
Landreau : « Heureux d’être libre »

Mickaël Landreau - -
Mickaël, votre départ soudain de Lille surprend beaucoup…
C’est vrai que c’est pour le moins surprenant. C’est quelque chose qui s’est mis en place au fur et à mesure, au quotidien. Ça date d’il y a plusieurs mois maintenant. C’est un accord commun. Les choses se sont faites tranquillement, si on peut le dire, à la suite de volontés ou de façons de fonctionner différentes avec la direction sportive, avec Frédéric Paquet et le coach. C’est venu petit à petit, autour de ma prolongation de contrat et d’un évènement qui s’était déroulé la saison dernière.
Lequel ?
Frédéric Paquet était intervenu dans le vestiaire. C’était assez ciblé sur le fait qu’à ses yeux, je n’étais pas spécialement un exemple ou quelqu’un de positif pour le vestiaire. J’en ai pris acte, j’en ai parlé avec le coach. Dans le vestiaire, à mon sens, c’est le coach qui décide. Il a préféré ne pas prendre parti, ce que je peux concevoir.
Est-ce pour cela que vous avez quitté le conseil des sages ?
A partir de là, il me semblait normal de ne plus être dans le conseil des sages. Par professionnalisme, par respect pour le président et pour le club, cette information n’a jamais été dévoilée. C’est pour ça que vous avez été surpris d’entendre Aurélien Chedjou le dire sur Canal +. C’était vrai, mais ce n’était pas quelque chose qui devait sortir. Compte-tenu des rapports, qui n’étaient pas simples, j’ai croisé Jean-Michel Vandamme (le conseiller du président), pour lui dire que c’était difficile au quotidien. Il m’a répondu que si c’était ma volonté, ça pouvait aller très, très vite. Je l’ai pris au mot. Je lui ai dit « d’accord, allez-y ».
Et vous avez rapidement résilié votre contrat…
Ils m’ont fait une proposition jeudi matin que j’ai acceptée. Comme dans tous les clubs, je vis les choses avec passion, je m’investis. Pendant plus de deux ans, j’ai accompli plein de belles choses à travers le groupe, l’équipe. Si à un moment donné, on me demande de ne plus le faire de cette manière-là et de rester un simple joueur, c’est différent.
Aviez-vous le sentiment de ne plus avoir la confiance de Rudi Garcia ?
Franchement, avec le coach, j’ai toujours eu des échanges sincères. En tout cas, je lui ai toujours dit ce que je pensais et j’ai toujours assumé. Et il m’a toujours fait jouer.
Ce n’était pas possible de terminer la saison au LOSC ?
Je me voyais terminer ma carrière à Lille. J’étais venu pour ça. Après, compte-tenu des évènements, je pense qu’assumer la situation, ne pas en faire une histoire d’argent, c’est être responsable. C’est une affaire sportive, de conviction, d’envie d’apporter le maximum. J’ai été touché par ce que m’a dit le président (Michel Seydoux) jeudi soir. Il y a l’homme et le sportif. Ça me va très bien d’avoir cette réflexion et de gérer ce moment de cette manière-là.
Comment vivez-vous cette situation, qui n’est pas banale ?
Elle n’est pas banale, mais je la vis plutôt sereinement parce que je me sens bien. Affectivement, c’est plus ou moins facile, parce qu’on vit pleinement un projet, qu’on donne et qu’on échange avec ses partenaires des moments forts. J’ai entendu des choses depuis hier. Mais ça se passe très bien. C’est un vestiaire qui vit bien. Il y a des hommes que je ne laisserai jamais. Et c’est réciproque. Le rapport que j’ai eu avec les supporters, avec les gens du Nord, qui ont une chaleur humaine exceptionnelle, fait aussi que j’ai été content de vivre cette expérience. On a partagé des choses exceptionnelles pendant trois ans et demi.
La concurrence avec Steeve Elana explique-t-elle également cette rupture ?
La concurrence, ça fait des années que je vis avec. Franchement, je souhaite à Steeve qu’il soit accueilli et porté comme je l’ai été. C’est une bonne personne et un bon gardien. Je lui souhaite vraiment de réussir à Lille dans les prochains matchs et à l’avenir. Je serai derrière lui.
Vous avez deux objectifs, le record de Jean-Luc Ettori (602 matchs de L1 contre 568) et la Coupe du monde 2014 au Brésil ? Y avez-vous pensé ?
Oui, j’y pense. Pour ces deux choses, le plus important, c’est de s’épanouir sur le terrain. Ce ne sera pas négatif pour les prochaines semaines et les prochains mois. Un an et demi, c’est très long quand le quotidien est difficile. Je suis heureux de pouvoir être libre sportivement et psychologiquement. J’espère que je pourrai rebondir vite.
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Quel avenir pour Landreau ? |||
Libéré de son contrat avec le LOSC, Mickaël Landreau (33 ans) peut s’engager sans attendre avec un autre club. Plusieurs pistes existent. Toulouse n’en fait pas partie. Le club de la Ville rose continuera la saison avec ses deux gardiens, Ali Ahamada et Olivier Blondel, selon une source proche du Téfécé. En revanche, Evian-Thonon-Gaillard et Bastia semblent des destinations envisageables pour l’ancien Nantais et Parisien. Même si Pierre-Marie Geronimi, le président du club corse, assure qu’il n’est pas entré en contact avec Mickaël Landreau. « Très honnêtement, Bastia a trois gardiens : Dominique Agostini, Landry Bonnefoi et Macedo Novaes, a-t-il expliqué dans Larqué Foot ce vendredi sur RMC. Aujourd’hui, je peux vous affirmer qu’il n’y a absolument rien entre Bastia et Mickaël Landreau. Aucun contact ! Après sa conférence de presse, j’ai rappelé certaines personnes pour savoir s’il avait dit qu’il venait à Bastia. A priori, il ne l’a pas dit. En plus, il a affirmé qu’il prenait quelques jours de vacances avec son épouse. Il va prendre le temps de récupérer. » Avant de remettre les gants.