Arsenal: le nom d'Özil désormais banni de la télévision chinoise

La télévision chinoise fait comme si Mesut Özil n'existait pas. Les commentateurs sportifs des matchs d'Arsenal diffusés en Chine s'interdisent désormais de citer le nom du footballeur allemand. Une décision qui n'est autre qu'une conséquence d'une prise de position publique du joueur de 31 ans contre la politique du gouvernement chinois, vis-à-vis des musulmans ouïghours.
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Comme le souligne ce jeudi le quotidien britannique The Times, les commentateurs de la plateforme de streaming PPTV n'ont pas cité une seule fois le nom du champion du monde 2006 lors du match remporté 2-0 par les Gunners contre Manchester United le 1er janvier, dans le cadre de la 21e journée de la Premier League. Le meneur de jeu est pourtant resté sur la pelouse durant l'intégralité de la rencontre et a été impliqué sur des actions dangereuses.
Avant de blacklister le joueur, la télévision chinoise avait purement et simplement déprogrammé la diffusion d'un match entre Arsenal et Manchester City. Par ailleurs, l'éditeur japonais de jeux vidéo Konami avait décidé de retirer l'intéressé des versions chinoises de sa simulation de football Pro Evolution Soccer.
Arsenal avait pris ses distances
Courant décembre, Mesut Özil avait vivement condamné la politique chinoise de sécurité maximale au Xinjiang (nord-ouest). "Des Corans sont brûlés... des mosquées détruites... les écoles islamiques interdites... des intellectuels religieux tués les uns après les autres... Des frères envoyés par la force dans des camps", s'était indigné Özil sur les réseaux sociaux. Des propos qui avaient mis Arsenal dans l'embarras. Le club avait préféré prendre ses distances, expliquant avoir "toujours adhéré au principe de ne pas s'impliquer dans la politique".
Mesut Özil s'est ainsi joint aux critiques émises depuis plusieurs années par des organisations de défense des droits de l'homme, des chercheurs et les États-Unis. Ils accusent Pékin d'avoir interné jusqu'à un million de musulmans dans des camps de rééducation politique. Un chiffre démenti par l'exécutif chinois, qui parle de centres de formation professionnelle destinés à aider la population à trouver un emploi et à l'éloigner de la tentation de l'islamisme et du terrorisme.