Blanc : « Cabaye offre des garanties »

EXCLU RMC SPORT. Invité de Luis Attaque ce mercredi sur RMC dans le cadre de la semaine des entraîneurs, Laurent Blanc a fait part de sa satisfaction de voir Yohan Cabaye arriver au PSG. Et n’a pas caché son envie de prolonger son contrat.

Laurent Blanc, Yohan Cabaye rejoint officiellement le PSG ce mercredi. C'est un joueur que vous appréciez particulièrement...

C’est un très bon joueur, intelligent. Un homme très bien, aussi. C’est important quand on recrute un joueur en cours de saison. Le groupe a vécu pendant six mois. Il ne faut pas faire n’importe quoi. Yohan offre vraiment des garanties dans tous les domaines. Je pense vraiment que c’est une bonne recrue pour le Paris Saint-Germain.

Comment allez-vous l'intégrer ?

Ça va être assez facile dans la mesure où il y a beaucoup de matches qui nous sont proposés, notamment en février avec la Ligue des champions. Si on considère que le cœur du jeu est une partie où les joueurs sont susceptibles de se blesser, de prendre des cartons -et Dieu sait qu’on a un joueur qui prend beaucoup trop à mon avis (Marco Verratti, ndlr)-, il fallait anticiper ces problèmes. Avec Thiago Motta, Blaise Matuidi et Marco Verratti, on a trois très, très bons joueurs, qui sont très complémentaires. Avec Adrien (Rabiot), qui est vraiment la bonne surprise de ce début de saison, on a une alternative. Mais je pense qu’il en fallait une autre. C’est pour ça que j’avais émis le souhait de prendre quelqu’un si possible dans le cœur du jeu. Yohan m’offre pratiquement l’alternative sur les trois postes.

Il sera qualifié pour la Ligue des champions et c'est aussi un objectif d'aller loin dans cette compétition...

Oui. C’était important de prendre un joueur capable de jouer cette Ligue des champions. On nous a proposé beaucoup de joueurs. Il y a beaucoup de joueurs qui veulent jouer au Paris Saint-Germain. Mais la garantie que ce joueur puisse jouer la Ligue des champions était à mon avis un élément important dans le recrutement. Yohan offrait aussi cette possibilité. Je pense sincèrement que c’est une très, très bonne chose.

Vous l'assumez comme votre choix personnel ?

On a fait une liste, comme cela se fait pratiquement dans tous les clubs. Mais au mercato d’hiver, ce n’est pas évident de recruter un joueur. Il y a déjà un groupe qui a vécu six mois. Il fallait un très bon joueur mais aussi un homme qui ne pose pas de problème, qui est intelligent, qui est très collectif.

Avez-vous discuté avec lui de la concurrence qu'il va rencontrer au PSG ?

Dans les grands clubs européens, il y a toujours six, sept ou huit internationaux pour trois ou quatre postes. C’est fini de dire : « Je suis un titulaire indiscutable, indéboulonnable. » Yohan l’a très bien compris. Il était certes dans un grand club anglais, mais qui ne jouait pas la Ligue des champions. Il a directement saisi ce que je voulais lui dire. Il avait la possibilité de venir à Paris, dans un grand club européen, avec un projet très intéressant, et de jouer la Ligue des champions. Les joueurs sont très friands de cette compétition-là.

Est-il vrai que Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva ont déconseillé le recrutement de Yohan Cabaye ?

Non, c’est faux, archi-faux. Les médias donnent souvent, malheureusement, de fausses informations. Ça m’est arrivé, les dirigeants demandent parfois leur avis aux grands joueurs, dans les grands clubs, sur certaines choses. Je ne doute pas un seul instant que les dirigeants du PSG ont demandé à Ibra ou à Thiago Silva ce qu’ils pensaient d’un joueur ou d’un autre. Mais le fait qu’ils soient d’accord ou pas d’accord sur un transfert, c’est totalement faux. Je pense qu’Ibra et Thiago Silva ont fait la même analyse que moi. Si on veut relever les objectifs qui sont les nôtres, il nous fallait quelqu’un en plus, et de qualité, dans le cœur du jeu.

Avez-vous aussi dit à Yohan Cabaye que vous étiez proche de prolonger votre contrat ?

Je n’ai pas réfléchi à ça ! (Rires) Il y a six ou sept mois, je ne savais pas que j’allais venir au Paris Saint-Germain. Et pour l’instant, je ne sais pas si je serai l’entraîneur du PSG dans sept mois.

Vous êtes plutôt sur le point de l'être que de ne pas l'être...

On peut dire ça. Mais ça ne veut rien dire !

La direction du PSG vous a-t-elle fixé des objectifs sportifs pour prolonger ?

Non. Il n’y a pas ce genre d’objectifs au niveau de la prolongation.

Sur quoi cette prolongation se joue-t-elle ?

Ça se joue sur l’année qu’on va faire. Si vous faites une bonne année, vous avez certainement plus de chances de resigner, parce que les gens sont contents de vous.

Avez-vous envie de prolonger ?

Oui. J’ai envie de continuer parce que je pense qu’avec le projet du club, le Paris Saint-Germain fait vraiment partie des grands clubs européens. Dans le futur, je pense que ça va être l’un des meilleurs clubs européens. Quand tu es entraîneur, que tu as la chance d’avoir un club qui a des moyens économique très importants pour aller chercher les meilleurs joueurs, qu’il possède déjà des très grands joueurs… Je ne connais pas un entraîneur qui ne voudrait pas être à ma place.

