Fortin : « Savidan ? Je ne suis pas vendeur »

Jean-François Fortin, le président du Stade Malherbe de Caen, est très clair. Quelles que soient les propositions qu’il pourrait recevoir pour son attaquant vedette Steve Savidan, il les refusera.

Jean-François Fortin, on parle beaucoup d’un intérêt de l’OL concernant votre attaquant Steve Savidan. Avez-vous reçu une offre de la part des dirigeants lyonnais à son encontre ?
Ça me fatigue. J’en ai marre de me répéter. Ce que je peux vous dire, c’est que je n’ai pas eu un appel me disant « Savidan nous intéresse ». Vous savez, c’était pareil pour Yoann Gouffran. J’ai lu dans la presse qu’Arsène Wenger passait des nuits d’insomnie en rêvant d’avoir Gouffran. J’ai eu l’occasion de rencontrer Wenger, et il ne savait même pas que Gouffran existait ! Pour Savidan, ma position est claire. Je ne suis pas vendeur.

Pourquoi ?
Je sais bien que pour faire tourner un club, il faut de l’argent. Pour autant, de nos jours, c’est d’une grande tristesse que de penser qu’un individu comme moi se couche le soir en ne pensant qu’aux millions d’euros que peut lui rapporter une vente.

« Si les Lyonnais ont contacté Steve, ce sont des menteurs »

Pourtant, malgré votre position, Lyon continue à s’intéresser à votre attaquant à travers diverses déclarations éparpillées ici et là dans la presse…
Je ne pense pas que Lyon se serve de la presse pour chercher à tâter le terrain concernant Steve. Marino Faccioli a jugé bon de m’appeler pour me dire que si l’intérêt de Lyon se finalisait sur Savidan, la première personne qu’il contacterait, ce serait moi.

Vous affirmez n’avoir eu aucun contact avec Lyon. Ce n’est pas le cas de Steve, qui l’a déclaré sur l’antenne de l’Equipe TV.
Si Steve dit que Lyon l’a approché, c’est sûrement la vérité et ce n’est pas incompatible avec le fait que Lyon ne m’ait pas contacté. A partir du moment où c’est vrai, cela veut dire que Jean-Michel Aulas est un menteur et que M. Faccioli en est un également.

Le fait que l’OL ait contacté votre joueur vous agace-t-il ?
Je ne doute pas des propos que M. Faccioli m’a tenu. En revanche, si la preuve du contraire m’est apportée, cela m’agacerait que l’OL s’amuse à ce genre de choses. Ce que je sais, c’est que si Lyon jette son dévolu sur Steve, le club me fera parvenir une offre que je serais amené à refuser ou à accepter… Et je la refuserais. Mais, je le répète, je n’ai pas reçu d’offre.

« Il y a six mois, Steve était trop vieux pour Lyon et l’OM… »

Steve est-il déstabilisé par ce qui se passe autour de lui ?
Très honnêtement, je ne le pense pas. Quand on se voit, c’est pour parler, entre autre chose, de sa prolongation de contrat.

Où en êtes-vous justement sur ce point ?
Quand elle sera finalisée, je vous le dirais. Mais les négociations avancent bien oui.

Selon vous, Franck Dumas était-il vraiment sincère lorsqu’il a affirmé être prêt à démissionner si Savidan partait ?
Je le pense. On estime tous les deux, même si Franck l’a traduit comme ça, que si Savidan partait, on pourrait assurément affaiblir l’équipe. Perdre Steve, ce serait se priver d’un gros potentiel.

On vous sent serein sur ce dossier…
Oui. Et puis je me demande… Pourquoi ces clubs n’ont pas fait ce qu’il fallait pour avoir Steve l’été dernier ? J’ai entendu dire du côté de l’OL, peut-être même du côté de l’OM, qu’il était trop vieux. Je n’ose pas croire que ces mêmes clubs-là le trouvent suffisamment jeune six mois après. Et puis, après avoir signé un contrat de trois ans en juin dernier, Steve ne se voyait pas partir au bout de six mois. Enfin, il ne faut pas oublier une chose : le joueur a un contrat chez nous. Et ça, c’est plus fort que toutes les divagations d’esprit.

La rédaction avec Alix Dulac