Rothen : « Toutes les cartes en main pour me décider »

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Jérôme Rothen, vous avez exprimé votre envie de quitter le PSG, lundi vous avez visité les installations de Blackburn. N’y a-t-il plus aucune chance que les choses s’arrangent avec Paris ?
Ça peut s’arranger... Je ne suis pas encore parti. Je n’ai pas non plus envie de faire n’importe quoi et de partir dans le premier club venu. C’est pour cela que je me suis déplacé là-bas pour visiter les installations et voir l’état d’esprit des dirigeants. Maintenant, j’ai toutes les cartes en main pour me décider. Il me reste deux ans de contrat avec le PSG. Et même s’il y a aujourd’hui plus de discussions avec Paris qu’il y en avait auparavant, je reste dans le même état d’esprit : si je trouve un endroit où m’épanouir, en tout cas plus que ce que je n’ai connu l’année dernière, je ne vais pas hésiter.
Que trouverez-vous de plus à Blackburn, qu’il n’y ait pas déjà au Paris Saint-Germain ?
Un peu plus de tranquillité déjà. Là-bas, il n’y a rien de néfaste pour le côté sportif. Quand tu joues au Parc devant 50 000 personnes qui, pour la plupart, te sifflent : c’est pénible. Ce n’est bon ni pour toi, ni pour l’équipe.
Comment expliquez-vous ces sifflets ? Vous sentez-vous comme une tête de turc, comme le vilain petit canard ?
C’est peut-être de ma faute : avec ce que je dis, ou mon caractère… Car je réagis souvent à chaud. Je devrais la fermer de temps en temps. J’ai fait des erreurs, j’ai appris… Mais ces sifflets au Parc des Princes en fin de saison dernière, je ne les comprends toujours pas. Me faire siffler à l’extérieur, c’est déjà pesant. Mais me faire siffler à domicile aussi, ça commence à faire beaucoup. Le football est une passion pour moi, et il y a des sifflets que je ne comprends pas. Ils m’ont fait vraiment mal. Même si ma saison a été irrégulière, je l’admets, je donne toujours le maximum sur le terrain et je ne triche pas. Je veux bien être l’un des responsables des mauvais résultats de l’équipe. Mais pourquoi suis-je considéré comme étant le seul responsable ?!!
Vos déclarations la saison dernière et la sortie de votre livre n’a sans doute pas facilité les choses…
C’est vrai qu’avec le recul, je pense que ce n’était pas la bonne période pour sortir mon livre. J’en ai moi-même souffert, mais j’en assume l’entière responsabilité. Maintenant avec les saisons que j’ai faites, j’espérais aussi un peu plus de soutien de la part du club. Je me suis souvent retrouvé seul… Ce que j’ai dit, je l’assume. Et j’ai payé pour ça. Maintenant si mon départ peut arranger tout le monde, tant mieux. Si ça ne se fait pas, il me restera alors deux ans de contrat au PSG… Mais moi, j’ai envie de jouer. Je suis un passionné de foot, et je ne fais pas ça que pour l’argent.
Comment se passe la préparation à Paris ?
Au Camp des Loges, cela se passe très bien avec les joueurs comme avec le staff. J’ai bien bossé durant cette préparation. Et même si je n’ai pas participé au stage la première semaine, je me suis préparé personnellement. Aujourd’hui, je suis en forme, mais il me manque encore le terrain et la compétition. Aller jusqu’au 31 août sans compétition, c’est terrible mais c’est le choix de l’entraîneur. Je le respecte. Je continue à m’entraîner. J’ai joué avec la CFA ce week-end.
Comment ça s’est passé ?
Bien. J’ai encore le niveau CFA, c’est plutôt rassurant. (Rires)
Avez-vous de bonnes relations avec le nouvel entraîneur Antoine Kombouaré ?
Il a vu que j’étais un bosseur, que je ne foutais pas la merde. Il s’est fait sa propre idée. Je pense qu’il est franc comme moi. Il m’a tendu la main, oui. Mais il ne me fait pas jouer. Pourtant je suis opérationnel, mais je respecte son choix. Peut-être attend-il que je dise : « Non je ne pars pas. Je reste au PSG... »
Aujourd’hui, il semble que c’est Blackburn qui tienne la corde pour vous recruter. Selon certains médias, l’entraîneur des Rovers Sam Allardyce fait de vous sa priorité. Qu’en est-il exactement ?
On a eu un très bon contact. Il est très intéressé, il me veut. Mais il faut déjà qu’on trouve un accord, on est actuellement en discussions. Ensuite, il y aura des négociations entre Blackburn et le Paris Saint-Germain… Ils sont en train de finaliser un départ, et ensuite ils veulent me recruter.
On a aussi parlé de Majorque en Espagne…
Je n’ai pas fermé de portes. J’ai dit non à certains clubs car je ne veux pas aller dans des pays comme la Turquie, l’Ukraine, la Russie, ou encore le Qatar par exemple. Pour l’instant, je me dis que je suis encore à un âge où je peux apporter à une équipe qui a des ambitions. Moi aussi, j’ai encore des ambitions personnelles. Certains te disent qu’à 30 ans, tu es vieux. J’en ai 31 et je me sens très bien. Je suis en pleine forme. J’ai joué quasiment tous les matches ces deux dernières saisons. Je suis bien dans ma tête, et j'ai envie de ne penser qu’au football maintenant. L’année dernière, je n’ai pas pensé entièrement au foot, mais c’était de ma faute. Aujourd’hui, j’ai envie de ne penser qu’à ça et de m’éclater. Passé la trentaine, on a plus quinze ans (de carrière) devant soi. J’ai envie de prendre du plaisir.
La fin du mercato est le 31 août. La Premier League reprend ce week-end. Qu’est-ce qui pourrait précipiter votre départ vers Blackburn ou ailleurs ?
Que je me mette d’accord rapidement avec le club, puis que ce club se mette aussi rapidement d’accord avec le PSG. Je me suis fait ma propre idée sur Blackburn. Après si tous les feux sont au vert, c’est à moi qu’il reviendra de dire oui ou non. J’aurais le dernier mot. Mais aujourd’hui, je ne suis pas encore dans cette position.
A Blackburn, vous pourriez retrouver des joueurs comme Givet ou El Hadji Diouf ? En avez-vous discuté avec eux ?
Ce sont des mecs avec qui je m’entendais bien quand on jouait en France. Gaël, on a joué ensemble à Monaco et c’est sûr qu’il est plus facile de s’intégrer avec quelqu’un que tu connais sur place. Mais moi, de toute façon, je suis un fonceur. Avec ou sans connaissance sur place, je peux y aller. Je me ferai connaître après.
Que savez-vous du jeu de Blackburn ? Où vous positionneriez-vous dans l’équipe ?
Ils jouent souvent en 4-4-2 à domicile, et j’évoluerais donc au milieu de terrain, côté gauche forcément. A l’extérieur, il aime bien le 4-3-3. A ce moment-là, je pourrais avoir un positionnement un peu plus axial. J’ai toujours aimé ces postes là. C’est là où j’ai toujours su tirer mon épingle du jeu…