Vous avez envie de vous inscrire dans la durée...

La durée, on sait très bien ce que ça veut dire dans notre métier ! (Rires) Dans le moyen terme, je suis d’accord. Dans la durée, c’est une expression que je n’aime pas trop parce qu’on sait que ça va très vite.

Avez-vous le sentiment d'avoir retourné la situation, alors que certains étaient sceptiques à votre arrivée au PSG ?

Si les gens sont satisfaits de ce que je fais… Moi, je suis vraiment satisfait d’être au Paris Saint-Germain.

Les joueurs adhèrent aussi...

C’est notre grande satisfaction après cette première partie de saison. (…) Quand je vois des gens penser que le rôle de l’entraîneur est très facile, je ne suis pas d’accord avec eux. Pour moi, l’entraîneur est la pierre angulaire dans un projet sportif. Je ne dis pas ça pour augmenter les responsabilités de l’entraîneur. Mais il me semble qu’il est quand même la garantie de plein de choses.

Avez-vous d'autres propositions ?

Pour l’instant, je n’y ai même pas réfléchi. Je suis trop concentré sur ce qu’il nous reste à faire. On fait une bonne première partie de championnat. Mais pour l’instant, on n’a rien gagné. Je sais que février est un mois important parce qu’il y a beaucoup de compétitions. Il faut très performant essayer d’avoir une fin de saison très excitante et très palpitante. Je ne fais pas attention à ma prolongation ou à l’intérêt, éventuellement, d’autres clubs.

Que serait une saison réussie ?

Gagner des trophées. On le sait. Quand on est dans un club comme le PSG, ce qui fait la différence entre la bonne saison, la grande saison ou l’excellente saison, ce sont les trophées à la fin de l’année. On en a déjà gagné un, le Trophée des champions. On a le championnat, la Coupe de la Ligue, la Ligue des champions. C’est à nous d’être fin prêts pour ces objectifs-là.

Comptez-vous encore sur Jérémy Ménez ? Va-t-il rester jusqu'à la fin de la saison ?

Vu que le mercato se termine dans 48 heures, il faudrait quand même se dépêcher. Pour le moment, pas un joueur n’est venu me dire : « Je veux absolument partir parce que je veux du temps de jeu ». Je considère donc que si je n’ai pas eu ces demandes-là, c’est que les joueurs qui sont dans l’effectif du PSG sont satisfaits.

Donc personne ne va partir...

Je ne pense pas. A moins d’une surprise de dernière minute, ce qui peut arriver… Je pense qu’on va faire la deuxième partie de saison avec l’effectif qui était le nôtre, plus Yohan (Cabaye).

Souhaitez-vous faire prolonger Blaise Matuidi ?

On ne va pas cacher que quand un joueur arrive en fin de contrat au mois de juin, on peut toujours le perdre. Il peut, le cas échéant, traiter avec un autre club à partir du mois de janvier. C’est le cas de Blaise. Il y a des difficultés. Non pas sur la volonté de prolonger l’aventure avec le PSG, mais avec les agents (conflit judiciaire entre Jean-Pierre Bernès et Mino Raiola, ndlr). Ça nous retarde un petit peu au niveau de la transaction avec Blaise.

Avez-vous peur de le perdre ?

Tant qu’il n’a pas resigné, tu as toujours peur de le perdre puisqu’il est libre en juin. Il peut très bien signer dans un club. On sait très bien ce qu’il peut arriver dans le monde du football. Mais ce qui est très important, c’est qu’on souhaite le conserver. Le joueur veut aussi rester à Paris. Mais tant ce que n’est pas signé, il peut arriver certaines choses…

Pensez-vous que Lucas Digne peut aller à la Coupe du monde ?

Tous les joueurs peuvent aller à la Coupe du monde. Le seul problème, c’est qu’en France, quand un joueur fait deux ou trois bons matchs, on le met tout de suite en équipe de France. Il y a des gens qui sont en place, qui ont un certain niveau, une certaine expérience. Lucas est un espoir du football français. Il est au PSG, où il n’a certes pas un statut de titulaire. Mais il travaille tous les jours avec de bons joueurs. C’est un gros travailleur. Il a tout de suite compris. Il a une bonne mentalité. Je pense qu’il va progresser. Il faut être un petit peu patient. Pour cette Coupe du monde, ce sera peut-être un peu juste. Mais pour la prochaine, il sera là.

Que pensez-vous de Lucas, Javier Pastore et Marquinhos ?

Que des joueurs qui ont un temps de jeu un peu réduit… Les joueurs qui jouent, ça ne t’intéresse pas Luis ? (Rires) L’entraîneur est soumis à la compétitivité du joueur. Ça ne sert à rien de faire un effectif de 23, 24, 25 joueurs où chacun a un statut d’international en puissance. Pour un entraîneur, la chose est la plus importante, c’est quoi ? C’est de mettre l’équipe la plus compétitive possible. Si ces joueurs-là, malheureusement pour eux, n’ont pas suffisamment de temps de jeu, c’est qu’il y a des raisons. Un entraîneur ne se prive pas d’un joueur qui est utile pour l’équipe, qui est performant, qui marque des buts, qui fait marquer. Sinon, il serait stupide. Si l’entraîneur ne fait pas jouer certains joueurs, c’est qu’il considère qu’il y en a d’autres qui apportent beaucoup plus à l’équipe.

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La rédaction