RMC Sport

CNOSF: "C'est à vomir", Henriques et Karl Olive contre-attaquent face aux accusations de Masseglia

placeholder video
Après un conseil d’administration houleux mardi au Comité national olympique et sportif français, lors duquel l’ex-président Denis Masseglia a réitéré ses attaques contre sa successeuse Brigitte Henriques, cette dernière dénonce "une cabale inadmissible". Son frère Karl Olive, député des Yvelines, a posté un message incendiaire contre Masseglia sur les réseaux.

Tension maximale dans les hautes sphères du Comité olympique national et sportif français (CNOSF). Un conseil d’administration particulièrement houleux s’est tenu mardi en début de soirée dans les bureaux de l’instance. L’ex-président Denis Masseglia, invité dans un geste d’apaisement à venir s’exprimer devant les membres du CA, a réitéré ses attaques contre sa successeuse Brigitte Henriques. L’AFP parle d’une soirée "assez mouvementée".

Devant les membres du CNOSF, Denis Masseglia a lu un courrier détaillant tous les griefs qu'il reproche à son ancienne protégée, avec qui il est en conflit ouvert depuis plusieurs mois. Il a notamment estimé qu’elle n'était "plus à la hauteur des enjeux". Après avoir détaillé plusieurs irrégularités financières selon lui, qui ont émaillé la présidence de Brigitte Henriques, il a ensuite fait état de sa volonté de déposer plainte contre X pour abus de confiance auprès du Parquet national financier "dans les prochains jours". "Cette plainte correspond à un besoin impératif pour nous, celui de savoir, savoir simplement la vérité", est-il écrit dans le courrier.

"Lorsque l’on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage"

Cette intervention n’a pas du tout plus à Brigitte Henriques, qui a contre-attaqué via un communiqué publié dans la foulée par le CNOSF. "La cabale continue. Selon l’adage, lorsque l’on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. C’est inadmissible, écrit la dirigeante de 52 ans, ancienne vice-présidente déléguée de la Fédération française de football. Je n’ai pas la rage. Pendant vingt ans au plus haut niveau de la gouvernance, non seulement je n’ai jamais été interpellée sur ces sujets, mais j’ai même été souvent prise en exemple pour ma loyauté, ma fidélité et ma droiture. Mon prédécesseur était mon premier soutien, soulignant ma carrière de dirigeante de haut niveau. Cela devrait interpeller... Je suis celle qui a dit non parce que je ne souhaitais pas aller dans son sens aveuglément, que je ne souhaitais pas signer un chèque en blanc. Il est devenu non seulement mon meilleur ennemi, mais le principal ambassadeur de sa propre haine à mon endroit. Mais cela ne changera en rien ma vision collégiale pour un sport français dépoussiéré qui rassemble, fier de ses engagements, pour le plus grand nombre. Nous ne cèderons pas."

"Vous n’avez pas supporté qu’on ne vous obéisse plus au doigt et à l’œil"

Karlo Olive, député des Yvelines et frère aîné de Brigitte Henriques, a également réagi en postant un message incendiaire contre Denis Masseglia sur les réseaux. En débutant par un remarqué "in vino veritas" ("dans le vin se trouve la vérité", en latin). "Denis Masseglia, trop c’est trop. Depuis un an je me tais. Et j’ai mal. Parce qu’elle (Brigitte Henriques, ndlr) souffre le martyr sans jamais le montrer. Au nom du sport français. C’est à vomir! (…) Du jour au lendemain, vous lui crachez dessus à une semaine de l’assemblée générale, vous lui trouvez tous les défauts du sport français. Pourquoi? Parce qu’elle a dit NON à vos avances professionnelles. Qu’avez-vous cru? Qu’elle allait vous offrir sur un plateau la radio olympique avec un chèque en blanc dont vous rêviez sans contre-engagement, quoi qu’il en coûte d’être président délégué rémunéré?

"La ficelle est trop grosse Denis. Je vais vous dire. Je suis fier de ma sœur. Et je ne suis pas le seul. Ses soutiens sont indéfectibles. Personne n’est dupe. Oui je suis fière de Brigitte. Fier. Car elle vous a dit Non, à vous comme à d’autres. Et vous n’avez pas supporté qu’on ne vous obéisse plus au doigt et à œil. Comme avant (…) A Brigitte je dirais: ‘Fonce ma sœur pour le sport français, comme tu l’as toujours fait devant tes cinq frères, comme nous t’aimons!’ Et à vous Denis, merci pour tout. Ne soyez pas aigri. A 75 ans, vous pouvez passer la main comme vous le dites. Dans les mots. Et dans les actes!"

Alexandre Jaquin (avec AFP)