
Jesé Rodriguez, l’homme qui veut briller

- - AFP
Le chrono affiche bientôt l’heure de jeu. Le moment pour Jesé de laisser sa chasuble sur le banc, d’enfiler ses protège-tibias et d’entrer sur le terrain. La scène est classique. A chaque match du Real Madrid, ou presque, le joker de l’attaque se nomme Jesé Rodriguez.
Barré par la BBC
Chaque année, l’attaquant de 23 ans continue de gratter du temps de jeu. En 2015-2016, par exemple, le natif des Canaries joue une dizaine de matches de Liga de plus que la saison précédente. Seul problème, il n’est titulaire qu’une fois sur quatre (7 matches sur 28), barré par le trio composé de Benzema, de Bale et de Cristiano Ronaldo. Alors, cette saison, Jesé cherchera avant tout à jouer. Tant pis si ce n’est pas à Madrid. Car, côté titres, son palmarès n’a rien à envier aux cadors européens. Avec le Real, il a déjà remporté deux Ligue des champions (2014 et 2016) et une Coupe du monde des Clubs (2014).
>> A lire aussi : Le PSG et le Real Madrid proches d'un accord pour Jesé
Un crack des Canaries à la Roja
Avec la sélection espagnole, la première ligne s’écrit en 2012. Jesé éblouit alors l’Europe lors de l’Euro U19. En Estonie, la pépite du Real claque 5 buts et termine meilleur buteur. "Dès l’âge de 15 ans, ça se voyait que ça deviendrait un crack, assure Juan Ignacio G-Ochoa, journaliste pour Marca. Je n’ai jamais vu un joueur de son potentiel au centre de formation." Et en 2013, Carlo Ancelotti, tombé sous le charme, souhaite conserver le gamin habitué à briller et qui, paradoxalement, se cachait aux yeux de son père et de ses frères pour jouer au foot sur ses îles Canaries natales. Quand ces derniers le cherchaient pour abréger ses parties sur les terrains, l’attaquant explosif allait de terrain en terrain pour esquiver.
>> A lire aussi : PSG : Emery confirme la piste Jesé
Le coup de frein en mars 2014
Comme sur les terrains, un peu plus tard. Jusqu’à ce 18 mars 2014 et cette rencontre de Ligue des champions face à Schalke. Le bilan est sévère : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. "Il a eu des problèmes lors de l’opération (une infection au genou), détaille Juan Ignacio G-Ochoa. Et il a ensuite tardé, prenant neuf mois pour s’en remettre." Depuis, Jesé compense en salle de sport. Dès que possible à en croire les photos postées sur son compte Twitter. "Son corps a changé, poursuit le journaliste de Marca. Désormais, il est moins fin, plus musclé pour protéger son genou." Et pour poursuivre sa rééducation, l’attaquant, toujours à la recherche de sa première cape avec la sélection, devra jouer.
Un potentiel de Ballon d’Or à confirmer
"Il doit partir, est convaincu Juan Ignacio G-Ochoa. Parce qu’il doit jouer, jouer et jouer pour revenir à son niveau. A Madrid, certains pensaient avant sa blessure qu’il avait un potentiel de Ballon d’Or." Au PSG, il pourra le prouver. Et l’attaquant devra également s’adapter. Car son caractère affirmé et légèrement égocentrique lui vaut une comparaison assez révélatrice. "On surnomme Cristiano "El Bicho" (la bête ou... la peste) et Jesé "El Bichito" ", explique le journaliste espagnol. Une comparaison valable dans le jeu mais également pour le comportement.
>> A lire aussi : Real Madrid : Quand Benzema calme la colère de Jesé
A Paris, il fera les efforts qu’il peut
Jesé n’a pas peur de dire qu’il sera le meilleur joueur du monde un jour ou l’autre. Sur le terrain, lorsqu’il ne reçoit pas le ballon, l’Espagnol n’hésite pas à râler. Même si le porteur s’appelle Ronaldo, Bale ou Benzema. Un caractère difficile à vivre mais également témoin d’un mental de gagneur. S’il atterrit à Paris, il se battra d’ailleurs légitimement pour un poste de titulaire. Pas sûr pour autant qu’il fasse tous les efforts. "Le problème que je vois pour Jesé à Paris est l’adaptation", souligne le journaliste de Marca. D’un point de vue sportif d’abord. "Il doit être très entouré et protégé par le coach et ses coéquipiers." Mais également dans le vestiaire, car il n'est pas forcément à l'aise avec les langues étrangères. "Cela représente également un problème."
Pour s’intégrer, il faudra alors chercher ailleurs. Mais Jesé a quelques ressources. Lors de sa rééducation, le joueur de 23 ans s’est consacré plus sérieusement à sa "carrière" de rappeur. Dans le vestiaire parisien, il trouvera certainement quelques oreilles amicales. Même si, pour la musique, comme pour le foot, Jesé aime la jouer perso. Fin 2014, il s’est émancipé de son groupe Big Flow. L’attaquant répond désormais au nom de Jey M. Pour mieux briller en solo.