Pinto Da Costa : « Nous vendons au prix juste »

Invité exceptionnel du Mercato Show, le président du FC Porto, Jorge Nuno Pinto da Costa, est revenu sur les transferts de Lisandro Lopez et d’Aly Cissokho à Lyon ainsi que sur la venue de Lucho Gonzalez à Marseille.

Président Pinto da Costa, les affaires ont été plutôt bonnes entre vous et les clubs français cet été ?
Oui. Nous avons fait des affaires qui sont bonnes pour tout le monde, pour Lyon, Marseille et Toulouse.

Sans la Ligue 1, vous n’auriez pas été très vendeur lors de ce mercato, non ?
Ce n’est pas vrai. Lisandro et Lucho étaient suivis par des clubs étrangers, des clubs espagnols. Nous avons préféré vendre à Marseille et à Lyon à cause de l’amitié que nous avons depuis de nombreuses années avec Jean-Michel Aulas et le regretté Robert Louis-Dreyfus, qui était également un ami.

Les montants de transferts évoqués vous paraissent-ils être à la hauteur des joueurs concernés ?
Ce sont les prix justes. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme Lisandro, Lucho ou Aly. Je suis sûr qu’ils vont bien s’adapter à leurs nouveaux clubs.

Pourtant, vu de France, 28 millions (24 millions + 4 millions de bonus) pour Lisandro Lopez par exemple, ça paraît très cher.
Je ne suis pas d’accord. Si Lyon et Marseille les ont achetés à ce prix-là, c’est qu’ils estimaient que c’était le bon prix. Si, dans deux ans, Lyon veut vendre Cissokho, il va gagner beaucoup d’argent. C’est pour cela que l’on a ajouté un pourcentage à la revente (20%). J’ai vendu Aly à Lyon parce qu’on avait déjà vendu à ce club. Les autres équipes qui ont demandé un transfert pour ce joueur après Milan, je leur en demandais 20 millions. Dans un ou deux ans, il en vaudra 25. Nous ne vendons pas cher parce que lorsque nous vendons, ces joueurs sont tout de suite titulaires dans leurs clubs. Ça a été le cas avec Ricardo Carvalho à Chelsea, Deco à Barcelone, Diego au Werder Brême. Ils sont à chaque fois des figures importantes dans leurs équipes. C’est mieux de payer 15 millions d’euros pour un joueur qui sera indiscutable chez vous que 7 ou 8 pour un joueur qui ne jouera pas ou peu.

Quelle équipe a fait la meilleure affaire par rapport à vos anciens joueurs ? Marseille ? Lyon ?
Je ne connais pas bien les deux équipes. Je dois attendre pour voir. Mais je suis sûr que mes anciens joueurs vont bien s’adapter. Je suis même certain qu’Aly sera retenu lors du prochain rassemblement de l’équipe de France.

Président, que s’est-il passé avec le Milan AC et Aly Cissokho ?
Nous avions un accord avec Adriano Galliani. Puis il m’a expliqué qu’Aly avait un problème dentaire et nous a demandé un décompte dans le prix. J’ai refusé et j’ai dit que le prix pour lui serait de 15 millions. Là, à Lyon, il va prouver qu’il va bien, qu’il peut jouer comme il l’a fait à Porto, comme les médecins français et portugais l’ont dit. Je le répète, il sera l’année prochaine en équipe de France.

Comment se fait-il que Porto déniche lors de chaque intersaison une perle rare comme Cissokho, Lucho Gonzalez…
Nous avons beaucoup d’observateurs, dans toute l’Europe, l’Argentine, l’Amérique du Sud. Si un de nos joueurs part, on a tout de suite un élément pour le remplacer. C’est le cas pour Cissokho. On a recruté Alvaro Perreira (CFR Cluj), un international uruguayen. C’est un très bon joueur. Pour un départ, on a, à chaque fois, trois ou quatre solutions de rechange.

Au niveau des supporters, comment cela se passe-t-il ? Le public arrive à comprendre que Porto se sépare tous les ans de plusieurs de ses cadres ?
Si un grand joueur part, il est toujours remplacé par un grand joueur. Ça a été le cas avec Ricardo Carvalho, qui a été remplacé par Pepe, lui-même remplacé par Bruno Alves. Avec ce système, il n’y a pas de problème. C’est pour cela que nous vendons tous les ans et que cela fait quatre saisons consécutives que nous sommes champions du Portugal.

La rédaction - Mercato Show