Coe : « Je souhaite voir les Jeux à Paris »

Sebastian Coe - -
Sebastian, comment trouvez-vous l’Insep, où vous vous êtes entrainé au début des années 80 ?
Avec un peu plus d’infrastructures mais avec le même esprit, les mêmes qualités d’entraînement et de soins. Pour moi, l’Insep est un modèle. Mon père qui m'entraînait était très ami avec Roger Grange (alors entraîneur de l'équipe de France, ndlr). Je traversais la Manche le week-end pour profiter des installations de l'Insep et je rentrais en Angleterre le dimanche soir. En 1991, j’ai été invité à devenir un membre de l’Académie des Sports. C’est vraiment bien pour moi de revenir ici. J’ai de bons souvenirs. On m'a notamment fait découvrir le vin, le Margaux.
Etait-ce important pour vous de venir à l’Insep avant les JO ?
Je suis très très occupé mais c’est vraiment important car les JO n’appartiennent pas uniquement aux athlètes et supporters anglais. Les Jeux ont été délivrés à 204 pays. Pour les 4 ou 5 derniers mois, j’ai visité tous les continents. J’ai été à Delhi, Los Angeles, Beijing, Tokyo, en Afrique, en Océanie et je finis mon programme en Europe. Je voulais venir en France car c’est un pays qui a toujours eu une riche histoire olympique, en particulier en athlétisme qui est ma passion. Je pense que c’est approprié de venir maintenant car c’est la dernière visite de mon programme.
Ne pensez-vous pas que c’est une forme de provocation ?
Non, la rivalité entre les Français et les Anglais existera toujours, c'est la nature de nos relations. Je l’ai dit depuis un moment, c’est un grand souhait de voir des Jeux Olympiques à Paris. La France est une grande puissance olympique et j'espère bien voir les Jeux ici. C’est une ville fantastique. Ce n’est pas une provocation de venir ici mais plutôt une fête. Quand je serai vieux, ou même peut-être avant, j'aimerais vraiment assister à des JO à Paris.
Voulez-vous voir les Jeux Olympiques à Paris en 2024 ?
Je l’espère un jour. Paris est une énorme ville avec une importante culture sportive. Le sport peut avoir un impact sur la société, en particulier sur la jeunesse. Les grandes villes doivent se présenter pour les JO. J’espère que Paris le fera. Il serait inapproprié pour moi de suggérer les JO 2024 à Paris. Mais si vous me demandez : « est-ce que j’aimerais voir Paris accueillir les JO ? », bien sûr que je le souhaite.
Le titre de l'encadré ici
Fourneyron : « 2024 ? Pas forcément la bonne date… »|||
En visite à l’Insep, Sebastian Coe a montré son envie de « voir les Jeux Olympiques à Paris ». Après un tel appel du pied, la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, préfère calmer les ardeurs et miser avant tout sur la construction d’un projet olympique. « Tout le monde souhaite revoir les JO en France et dans sa capitale. On vient de vivre trois échecs successifs difficiles et douloureux (2008 et 2012, ndlr), dont le dernier à Annecy (2018) particulièrement humiliant. On a besoin d’analyser la raison de ces échecs. Il faut qu’on travaille pour fournir une candidature qui ait les chances d’aboutir. Elle doit partir et être portée par le mouvement sportif. Nous savons qu’avec l’alternance des continents, il est important de se positionner au bon moment. Il ne faut pas partir en se disant : « Je veux, je veux, je veux », mais plutôt partir au moment où on aura toutes les chances de réussir. 2024 ? C’est un anniversaire mais ce n’est pas forcément la bonne date. Ça sera la bonne date quand on sera prêt à la victoire. » L.C.