Damien Comolli : « Gomis n'est pas sur le marché »

Le directeur sportif des Verts a fait le point sur le mercato. - -
Damien, Saint-Etienne s’est montré très discret sur le marché des transferts. C’était délibéré ?
C’est un peu le hasard. On a essayé de faire notre recrutement en gardant notre idée première, c’est-à-dire en renforçant notre secteur défensif, au milieu de terrain, en défense centrale et dans les buts. On s’était fixé des objectifs, on en a atteint une partie.
Parmi les recrues, il y a le milieu de terrain suisse Gelson Fernandes. Qu’est-ce qui vous a séduit chez lui ?
Son activité, sa capacité à récupérer le ballon dans les pieds adverses. Il est très bon dans le harcèlement. Il court beaucoup et se montre très disponible. Sa première saison avec Manchester City avait été très bonne. Il m’avait tapé dans l’œil alors que j’étais encore à Tottenham. On a essayé de le faire venir cet hiver lorsqu’on avait de nombreux blessés mais City n’avait pas voulu le lâcher. Avec Alain Perrin, on a regardé plusieurs matches sur DVD qui nous ont convaincus. On avait besoin de davantage de qualité défensive au milieu de terrain. A ce poste, on n’avait que Blaise Matuidi. Ça n’allait pas lorsqu’il n’était pas là.
Du coup, à quel poste va jouer Guirane N’Daw ?
On a été clair avec lui. On lui a dit qu’on voulait le prendre pour jouer défenseur central. Alain et Christophe Galtier, son adjoint, le connaissent très bien puisqu’ils étaient ensemble à Sochaux. Ils croient énormément en lui à ce poste. On connaît sa polyvalence. Il peut jouer au milieu ou à gauche. Mais il peut nous apporter beaucoup en défense. On a pris beaucoup de buts l’année dernière.
Au poste de gardien, la hiérarchie entre Planté et Janot est-elle claire ?
Alain a été clair avec eux en leur expliquant qu’il prendrait sa décision. Je pense qu’il ne l’a pas encore prise. Les deux gardiens travaillent dans une excellente ambiance avec beaucoup de respect mutuel. Alain a assez d’expérience pour gérer la situation.
Votre politique est-elle de travailler sur l’avenir ?
La philosophie de l’AS Saint-Etienne repose sur trois piliers : la formation, l’avenir, en prenant des jeunes joueurs en devenir voire des stars, et puis on recrute enfin des joueurs expérimentés comme Guirane N’Daw qui rendent de suite le groupe plus compétitif. Malgré ses 22 ans, Gesdon entre aussi dans cette catégorie. Il a joué deux ans à Manchester City et disputé l’Euro 2008 en tant que titulaire avec la Suisse. C’est un joueur qui sait gérer les situations de stress dans les grands clubs. Il est extrêmement mature.
L’intérêt de l’ASSE pour Seydou Doumbia, le jeune attaquant des Young Boys de Berne entre-t-il aussi dans ce cadre-là ?
Tout le monde parle de lui C’est un joueur que l’on suit parmi d’autres dans le secteur offensif. Notre stratégie future sur les attaquants va dépendre des départs, car on va faire une pause dans notre recrutement pour analyser la situation. On a des joueurs de grands talents, Payet, Gomis, Ilan…
Bafé Gomis est très suivi, notamment par Lyon. Etes-vous opposé à un éventuel départ ?
On n’a pas envie de perdre nos meilleurs joueurs, surtout nos jeunes qui ont été formés dans notre centre de formation. Bafé a signé l’an passé un contrat de quatre ans. Il lui reste trois ans. Au niveau contractuel, nous ne sommes pas en difficulté par rapport à lui. On veut le conserver. A ce jour, nous n’avons reçu aucune une offre, pas même un coup de fil d’un club intéressé par Bafé.
Si c’était le cas, y seriez-vous attentif ?
Je ne sais pas. Il faut voir la volonté du joueur. Ce sera un intérêt double. S’il nous dit : « je ne veux plus jouer à l’AS Saint-Etienne et un autre challenge me convient », il faudra voir l’offre que nous allons recevoir. Et peut-être que ça ne fonctionnera pas. A ce jour, Bafé n’est pas sur le marché des transferts. Je ne peux pas faire des spéculations sur des rumeurs. Il n’y a aucun club qui s’est manifesté et qui a pris contact oralement, ni de manière écrite pour Bafé.
Sentez-vous chez lui une soif de revanche ?
Oui, on en discutait avec le staff lors du stage. On trouvait que son engagement était excellent. Il n’avait pas la tête ailleurs. Il est solide mentalement.
Y-a-t-il des joueurs de l’effectif pour lesquels vous êtes disposés à écouter des offres, comme Mouhamadou Dabo par exemple ?
Pour lui c’est différent. Il ne lui reste qu’un an de contrat. Il ne veut pas prolonger. Quand un joueur arrive dans sa dernière année de contrat, c’est qu’il veut partir. S’il y a des offres intéressantes, on les regardera. On a eu un contact oral avec un club anglais. Mais ce n’est pas allé plus loin de que ça. C’est un joueur que l’on a formé. L’offre devra être très importante pour ce joueur qui est devenu international français.
Le Hertha Berlin s’intéresse à Ilan...
Je lui ai dit qu’on avait une forte envie de le voir rester au club. C’est l’un des cadres. Il a tiré le groupe vers le haut à la fin de la saison passée. Il a été l’un des leaders sur le terrain et en dehors. Il a pris ses responsabilités. Dans notre esprit, il n’est pas du tout sur le départ.
Sachant qu’il ne lui reste plus qu’un an de contrat, vous allez faire un effort pour le faire prolonger ?
Oui, on lui a dit qu’on voulait qu’il s’inscrive dans la durée au sein du club. Le projet semble l’intéresser. Si c’est le cas, on discutera d’une prolongation de contrat.
Blaise Matuidi est-il intransférable ?
J’ai discuté avec lui dès la fin de la saison passée et pendant les vacances. Si l’un des dix plus grands clubs se manifeste et veut le prendre, ce sera difficile de le conserver. Moi je ne serai pas favorable à ce qu’il parte dans un club intermédiaire, même en France dans un club qui joue la Ligue des champions. Je sais qui le suit. Je sais qu’il est apprécié. Je touche du bois pour qu’aucun de ces clubs ne viennent frapper à la porte à l’intersaison. C’est l’accord moral que nous avons avec Blaise. Il est très bien dans sa tête. Il est important dans le groupe.