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C'est de la faute des Espagnols: comment le plan olympique du padel se retrouve freiné par l'hyper domination de l'Espagne

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Alors que se tient ce week-end le Paris Major Premier à Roland-Garros, le padel installe sa popularité grandissante en France et dans le monde. Mais le sport de raquette, qui rêve d'une place aux Jeux olympiques, paie encore la domination sans partage des Espagnols.

Le padel rêve un jour d'accéder aux Jeux olympiques, mais ce sport reste ultra-dominé par les Espagnols, à l'image du Paris Major Premier, organisé jusqu'à dimanche sur le Central de Roland-Garros cher à leurs compatriotes Rafael Nadal et Carlos Alcaraz.

La popularité grandissante de ce sport dérivé du tennis, pratiqué par plus de 30 millions d'amateurs dans le monde, pourrait convenir aux critères du comité international olympique (CIO). Mais cette domination ibérique est la principale pierre d'achoppement du dossier olympique porté par la fédération internationale de padel (FIP). Si la FIP revendique 87 fédérations affiliées en 2025, le padel reste l'apanage d'un petit nombre de nations à haut niveau.

Un manque de diversité qui nuit à son intégration au programme olympique : "Le sport doit être pratiqué par des hommes dans au moins 75 pays sur quatre continents et par des femmes dans au moins 40 pays sur trois continents", dispose le CIO. Une statistique en donne la mesure: 73% des joueuses du tableau principal du Majeur parisien viennent de la péninsule ibérique, et 57% des hommes. A cela, s'ajoute le contingent argentin, très représenté chez les joueurs masculins (21).

Un seul non hispanique dans le top 25 chez les hommes

Pour les autres nations, il faut sortir la loupe. Un seul joueur non-hispanique - le Brésilien Lucas Bergamini, n°11 mondial - figure dans le Top 25. Chez les femmes, la Portugaise Sofia Arojo (7e), et la Française Alix Collombon (25e), font figures d'exception.

Ainsi en demi-finales samedi, trois paires hispano-argentines et une paire 100% espagnole s'affrontent chez les hommes. Chez les femmes, même combat ou presque: deux paires 100% espagnoles, une hispano-argentine et une hispano-portugaise avec Sofia Arojo. "Il est essentiel de poursuivre notre développement si nous voulons que le padel devienne un jour olympique. Mais cela prendra du temps", souligne l'Espagnole Ariana Sanchez, n°2 mondiale.

Suivez l'exemple du squash

Pour accélérer son internationalisation, le circuit mondial de padel fait étape dans 16 pays. "On sent beaucoup d'engouement en France, à Hong Kong, aux États-Unis. Mais il manque encore des écoles comme en Espagne ou en Argentine pour que le tournant se fasse sur le plan du haut niveau", analyse l'Argentin Franco Stupaczuk (5e mondial).

Encore loin du niveau hispanique, la fédération française de tennis tente de s'inviter parmi les meilleures nations. "On mise sur le padel en espérant qu'il soit olympique en 2032 à Brisbane, même si je m'avance un peu", évoque prudemment Stéphanie Cohen-Aloro, directrice du padel à la FFT. Le padel a des raisons d'y croire: le squash, son proche cousin, a été promu sport additionnel des JO de Los Angeles 2028.

A.Bo avec AFP