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Escudé : « Zlatan a un très bon fond »

Julien Escudé

Julien Escudé - -

Invité de l’After sur RMC ce samedi, Julien Escudé a reconnu ne jamais avoir rencontré de problème avec Zlatan Ibrahimovic, qu’il a côtoyé à l’Ajax Amsterdam. L’international français évoque aussi son avenir qui s’écrit du côté de la Turquie.

Julien, vous qui avez côtoyé Zlatan Ibrahimovic à l’Ajax Amsterdam, quel souvenir conservez-vous de lui ?

Ça se passait dans le plus grand des respects. Moi, j’avais 23 ans, Zlatan était encore jeune mais on sentait tout son potentiel. C’était une personne calme, il ne faisait pas beaucoup de bruit dans le vestiaire. Il avait son autorité qu’il essayait d’imposer par rapport à sa carrure et sa façon d’être. Sur le terrain, c’était un gagneur. Il avait envie de bien faire et voulait se sentir important. On l’a vu à l’Ajax et dans tous les clubs où il est passé. J’ai gardé de bonnes relations avec lui. Quand on s’est croisé à Barcelone, ça s’est très bien passé.

Joue-t-il tout de même beaucoup sur son image ?

Il a un caractère. Quand j’étais à l’Ajax, je n’étais pas très ami avec lui et je ne le voyais pas en dehors du terrain. Mais Maxwell, qui l’a bien connu et qui risque de la retrouver à Paris, m’a dit que c’était une personne adorable, simple et qui a un très bon fond. Comme toujours, il faut gratter pour se rendre compte que c’est une bonne personne. Il a une image de caractériel ou d’excentrique qui fait comme il veut, mais ça peut être sa force.

Il vous reste un an de contrat au FC Séville. Allez-vous rester au club ?

La porte est plus qu’entrouverte pour un départ. Je comptais aller au bout de mon contrat mais la situation économique du club a fait changer les priorités. Et comme le club n’est qualifié pour aucune compétition européenne, le directeur sportif m’a annoncé qu’il serait intéressant pour moi de partir. Au regard de notre très bonne relation, le club ne serait pas demandeur d’une indemnité de transfert pour ma dernière année de contrat.

« En discussions approfondies avec le Besiktas »

Avez-vous des contacts avec le Besiktas Istanbul ?

Oui, je suis en contact avec eux depuis une semaine. On est en discussions approfondies. C’est un championnat intéressant même si ce n’est pas un des quatre gros championnats européens. Un retour en France n’est pas exclu mais je privilégie un départ à l’étranger. Le championnat de Turquie est intéressant. C’est un changement de vie. Je l’étudie. Je n’y vais pas pour un salaire mirobolant parce que les politiques de club sont à la baisse. Je baisse mon salaire par rapport à Séville.

Avez-vous eu d’autres propositions ?

J’ai eu des propositions de Villarreal, Bologne, de Besiktas, et des intérêts de Marseille et Lille. L’offre la plus intéressante reste celle de la Turquie. J’ai dit à Fred (Kanouté) que si son club (Pékin Guoan) cherchait un défenseur central, je voulais bien continuer l’aventure avec lui. Mais je n’ai pas eu de retour donc je reste avec le concret. Il parait que la Chine, c’est pas mal et que ça paie bien. L’argent compte, oui. On court un peu derrière ça parce que les temps sont difficiles. A un certain âge, les objectifs sont différents. C’est un championnat qui commence à s’implanter.

Après la nomination de Didier Deschamps comme sélectionneur de l’équipe de France, croyez-vous encore en vos chances d’être rappelé ?

Je regarde ça d’un œil parce que je suis fier d’être français. Mais j’ai 33 ans. Garder l’illusion de revenir en équipe de France, c’est peine perdue. Je vais rester supporteur. On souffre tous, on aimerait les voir bien jouer, être heureux ensemble et communicatifs vis-à-vis du public. C’est un travail de profondeur. Les joueurs doivent apprendre à grandir. Le football de haut niveau a changé. On est devenus des stars parce que l’équipe de France est devenue championne du monde en 1998. Il faut repartir sur des bases plus saines, sur un respect et une humilité, et reconquérir le cœur de Français. On a des joueurs de grand talent, il faut forcer sa nature pour être plus humain. Ça va être le travail de Didier Deschamps. Quand on voit des choses comme ça, ça dérange un peu. Il y a plus de pression mais ça se travaille.