Hockey sur glace: comment les Bleues peuvent décrocher une qualification historique aux JO 2026

Lore Baudrit avec les Bleues lors du match de hockey sur glace France-Suède le 11 avril 2023 - Icon Sport
Lore Baudrit, que retenez-vous du dernier TQO perdu de justesse sur la dernière rencontre?
Ce que j’en ai gardé c’est l’énorme déception. A la fin, on a eu le sentiment de ne pas pouvoir faire plus. La déception était énorme car le groupe était construit depuis plusieurs années. On avait cet objectif commun d’aller aux JO pour ce groupe. Pour la moitié de l’équipe c’était la dernière chance et ça c’était très dur. On a eu aussi beaucoup de fierté. On est passé proche de la qualification mais on ne pouvait pas faire plus. On était au maximum de ce qu’on pouvait faire. Si on doit garder quelque chose c’est qu’à la fin de ce TQO, on doit pouvoir se regarder en équipe et se dire qu’on a tout donné. Cette fois j’espère qu’on se dira qu’on a tout donné, qu’on l’a fait et qu’on est qualifiées.
Le sel de ce TQO, encore une fois, c’est que vous jouez la qualification sur terrain adverse, en l’occurrence le Japon, favori...
Dans le hockey féminin, à part pour certaines joueuses on n’est pas trop habituées à avoir du public. Quand il y en a, que ce soit pour nous ou notre adversaire, je suis contente qu’il y ait du monde. On prend le public pour nous. S’il y a des Japonais pour encourager leur équipe, ça va me transcender. Ça ne nous fait pas peur. La difficulté c’est qu’on est au Japon, qu’il y a le décalage horaire, le voyage. On est parties assez tôt et tout ça ne sera pas une excuse. Si la patinoire est pleine ça sera cool et on va en profiter positivement.
Dans un TQO est-ce que l’aspect pression n’est pas le plus important avec cette carotte des Jeux olympiques?
On a une équipe avec des joueuses qui ont vécu un TQO. Pas beaucoup qui en ont vécu 2 voire 3 mais la majorité a participé au championnat du monde élite et le dernier mondial D1 où on est passé à un match de la montée et du titre mondial. On a cette expérience commune avec des matches à enjeu. Les JO c’est plus grand que tout pour nous et n’importe quel athlète. On s’est bien préparées en tant qu’équipe. Il faut dédramatiser pour arriver libérées. Le premier match contre le Japon est une bonne chose. La pression est sur le Japon, c’est l’équipe favorite à domicile. J’ai envie que la pression soit de leurs côtés. On les a battues il y a deux mois et il faut qu’on capitalise sur ça. Je sais qu’on peut les battre.
Qu’est ce qui a changé dans l’équipe depuis la dernière campagne?
On a moins d’expérience internationale qu’au dernier TQO je pense. On a perdu une expérience très longue mais on a échangé ça contre une équipe plus jeune, qui a une autre expérience internationale. C’est seulement différent.
Quel est le message de la capitaine que vous êtes?
Je reste alerte. Je veux que tout le monde se sente bien et soit prête à donner 100% le jour J. J’observe beaucoup, je m’assure que tout le monde vit bien et reste soi-même. J’essaye de renvoyer de la confiance collective et individuelle pour que chacune soit prête, ne se mette pas trop de pression et capable de jouer son jeu.
Quelles sont les forces du Japon et que devez-vous faire?
Le Japon reste l’équipe favorite. Elles se maintiennent dans le groupe Elite depuis longtemps et c’est très fort. C’est une équipe qui joue très vite, qui rate très peu de passes, qui a une bonne exécution. C’est un jeu robotique qui répète pendant 60 minutes la même chose. L’objectif qu’on travaille c’est de les bloquer dans leur jeu. Quand elles sont bloquées dans leur système elles ont moins de créativité que nous. On a des profils très différents, on a une liberté offensive et c’est ce qui va leur poser problème. On est un peu imprévisibles. C’est notre force et c’est ce sur quoi on doit s’appuyer.
La Chine, votre deuxième adversaire...
La Chine n’est pas une inconnue mais c’est délicat. Elles sont montées en Elite après avoir naturalisé beaucoup de Canadiennes et d’Américaines avant de faire machine arrière. Dans le dernier Mondial, elles n’avaient plus aucune naturalisée, c’était une équipe 100% chinoise. Ils ont bien fait. Cela fait des années qu’ils ont amené des Nord-Américaines pour s’entraîner avec les Chinoises. Elles ont vraiment évolué. C’est une bonne équipe. Ça fait longtemps qu’on ne les a pas jouées. L’an passé, leur gardienne de 18 ans a fait un super mondial. C’est une de leur force. On va voir si elle est capable de réitérer. Elles ont 2-3 joueuses assez techniques.
Enfin, la Pologne pour terminer votre TQO. L’équipe la moins forte sur le papier...
C’est l’équipe un peu surprise. Elles sont 19e nation mondiale. Elles ont battu la Corée du Sud, 5-0, dans leur pré tournoi de qualification et ça c’était une vraie surprise. C’est une formation très hétérogène. Je pense qu’elles s’appuient beaucoup sur une bonne première ligne et le reste est peut-être en-dessous. Ce sera notre troisième match. On aura les deux gros morceaux avant. Si tout se passe bien on gagne nos deux premiers matches, elles perdent leurs deux premiers et on s’en va aux JO en jouant un match de gala. C’est le scénario idéal.