Faubert, un choix par défaut pour le Real ?

La nouvelle a étonné tout le monde. A commencer par l'intéressé lui-même ! A quelques heures de la fin du mercato hivernal, personne ne s'attendait à voir Julien Faubert signer au Real Madrid. C'est désormais chose faite. Après avoir passé avec succès la traditionnelle visite médicale, l'international français (1 sélection, 1 but en 2006) a signé, hier matin, son contrat avec le club madrilène. Un prêt de six mois d'un montant de 1,5 million d'euros, avec une option d'achat fixée à 6 millions d'euros. Il sera présenté à la presse lundi à 11 heures. Faubert au Real, le transfert fait jaser et intrigue. Pourquoi l'un des géants du football mondial a-t-il jeté son dévolu sur un joueur, sans lui manquer de respect, de second plan ?
Sauf pour les experts, l'international français est un illustre inconnu en Espagne. Mais surtout, il ne présente aucune garantie sportive. Transféré à West Ham au cours de l'été 2007, il n'a jamais réussi à s'imposer chez les « Hammers ». Eloigné six mois des terrains la saison dernière à cause d'une rupture du tendon d'Achille droit, le Havrais, dont le temps de jeu a « augmenté » cette année (20 matchs, 15 titularisations, 0 but) n'a pas convaincu ses dirigeants anglais. « Julien a beaucoup lutté pour intégrer le onze de West Ham cette saison, mais malgré les espoirs que nous avions placés en lui, il n'est jamais parvenu à exprimer tout son potentiel », explique le président Scott Duxbury.
81% des socios n'approuvent pas son arrivée
Qu'est-ce qui a pu inciter les dirigeants madrilènes à enrôler Julien Faubert ? Le manque de temps, certainement. Après l'échec des négociations pour faire venir Barnetta (Leverkusen), Yattara (Trabzonspor), Ashley Young (Aston Villa) et surtout Valencia (Wigan), le Real devait trouver au plus vite une alternative à Arjen Robben. Le milieu néerlandais, réputé pour sa fragilité musculaire, est le seul véritable ailier des Merengues et Juande Ramos estimait jeudi que l'arrivée d'une nouvelle recrue n'était pas d'actualité, hormis un joueur de couloir à vocation offensive. Rapide, explosif, assez technique et doté d'un potentiel physique intéressant, Faubert entre parfaitement dans le cadre. Sa capacité à évoluer aussi bien en défense qu'en attaque sur le flanc droit a également dû jouer en sa faveur. Mais celui qu'on surnomme « Vin Diesel » pour sa ressemblance avec l'acteur américain n'a pas la faculté, comme Robben, à faire basculer une rencontre à lui tout seul. Son rendement dépend essentiellement de la bonne marche de son équipe.
L'autre atout de Julien Faubert : la possibilité de l'inscrire pour la deuxième phase de la Ligue des champions, puisqu'il n'a disputé aucun match européen cette saison. Sa venue ne fait en tout cas pas l'unanimité chez les « socios ». Un sondage publié par le quotidien Marca révèle qu'ils sont 81% à penser que ce n'est pas le joueur qu'il faut pour le Real. La presse espagnole se raccroche à ce qu'elle peut. Formé à Cannes puis passé par Bordeaux, le parcours de Faubert ressemble comme deux gouttes d'eau à celui d'un certain Zinedine Zidane. Une comparaison sans doute difficile à assumer pour le nouveau venu...