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Dix choses à savoir sur Dimitar Berbatov

Dimitar Berbatov

Dimitar Berbatov - -

En recrutant Dimitar Berbatov, Monaco tente un sacré pari. Car outre l’âge avancé du Bulgare (33 ans) et sa forme déclinante cette saison, c’est un vrai numéro que sont allés chercher les dirigeants princiers.

1 - Il a le Parrain dans la peau. Dans la bouche. Et aussi dans les cheveux.

Quand on regarde bien Dimitar Berbatov, on pense à… Eric Zemmour. Un peu. Mais surtout à Andy Garcia. Beaucoup. Teint pâle (trop, limite maladif) et cheveux gominés rejetés en arrière : le grand Bulgare entretient sa ressemblance avec l’acteur américain, tête d’affiche du Parrain 3. Ce n’est pas nous mais lui qui le dit : « Andy Garcia a inspiré mon choix de coiffure et j'ai même étudié la façon dont il fume ses cigarettes. Je peux faire pareil. » L’influence du Parrain aurait pu s’arrêter là. Mais non. Berbatov assure à qui veut l’entendre que c’est grâce à la trilogie de Francis Ford Coppola qu’il a appris… l’anglais.

2 - Il a le sens de la provoc'

Pas évident de s’en rendre compte lorsqu’on observe un peu le personnage. Pas très souriant, Dimitar Berbatov n’a pas l’air fun. Après tout, on parle d’un tsar qui rechigne aux efforts défensifs en plein match alors, de là à le voir faire le pitre… mais détrompez-vous. Le père Berbatov sait faire preuve d’humour. Et manier la provocation, surtout lorsqu’il a besoin de faire passer un message. Un exemple ? Buteur le 26 décembre 2012 à Southampton, Berbatov enlève son maillot, exhibe son tee-shirt et montre du doigt ce message : « Keep calm and give me the ball ». Autrement dit : « Reste calme et donne-moi le ballon. » Un chut gigantesque à ses détracteurs. Et une petite claque au « Why always me » de Mario Balotelli.

3 - Il s'est déjà fait kidnapper

Généralement, c’est le lot des footballeurs sud-américains. Mais Berbatov ne fait décidément rien comme personne. Petite pépite du CSKA Sofia en 1999, alors âgé de 18 ans, le jeune Dimitar se fait enlever en plein entraînement par des hommes de main de Georgi Iliev, mafieux notoire mais surtout président du Levski Kjustendil. Iliev est fan du football pratiqué par Berbatov, de ses buts et de sa progression foudroyante. Et le veut dans son club. Finalement, ce sont les poings du père de Dimitar, Ivan Berbatov, qui auront raison de ce caprice d’enfant gâté.

4 - ... et aurait (presque) pu remplacer Samuel L. Jackson dans le « Négociateur »

Dimitar Berbatov fera-t-il un jour du cinéma ? Qui sait… ce qui est sûr, c’est que le sosie officiel d’Andy Garcia n’aurait rien eu à envier à Samuel L. Jackson dans le Négociateur. Quand sa femme et sa fille sont sous la menace de malfrats, c’est Dimitar qui monte au front. L’intéressé négocie directement avec les ravisseurs potentiels sans l’aide de la police. Sir Alex Ferguson, qui ne figurait pourtant pas au générique, finira par venir en aide à son attaquant, en dépêchant un avion privé pour rapatrier la femme et la fille en Angleterre. Classe.

5 - Il ne se salit et ne transpire presque jamais

La sueur sur le front ? Non merci. Pas plus que des auréoles sous les bras. Ou la boue sur les chaussettes ou sur le bas du short. Dimitar Berbatov n’aime pas trop se salir. Ni faire trop d’efforts. Le joueur est talentueux. Pas besogneux. « Il existe un proverbe en Bulgarie qui dit que le talent rend les efforts inutiles. Et c'est grâce à ça que j'en suis là aujourd'hui. J'essaie de marquer de beaux buts, de faire de belles passes décisives. Mais vous ne me verrez jamais courir aux quatre coins du terrain. Jamais. » Fan inconditionnel d’Alan Shearer, « Berba » aime les belles choses. Les beaux gestes, comme cet enchainement désormais légendaire roulette-passe décisive pour Cristiano Ronaldo face à West Ham, maillot de Manchester United sur le dos. Nonchalant, limite paresseux, le joueur évolue à sa main, à son rythme, à sa manière. Avec, même à 33 ans, l’un des plus beaux touchers de balle d’Europe, et de loin. « Je suis un gars détendu. J’ai toujours joué de cette manière et je ne vais pas changer mon style, confiait-il il y a quelques années. Je regarde des matches et je vois des gars qui paniquent quand ils reçoivent le ballon, ils ont l'air si nerveux. Je suis tranquille, car je sais parfois ce que je veux faire avant de recevoir la balle. » Pas sûr qu’en Ligue 1, Ajaccio, Sochaux ou Valenciennes, en lutte pour leur survie, lui laissent le soin d’amuser la galerie.

