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Main aux fesses, léchage de joue, propos déplacés: les témoignages s'accumulent contre l'ancien président de l'ASSE Roland Romeyer

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Visé par une enquête pour "harcèlement et outrages sexistes aggravés par le lien hiérarchique ou la minorité" après le dépôt de deux plaintes, l'ancien président et propriétaire de l'ASSE Roland Romeyer a fait l'objet d'une enquête interne dans le club de sa vie. Le journal L'Équipe en a révélé ce samedi certains détails.

La parole se libère à Saint-Étienne. Dix jours après l'ouverture d'une enquête visant Roland Romeyer, ancien président (2006-2024) et propriétaire de l'AS Saint-Étienne, d'anciennes collaboratrices déplorent le climat sexiste instauré par l'ancien dirigeant, qui nie en bloc.

D'après nos confrères de L'Équipe, ces salariées de l'ASSE ont fait part, lors de réunions en interne, de propos et gestes inappropriés de leur ancien supérieur hiérarchique.

"T'es pas encore passée sous le bureau?"

Visé par une enquête pour "harcèlement et outrages sexistes aggravés par le lien hiérarchique ou la minorité" - ouverte après le dépôt de deux plaintes par le parquet de Saint-Etienne et confiée aux services de police fin juin - Roland Romeyer est suspecté d'avoir agi alors qu'il était encore en poste, donc avant la vente des Verts au groupe canadien Kilmer Sports Ventures.

Les premiers éléments à charge ont été présentés à partir de septembre 2024 durant des réunions internes au club, organisées après un partenariat avec l'association Her Game Too, qui lutte contre le sexisme dans le monde du football. D'anciennes collaboratrices reprochaient à l'homme de 80 ans d'avoir tenté de leur "mettre une main aux fesses dans les couloirs", de leur avoir fait "des bises aux coins des lèvres", de les avoir sifflées dans les couloirs ou de leur avoir tiré la queue-de-cheval. Certaines ont aussi déploré "un léchage de joue par derrière au moment de dire bonjour à une salariée" ou un décolleté tiré avec le doigt.

Des propos déplacés se seraient ajoutés aux gestes. "T'es pas encore passée sous le bureau?" aurait-il demandé. Ou encore: "Tu es venue en décapotable?", pour évoquer le décolleté de salariées.

Une enquête interne en 2025

À la suite de ces témoignages, le club a ouvert une enquête interne menée par un avocat entre février et mai 2025. D'après le quotidien sportif, quatorze personnes entendues, dont trois hommes, lors de cette enquête. "La plupart ont choisi de minimiser ou de dédramatiser la situation, souvent pour protéger leur carrière professionnelle ou parce qu'elles étaient stagiaires ou débutantes dans leurs fonctions", a commenté l'avocat dans son rapport.

De son côté, Roland Romeyer s'est dit "blessé mais serein" par l'intermédiaire de son avocat. "Il conteste avoir commis le moindre fait de nature pénale, et nie tout harcèlement sexuel, a ajouté Me Jean-Félix Luciani. Il ignore ce qu'on lui reproche et s'en défendra le moment venu avec l'énergie nécessaire."

L'ASSE avait communiqué sur l'affaire au début du mois en assurant "condamner toute forme de violence et de comportement inapproprié, tant sur le terrain qu'en dehors." Et d'ajouter: "Comme dans toute procédure judiciaire, le club laisse la justice suivre son cours et coopère pleinement avec le ministère public. Nous ne ferons aucun autre commentaire."

TP