C. Gourcuff : « Marseille a pris contact pour Abriel »

Si le technicien lorientais est toujours aussi passionné par son métier et le jeu, il ne goûte aux incertitudes qui planent actuellement sur le futur visage de sa formation - -
Christian Gourcuff, d’abord une petite question concernant votre fils, Yohann. Vous avez joué à Montréal en 1989, là où Bordeaux est allé gagner le Trophée des Champions samedi soir...
C’était un clin d’œil sympa avec Yoann qui va jouer à Montréal 20 ans après. C’était un match assez dominé de la tête et des épaules par Bordeaux. Le résultat est logique.
Lui ne se trouve pas encore très affûté. Il nous l’a semblé pourtant face aux Guingampais. Partagez-vous son point de vue ?
Non, non, il y a une montée en puissance très régulière, déjà par rapport au match amical contre l’OM. Je l’ai trouvé très en jambes, très dynamique. C’est encourageant.
Où en est-on aujourd’hui de la situation de Fabrice Abriel ? Comptez-vous encore sur lui ?
Non. Fabrice a un bon de sortie. Moi, cela fait deux mois que je pense que Fabrice ne fera pas partie de notre effectif. Maintenant, il est toujours là. On n’a pas reçu d’offres hormis celle de Nancy.
On parle d’un intérêt de Marseille le concernant. Vous confirmez ?
Marseille a pris contact avec le club, je pense, ces dernières heures. Mais pour le moment, c’est aussi pénalisant pour le club. Si Fabrice devait partir, ce serait difficile de lui trouver un successeur. On n’a pas l’apport financier qui nous le permettrait. C’est tout le problème du mercato avec des échéances qui sont retardées et qui pénalisent les petits clubs.
Vous n’avez pas l’air surpris de la situation...
Tout à fait. De toute façon, j’avais anticipé ça en fin de saison dernière. C’est aussi pour ça que j’avais émis le souhait de me libérer de ma dernière année de contrat. Je voyais les problèmes survenir. Mais bon, c’est la loi économique. Ce sont les gros qui décident, les moyens qui subissent et les petits qui subissent encore plus. C’est pénalisant.
Avez-vous déjà songé à un ou plusieurs joueurs susceptibles de remplacer Fabrice Abriel ?
Oui, tout à fait. On a ciblé des joueurs. Maintenant, on attend aussi l’indemnité de transfert pour finaliser la venue de ce joueur. Mais vu que les choses traînent, la porte pourrait très bien se refermer.
Ces pistes seraient-elles étrangères ? On parle de piste sud-américaines...
A ce stade de la saison et vu qu’en France, ça se ferme de plus en plus, les possibilités sont clairement à l’étranger, oui.
Qu’en est-il de Michaël Ciani ?
J’ai cru comprendre que Michaël faisait l’objet d’un intérêt de la part de Bordeaux. Bon après, ça reste aussi des affaires de propositions. Michaël dispose également d’un bon de sortie, donc bon… On a déjà anticipé en recrutant Laurent Koscielny.
Quid de Rafik Saïfi que l’on annonce sur le départ ?
Rafik n’est pas parti. Il a des touches au Qatar. Après là aussi, on ne sait pas ce qu’il en sera. Mais pour lui, c’était plus prévu. Rafik arrive à un âge où il va réaliser sa dernière année de contrat. S’il peut signer un gros contrat au Qatar… Il n’était pas titulaire indiscutable. Ce n’est pas la même chose que pour Abriel, Ciani ou Morel.
Avez-vous déjà trouvé un remplaçant à Christophe Jallet, parti au PSG ?
Comme je l’ai dit, je pense que Christophe a été sous-vendu compte-tenu de son potentiel. S’il avait évolué dans un club plus huppé, les choses auraient été différentes. Et là pour le remplacer avec l’indemnité de son transfert...
On parle du côté de Lorient de Pablo Barzola (Caen, ndlr) pour remplacer Jallet.
C’est effectivement un joueur qui m’intéresse. Mais bon après, on se heurte aussi à la volonté de Caen. Mais c’est effectivement une piste qui m’intéresse.
Il y a également le cas de Kevin Gameiro, qui fait l’objet de nombreuses convoitises...
Kevin sera lorientais la saison prochaine. Il n’a fait qu’un an avec nous. Je pense qu’il peut s’aguerrir à nos côtés. S’il poursuit sa progression, il pourra aller voir ailleurs la saison prochaine. Pour lui, dans son intérêt, c’est de rester encore une année supplémentaire chez nous. Mais effectivement, si on l’avait mis sur le marché, les indemnités de transfert auraient été importantes.
Vous semblez agacé par la situation... celle de ne pas pouvoir compter sur un effectif quasi au complet.
Je me suis exprimé en fin de saison. L’équipe était en fin de cycle. Le club était à un tournant. C’est vrai que pour un entraîneur, travailler comme on le fait actuellement avec une équipe qui n’est pas constituée, ce n’est pas comme ça que je le conçois.
A mesure que l’intérêt des clubs se fait de plus en plus pressant pour vos joueurs, il ne va plus vous rester beaucoup de monde à force.
Oh… mais on peut toujours jouer sans joueur. Quand Baky Koné est parti, cela a été aussi un handicap majeur. Même chose pour Ziani. Malheureusement, on subit ces événements.
Avec tous ces atermoiements autour de votre équipe, le maintien en L1 sera-t-il délicat à obtenir cette saison ?
Ah ! mais c’est le pari chaque année. Ça fait trois ans que l’objectif, c’est le maintien. Ça n’a jamais été facile. Cette année, ce ne sera pas facile. Il faut que l’on ait dans l’esprit que l’on va devoir se bagarrer comme on l’a fait précédemment.