6 - Il affole l'Europe entière et suit la finale de Ligue des champions en

On l’a dit plus haut, Berbatov ne défend pas, ne court pas beaucoup – ou alors pas très vite – et ne dégage pas une densité athlétique folle. Trois griefs aux yeux d’Alex Ferguson, qui n’hésite pas à l’envoyer en tribunes le 28 mai 2011, lors de la finale de la Ligue des champions perdue face au Barça (3-1), lui préférant Michael Owen sur la feuille de match. Co-meilleur buteur de Premier League cette saison-là (21 buts, avec Tevez), celui qui fut arraché aux Spurs contre 38 millions d’euros ne pardonnera jamais à Fergie. « Lorsque je suis parti de Manchester United, je n’ai pas dit au revoir à Alex Ferguson. Il ne le méritait pas.» Pan.

7 - Il demande à ne plus être élu joueur bulgare de l'année

Avoir l’habitude de régner en maitre dans son pays, c’est ennuyeux. Voire beaucoup trop lassant. Alors rien de mieux qu’un bon vieil appel au peuple pour briser cette monotonie ? Nous sommes en 2011 et Dimitar Berbatov, retraité en sélection depuis un an et demi et abonné au banc de Manchester United s’attend, sans forcer et une année de plus, à poser le trophée de joueur bulgare de l’année sur sa cheminée. Sauf que l’intéressé n’en peut plus. Plus de surprise, plus de satisfaction, plus de suspense et surtout plus de place sur la cheminée. Alors « Berba » monte au front. « S'il vous plait, ne votez plus pour moi. Je préfère voir un jeune joueur le recevoir. » Souhait exaucé. Le 24 décembre 2011, le gardien de but du FC Twente Nikolay Mihaylov, remporte la mise.

8 - Il aurait pu jouer à la Fiorentina. Et à la Juve. Et presque en même temps.

Nous sommes en plein été 2012. Dimitar Berbatov a fait le tour de la question à Manchester. Un avion l’attend pour la Toscane, direction la Fiorentina. Mais le joueur, attendu à 13h30 à l’aéroport de Florence, ne viendra jamais. La faute à… la Juve, qui entretemps, a fait une offre à United. L’accord entre les trois parties (joueur et clubs) semble OK. Semble, seulement, car Berbatov posera également un lapin à la Vieille Dame. Madame ne veut pas de l’Italie. Elle se sent bien à Londres. Fulham, bien aidé par cet argument de poids (et la présence de Martin Jol, qui avait dirigé Dimitar à Tottenham) rafle la mise. Si la Juve accuse le coup avec classe, la « Fio », elle, peste fort : « Malgré ses qualités sportives et techniques, nous sommes heureux qu'il n'ait pas rejoint ce club, il ne mérite pas de représenter cette ville et ce maillot. » Réponse de Berbatov : « Je n'ai jamais rien promis. Ce n'est pas mon problème si quelqu'un est déçu. Après tout, je choisis où jouer ». CQFD.

9 - Il peut songer à se reconvertir dans le dessin

Dimitar Berbatov ne marque pas que des buts. Et des beaux buts. L’attaquant bulgare aime aussi faire des dessins. Des jolis dessins. Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur sa page Facebook pour s’en rendre compte. Une représentation du boxeur Mohamed Ali par-ci. Une caricature du Parrain – décidément ! – par-là. Et force est de constater que Berbatov, esthète dans l’âme, a le souci du détail. Et le soin du crayonné.

Dimitar Berbatov
Dimitar Berbatov © -

10 - ... ou dans la pub

L’info, tout comme la photo, a fait le tour de la Toile. Mais impossible de ne pas rappeler ici l’incroyable lobby réalisé par Dimitar Berbatov en vue d’un transfert à Arsenal. Pas vraiment emballé à l’idée de quitter l’Angleterre (où sa femme se sent bien, ce qui a notamment expliqué son vrai-faux transfert à la Fiorentina), cité parmi les potentielles recrues hivernales d’Arsenal, « Berba » a pris le taureau par les cornes. Wenger s’intéresse à lui ? Montrons-lui le retour d’intérêt. Et rien de mieux pour ça qu’une photo sur sa page Facebook avec le texte suivant : « Pourrait propulser Arsenal jusqu’au titre. » Bon, finalement, le transfert n’a pas eu lieu. Mais avouons qu’il y avait de l’idée tout de même…

Dimitar Berbatov
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La rédaction