Anigo : « Gignac aura sa chance »

José Anigo - -
José, pouvez-vous nous expliquer ce qui s'est passé ce mercredi à propos d'André-Pierre Gignac ?
Notre mercato était fini à 99%. Sauf qu’au vu des matchs, le coach a estimé qu’il fallait peut-être un renfort offensif. D’où la rumeur et puis le contact établi avec Amauri. Il n’y a pas que l’aspect sportif, on calcule aussi. L’arrivée de l’un bloquait l’autre. Gignac a eu un contact avec Fulham, il est allé voir les installations. Mais comme des deux côtés, tout ne s’imbriquait pas, c’est revenu à la normale. Gignac est revenu à Marseille et Amauri est resté à la Juventus.
Qu'est-ce qui a bloqué ?
Il y a d’abord le fait qu’on ne se soit pas mis d’accord avec Amauri. Il voulait venir mais après, il a fait un peu de surenchère. C’est monté et ça ne s’est pas fait. Avec Fulham, il y avait des accords mais tout n’était pas réglé. On se rapprochait de l’heure limite. Pour ne pas prendre de risques, on a arrêté les négociations et André-Pierre Gignac est rentré à Marseille. Il était OK pour aller à Fulham. Ça avait l’air de lui plaire. Mais il revient avec de bonnes intentions. On s’est parlé. Son intention est de continuer son parcours, de faire son petit bonhomme de chemin. Il est évident qu’Amauri aurait bloqué Gignac.
Dans quel état d'esprit André-Pierre Gignac sera-t-il désormais ?
Je pense qu’il aura sa chance. Il a fait beaucoup d’efforts pour revenir à un bon niveau. Ce n’était qu’un prêt, pour le relancer et qu’il ait du temps de jeu. Si Amauri venait, ça risquait de le bloquer. Si un entraîneur fait venir un joueur, c’est pour le faire jouer. Tout ne s’est pas passé comme on voulait. C’est rentré dans l’ordre. Il n’y a pas de pataquès à faire. André-Pierre Gignac est revenu dans son club. Il a vu ce qui se faisait ailleurs. Il appréciera peut-être plus son club aujourd’hui.
« Niang voulait revenir »
Avez-vous souffert d'un manque de moyens ?
C’est vrai que quand on voit le recrutement du PSG, où les robinets coulent à flot, ça laisse songeur. Mais Marseille est comme tous les autres clubs français, hormis le PSG. Tout le monde compte ses sous. On a fini l’exercice avec un déficit assez important, malgré la Ligue des champions, parce qu’il y avait des salaires énormes. Des trentenaires sont partis, des plus jeunes sont arrivés. L’important, c’est que le club vive dans une certaine pérennité et que ça continue. Il y a quand même une belle équipe, avec de bons joueurs.
Mamadou Niang voulait-il vraiment revenir ? Et Asamoah Gyan vous intéressait-il ?
Niang, il voulait revenir. Sauf que le salaire… Et il a un an de plus. Ces garçons veulent trois ans de contrat. On n’a pas forcément envie d’investir beaucoup d’argent sur quelqu’un de 33 ans. Même si on a de très bons rapports, même si « Mamad » a marqué le club, l’histoire continue. Gyan, on nous l’a proposé, mais on n’a pas poussé. Sunderland voulait un échange avec Gignac, mais il ne voulait pas y aller.
Le titre de l'encadré ici
Lucho, une clause à 3,5 millions|||
Très marqué par le home-jacking qu’il avait subi au printemps, Lucho a voulu quitter l’OM cet été. Mais l’Argentin effectuera finalement la saison sous les ordres de Didier Deschamps. « Pour moi, c’est un grand joueur, assure José Anigo. Il va falloir qu’il le montre. La première année, il a été à l’origine du titre, il a été assez bon. L’an dernier, ça a été une saison en demi-teinte. C’est le joueur qui est capable de faire des choses différentes des autres joueurs. On attend de lui plus et encore plus. Pour l’année prochaine, il a une possibilité de sortir à 3,5 millions d’euros. » Pour le directeur sportif de l’OM, Didier Deschamps n’hésitera pas à écarter Lucho si ses prestations restent décevantes. « Didier a eu les joueurs qu’il voulait, en temps et en heure, explique José Anigo. Tout a été fait et calé au bon moment. Je crois qu’il aura le courage, si Lucho est moins bien, de le sortir et de faire jouer Morgan Amalfitano. Je ne crois pas qu’il soit dans la logique de faire des cadeaux. »