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Ancelotti à Madrid, un coup d’arrêt pour le PSG ?

Carlo Ancelotti

Carlo Ancelotti - -

Longtemps dans le flou, l’avenir de Carlo Ancelotti devrait s’éclaircir dans les prochaines heures. Le technicien italien va, sauf retournement de situation, quitter Paris pour rallier le Real Madrid. Un départ qui marquerait un coup d’arrêt pour le club de la capitale. Ou pas, selon un Carré Magique très divisé sur le sujet…

Le suspense hitchcockien autour de l’avenir de Carlo Ancelotti va prendre fin. L’ancien guide du Milan AC et de Chelsea, sous contrat dans la capitale pourtant jusqu’en juin 2014, va découvrir un quatrième championnat, la Liga espagnole et un club, le Real Madrid, qui en a fait sa priorité depuis plusieurs mois déjà. Alors que le PSG vient, enfin, de briguer un titre de champion de France et a montré, notamment face au FC Barcelone, de vraies aptitudes à jouer les grands rôles dans le futur en Ligue des champions, alors que Paris a su, bon gré mal gré, faire cohabiter tout un contingent de stars et d’ego dans son vestiaire, le ciment de cette belle épopée et le garant de l’unité de son groupe a choisi de partir.

Assurément un coup d’arrêt pour Grégory Coupet, membre du Carré Magique de RMC Sport. « Oui, c’en est un. Surtout dans un club en construction comme le PSG. Ancelotti a dû s’adapter à un championnat. Son remplaçant va certainement être un nouveau coach étranger. Il va devoir, lui aussi, s’adapter. C’est un coup d’arrêt, parce que Carlo était en place et qu’il faudra tout recommencer à zéro. »

Une incapacité à flairer le bon poisson

Olivier Dacourt va plus loin dans la réflexion. Devant l’incapacité des dirigeants parisiens à flairer le bon poisson ou à trouver la perle rare (Benitez à Naples, Mourinho à Chelsea, Hiddink a priori parti pour prolonger à l’Anzhi), l’ancien milieu de terrain de l’Inter Milan pointe du doigt la difficulté à faire venir un grand nom - on parle de Michael Laudrup, pas très chaud à l’idée de quitter Swansea, la Premier League et sa famille - … pour une durée d’un an et l’arrivée, tant rêvée du côté de Doha, d’Arsène Wenger aux manettes parisiennes.

« Les grands entraîneurs, normalement, viennent sur des projets de trois-quatre ans. Ce sont des bâtisseurs. Un grand entraîneur aura-t-il envie de venir un an ? En un an, a-t-il vraiment la possibilité de mettre en place un projet ? Dans quoi peut-il s’inscrire en un an ? » La durée de la succession ou de l’intérim (c’est selon) parait également trop courte à Ali Benarbia. « Les grands entraîneurs veulent tous venir à Paris, affirme l’ancien Bordelais. Mais les grands ne viennent pas pour un an. »

La crédibilité du PSG en jeu

Surtout, pour Dacourt, c’est la crédibilité du PSG et de ses dirigeants qataris qui est en jeu. Ça et le pouvoir attractif que le club aurait sur ses prochaines recrues. « Le prochain entraîneur a intérêt à être au moins aussi bon, si ce n’est meilleur qu’Ancelotti. Parce que sinon, tu n’es plus dans la progression. Mais dans la régression. Au niveau de la légitimité, on dit quoi aux joueurs ? Si on leur dit untel va t’entraîner, tu vas demander ‘c’est qui ? il a fait quoi ?’ Si tu prends Capello, Lippi, tu restes dans la même lignée que celle d’Ancelotti. »

Une lignée qui n’a pas ému plus que cela Ali Benarbia. Et qui ne voit pas forcément, comme Luis Fernandez, un coup d’arrêt cataclysmique pour le PSG dans le départ d’Ancelotti au Real. « Je pense que ça ne changera rien. Le PSG est dans une autre dimension. Ils ne vont recevoir que des grands entraîneurs et des grands joueurs. Est-ce qu’on est vraiment content de tout chez Ancelotti ? Au niveau du jeu, ce n’était pas du top niveau et les dirigeants n’étaient pas complètement satisfaits du jeu. » Au point de s’en séparer ? En tout cas, Ancelotti va répondre, sauf catastrophe, aux sirènes madrilènes. Et à ce jour, c’est bien la seule certitude qu’on ait du côté de Paris. Même si pour Coupet : « un coup d’arrêt ne veut pas dire que ce qui va se passer après sera moins bien. » Aux Qataris de le prouver.

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A.D