa aurait également investi massivement dans des panneaux publicitaires sur les autoroutes de plusieurs villes.
En Europe, le scepticisme semble d'autant plus réel au regard des données fournies par la Fifa concernant les marchés où est vendue la compétition. Toujours selon The Athletic, les acheteurs anglais, espagnols ou italiens ne figurent même pas dans le top 10 des plus intéressés par cette Coupe du monde des clubs. L'enthousiasme des supporters brésiliens et argentins, ainsi que des supporters égyptiens et tunisiens, a toutefois été considérable, avec un nombre important de voyageurs venus de ces deux pays pour le tournoi. Une observation qui semble en effet refléter, pour l'instant, ce que l'on peut observer en tribunes.