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Jean-Michel Aulas

Jean-Michel Aulas - -

En déficit depuis deux ans, Lyon a joué les avares sur le marché des transferts cet été en vendant deux cadres, Jérémy Toulalan et Miralem Pjanic, et en les remplaçant par trois jeunes. Une stratégie qui a permis à Jean-Michel Aulas de faire entrer 17 millions d'euros dans les caisses du club.

Jean-Michel Aulas n’a pas encore la collerette et les mimiques de Louis de Funès. Mais comme l’interprète le plus populaire du Harpagon imaginé par Molière, le président de l’Olympique Lyonnais a couru après l’argent cet été. Son club avait dépensé 162 millions d’euros les trois années précédentes. Il n’a lâché ces dernières semaines que 4,8 millions, auxquels il faudra peut-être rajouter 2,6 millions de bonus, pour s’offrir trois joueurs. Bakary Koné (23 ans, Guingamp), Mouhamadou Dabo (24 ans, FC Séville) et Gueida Fofana (20 ans, Le Havre) ne risquent pas à court terme d’égaler la vente des maillots floqués au nom de Lisandro. Mais l’objectif était ailleurs.

Pour un club qui fait face à un déficit cumulé de près de 50 millions d’euros depuis deux ans, le mercato a surtout consisté à passer du rouge à l’orange sur l’échelle du danger économique. Rémi Garde, le nouvel entraîneur lyonnais, avait été prévenu à sa prise de fonctions de l’austérité à venir, sur la période 2011-2014. Il n’a donc pas eu son mot à dire quand Jérémy Toulalan, transféré à Malaga pour 11 millions d’euros, puis Miralem Pjanic, pour lequel la Roma a également payé 11 millions d’euros, ont laissé des trous dans son effectif.

Aulas : « Pjanic ? La meilleure affaire »

« On avait beaucoup investi ces trois dernières années, a expliqué Jean-Michel Aulas ce jeudi dans Luis Attaque. On ne peut plus le faire et l’environnement économique a changé. Mis à part le PSG, qui a un apport sur le plan du capital excessivement important avec les Qataris, peu de clubs français et européens ont la possibilité d’investir beaucoup. On revient à une certaine norme. Il y a aussi le fair-play financier qui va se mettre en place. Certains clubs pourraient être bloqués pour participer aux compétitions européennes. » Et le président lyonnais réfute l’idée d’une chute de son club dans la hiérarchie hexagonale.

« Je pense que globalement, sur le plan des structures financières, Lyon reste le premier club français, loin devant les autres, assure-t-il. On a des réserves, des liquidités. On fait en sorte d’être efficace et pertinent dans les choix. » Ne pas retenir Miralem Pjanic en cas de belle offre était donc une évidence. « Quand on peut vendre un joueur alors qu’on en a trois autres à ce poste, on essaye de faire la meilleure affaire. Ça ne veut pas dire qu’on a des difficultés financières. On en a bien moins que les autres, je dirai. » Mais les économies étaient indispensables. Pour rêver à nouveau d’un mercato prestigieux, les supporters de l’OL devront être patients. Peut-être qu’en 2014…