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Coe : « J’ai gardé des yeux d'athlète »

Sebastian Coe, patron de Londres 2012

Sebastian Coe, patron de Londres 2012 - -

Le patron du comité d’organisation des JO 2012 se montre confiant à moins de 250 jours du grand rendez-vous qui s’apprête à embraser la capitale britannique. Entretien exclusif avec l'ancienne gloire du demi-fond, à l'occasion du passage des athlètes français du Team EDF à Londres.

Sebastian Coe, Londres est-elle gagnée par la fièvre olympique ?

Il y a une attente qui grandit, mais l’Angleterre n’est pas une nation qui s’emballe trop vite. Slow burn. On ne pousse pas les gens dans des états d’excitation extrême. Mais la ville se met aux couleurs des JO. Quand les visiteurs débarquent à Heathrow (principal aéroport de Londres, ndlr), ils réalisent qu’ils arrivent dans une ville qui va bientôt accueillir les Jeux olympiques.

Les dépenses ont-elles été revues à la hausse ?

On a n’a jamais dit qu’on organiserait des Jeux low cost. Simplement, on ne veut pas faire dans le gigantisme parce que les derniers Jeux l’étaient (à Pékin en 2008). On tient à faire des Jeux raisonnables. Le budget est équilibré, on a réussi à attirer un montant record de sponsoring dans un environnement économique difficile. La vente des billets a atteint nos objectifs. La transformation d’East London, la construction de sites de niveau international restent dans les limites de notre budget.

Quel avenir pour le stade olympique ?

Londres a été choisie pour accueillir les championnats du monde d’athlétisme en 2017. C’est une grande nouvelle, particulièrement pour moi qui suis un ancien athlète. C’est une parfaite illustration de l’héritage sportif de Londres 2012. Au Stade Olympique, l’athlétisme devra coexister avec d’autres sports. C’est ce que nous avions prévu.

Les Jeux, les Mondiaux d’athlétisme… Quel est votre secret ?

Les Mondiaux de 2017 sont une extension des Jeux de Londres. Ils appartiennent à une vision à long terme qui veut faire de Londres une capitale du sport mondial. J’ai toujours dit que l’histoire ne s’arrêtait pas à 2012.

Va-t-il être facile de circuler dans Londres pendant les Jeux ?

On a deux défis dans une grande ville comme Londres. Il faut créer un système de transport bien huilé qui satisfasse en premier lieu les athlètes, la famille olympique, et les visiteurs. Mais il faut aussi faire cohabiter tout ce monde avec les gens qui ne sont pas directement concernés par les Jeux. Je ne vais pas dire que ce sera du business comme d'habitude, parce que ce ne sera pas le cas. Il y aura des défis à relever pour satisfaire tout le monde.

Que vous a appris votre expérience d’ancien athlète ?

J’ai gardé des yeux d’athlète. J’ai couru, j’ai commenté, je suis devenu un membre du CIO, je me suis battu pour avoir les Jeux, mais le regard que j’ai gardé de l’évènement est resté celui d’un athlète. Si on met les sportifs au milieu du projet, on est dans le vrai. Avoir été un athlète m’a fait rester en contact avec cette règle d’or.

Les Américains ont l’intention de venir avec 500 agents du FBI… La sécurité a été sous-estimée ?

Rien n’a été sous-estimé. C’est un processus qui doit être adapté à l’évolution des travaux, au calendrier des épreuves, au système de transports. Ce n’est qu’à la fin qu’on a une image définitive des besoins.

Travaillez-vous de près avec les Français ?

On est très proche des Français, qui sont nos premiers voisins sur le continent. Le chef de mission de la délégation française, Bernard Amsalem, est un ami intime, qui est membre du conseil de l’IAAF comme moi. On se réunit régulièrement. Nos deux pays sont reliés par l’Eurostar. La France, avec ses grands sportifs, fait partie de la recette du succès de ces Jeux.