RMC Sport

Beigbeder : « J'ai manqué d'expérience »

Charles Beigbeder reconnait avoir « manqué d'expérience »

Charles Beigbeder reconnait avoir « manqué d'expérience » - -

Cent jours après la débâcle de Durban, l'ancien patron de la candidature d'Annecy aux Jeux d'hiver 2018 (finalement attribués à Pyeongchang) revient pour RMC Sport sur les faiblesses du dossier français. L'homme d'affaires bat sa coulpe tout en regrettant la désunion dans le camp tricolore.

Charles Beigbeder, avec le recul, qu'a-t-il manqué à la candidature française ?

J’ai pêché par manque d’expérience de la chose olympique. Ça s’est concrètement traduit par le fait que je ne savais pas comment on conquérait des votes. Ce n’est pas parce que j’ai pu nouer une relation amicale avec le votant qu’il allait voter pour vous. C’était plus compliqué. Le bouclage d’un vote d’un membre du CIO est quelque chose sur lequel nous devons travailler, et je ne suis pas certain que beaucoup le maitrise en France. C’est du long terme.

Un autre point faible ?

On a pêché par désunion. Il y a eu des querelles. Il y avait un certain nombre de personnes, que j’ai dû d’ailleurs remercier, dans l’équipe et à l’extérieur qui ne jouaient pas franc-jeu, qui savonnaient la planche. Il y a un certain nombre de personnes, minoritaires, mais qui n’ont pas digéré mon arrivée, ou qui avant même, trouvaient absurde une candidature d’hiver, et ne juraient que par les Jeux d’été. Il y a avait des gens frustrés, ou pas d’accord. Dans le privé, on sort ces gens de l’équation. Dans le public, comme dans un GIP, on ne peut pas agir ainsi. On les déplace, mais ils continuent à nuire de l’extérieur. J’avais des personnes qui me cassaient les pieds.

Le sous-financement aussi a plombé le dossier...

Ça a toujours été fastidieux, c’est vrai. On a passé beaucoup de temps dans les six derniers mois cruciaux, où tous nos efforts devaient être consacrés à la sécurisation des votes, à essayer de trouver des moyens pour boucler le budget. On finira avec un léger excédent, mais ça a été un obstacle permanent. Les Coréens étaient mieux organisés sans doute, mais c’est une difficulté « classique » pour les candidatures, Munich compris.

L'échec d'Annecy 2018 vous a-t-il coûté un siège aux sénatoriales à Paris ?

Pas du tout. Ça n’a jamais été envisagé une seconde. Je m’implique dans l’UMP parce que la France est confrontée à des défis gigantesques, il faut absolument revenir à l’excédent budgétaire. Je propose des solutions, maintenant je ne sais pas si ce sont les bonnes. Je le fais dans le cadre de mes fonctions de secrétaire national à l’UMP, à la Fondation pour l’innovation politique (think tank libéral, NDLR), c’est mon engagement de citoyen. Sans doute si je veux aller plus loin, il me faudra me poser la question de savoir si je veux me confronter au suffrage universel direct ou indirect et prendre un mandat, mais la question n’est pas à l’ordre du jour.

Le titre de l'encadré ici

|||

Audit JO : fin de l’appel d’offres vendredi
Lancé par Chantal Jouanno, ex-ministre des Sports, et Denis Masseglia, président du CNOSF, après le fiasco de la candidature d’Annecy à l’organisation des Jeux d’hiver 2018, l’audit des quatre récents échecs français à l’organisation des JO progresse. Les candidats ont jusqu’à vendredi pour répondre à l’appel d’offres. Au ministère, on indique que la procédure suit son cours, et qu’un dossier sera retenu, conformément au cahier des charges, d’ici début novembre. Selon nos informations, Keneo, prestataire en événements sportifs serait bien placé. « On ne peut pas faire l’économie d’une analyse de ces échecs, surtout après celui d’Annecy, qui a été particulièrement marqué », déclare Masseglia pour le CNOSF. L.C.