Gourcuff : « Moi, je n’ai jamais changé »

Yoann Gourcuff - -
Yoann, avez-vous douté après votre blessure cet été ?
Je ne me pose pas de questions. Quand je suis blessé, j’essaie de me soigner et de revenir le plus vite possible. J’étais déjà content de revenir assez rapidement sur les terrains et de m’entraîner avec l’équipe. J’ai bien travaillé. J’ai fait une bonne rééducation. J’espère que je vais pouvoir enchaîner. Les choses se déroulent naturellement.
Etes-vous à 100% aujourd’hui ?
Non, non. Il y a encore beaucoup de travail. Souvent, la performance des joueurs est liée à la performance collective. C’est un sport collectif. Tout est lié. Physiquement, ça se passe bien. Mais j’ai encore beaucoup de progrès à faire. Avec l’enchainement des matchs, je vais arriver à trouver encore de meilleures sensations et à mieux gérer peut-être mes efforts.
Qu’est-ce qui a changé pour vous à l’OL cette saison ?
Il y a un environnement et une atmosphère différents par rapport à moi. Moi, je n’ai jamais changé. J’ai toujours travaillé. Depuis que je suis footballeur professionnel, je suis un gros bosseur. Ceux qui me côtoient au quotidien peuvent en témoigner. Que ce soit dans le club ou à l’extérieur, il y a plus de tranquillité. On cherche moins de problèmes.
Les gens ont-ils un autre regard sur vous ?
Je ne sais pas. Je fais juste un constat. C’est différent autour de moi. Pendant ma blessure, j’ai pu me soigner tranquillement et on n’a pas parlé de moi. Même au sein du club, il y a un contexte différent. Avant, j’étais pas mal épié. Dès que je faisais un truc, c’était toujours interprété le plus négativement possible. Aujourd’hui, je fais les mêmes choses et ça devient positif.
Essayez-vous d’aller plus vers les autres ?
Je reste moi-même. Je reste concentré sur le football. C’est mon métier, ma passion. Quand il y a des sensations avec le ballon ou sur le plan physique qui reviennent, ça permet de se détacher, d’être plus serein. Et donc peut-être plus détendu, plus décontracté. Mais il faut respecter sa personnalité. Je reste quelqu’un de discret, que ça aille bien ou moins bien. Et quelqu’un de travailleur. Souvent, les gens font des amalgames et interprètent le fait que parfois, je ne souris pas en disant tout et n’importe quoi. Des fois, je peux juste ne pas sourire parce que je suis concentré sur mon travail et à la recherche de sensations.
Avez-vous le sentiment que c’est votre vrai départ avec l’OL ?
Non. Je fais partie de l’équipe qui a gagné un trophée la saison passée (la Coupe de France, ndlr). On a eu des campagnes en Ligue des champions. Il y a eu quand même de belles choses avec Lyon. C’est ma troisième saison à Lyon. Ce n’est pas du tout un départ.
On a l’impression que vous prenez plus de plaisir…
Il y a des sensations qui reviennent, des automatismes qui commencent à se créer avec les coéquipiers. Il y a aussi le jeu de l’équipe qui s’améliore, notamment par rapport aux saisons précédentes. Le fait d’avoir fait une bonne préparation et d’avoir remporté le Trophée des champions, je pense que ça a donné beaucoup de confiance à l’équipe. Peut-être que sur le terrain, l’équipe est moins timide. Ça rejaillit sur chaque individualité.
Pourquoi avez-vous pris la parole devant le groupe en début de saison ?
J’ai lu ça… C’est incroyable… J’ai parlé, oui, parce que c’était mon anniversaire (11 juillet, ndlr). On doit faire un discours. J’ai tout simplement expliqué ma façon d’être et ma façon de faire au quotidien. J’ai essayé d’expliquer qui je suis, pour qu’il n’y ait pas de mauvaise interprétation ou d’amalgame. J’ai dit que j’étais là pour travailler, en étant quelqu’un d’assez discret. Mais que si je suis discret dans la vie, je suis le joueur le plus collectif sur le terrain, je cherche à prendre du plaisir avec mes coéquipiers sur le terrain. Je n’ai pas remis en cause mon comportement sur les saisons précédentes, comme j’ai pu le lire. Ce n’était pas ça du tout. Beaucoup de gens parlent à ma place mais ne connaissent pas ma vie. Je voulais juste éclaircir certaines choses vis-à-vis du groupe, du staff.
Pensez-vous pouvoir retrouver votre niveau bordelais ?
Je n’ai fait que trois ou quatre matchs, c’est un peu tôt pour le dire. On verra. Il n’y a pas de comparaison. Chaque saison est différente. Bordeaux, c’était Bordeaux. Aujourd’hui, je suis à Lyon. C’est complètement différent. Je reviens juste de blessure donc n’allons pas plus vite que la musique. Je n’ai pas d’objectifs très élevés, si ce n’est de ne pas me blesser et de pouvoir enchainer les entrainements et les matchs. Et surtout, aider l’équipe à avoir de bons résultats.