
JO 2016: Découvrez Kévin Mayer, l'athlète qui vous a fait aimer le décathlon

Kévin Mayer - AFP
Avec une tête d’ange et un corps de dieu grec, Kévin Mayer n’avait déjà pas à se plaindre. Depuis ce jeudi, il vit carrément un rêve éveillé puisqu’il est désormais vice-champion olympique du décathlon, l’épreuve sportive ultime, la plus complète. Le tout à seulement 24 ans. Une évolution finalement pas si surprenante pour ce surdoué du sport. De tous les sports. Après s’être essayé au tennis, au rugby ou encore à la natation durant sa jeunesse, le natif d’Argenteuil est arrivé un peu par hasard à l’athlétisme. Et ce boulimique s’est naturellement tourné vers le décathlon.
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Immédiatement, Mayer a montré des aptitudes naturelles bien au-dessus de la moyenne. Il comprend et assimile tout plus rapidement que les autres, ce qui bluffe encore aujourd’hui ses coaches. « C’est surprenant. Des fois on se dit qu’il n’en fait pas beaucoup, mais ce qu’il fait il le fait à 100%, donc c’est tout de suite rentable, explique Jean-Yves Cochand, l’un de ses entraîneurs. Il sent les choses. Il a des habilités motrices de départ. Il était bon en tennis, en ski, en natation. Tout ce qu’il fait, il le sent très vite. C’est quelqu’un de très habile, de très coordonné. »
« Je n’ai pas une épreuve où je suis catastrophique »
Champion du monde juniors du décathlon en 2010, Mayer avait déjà pris une prometteuse 15e place lors des JO de Londres il y a quatre ans. L’éclosion du phénomène est alors en marche. En 2014, il devient vice-champion d’Europe et deux ans plus tard le voilà sur la deuxième marche du podium olympique, avec un record de France à la clé (8834 points), au terme de deux jours quasi-parfaits, avec ses records personnels battus sur 100m en 10’’81, lancer du poids (15,76m), 400m (48’’21) ou encore saut à la perche (5,40m).
« Mon point fort, c’est ce que j’ai travaillé depuis huit ans, c’est-à-dire que je n’ai aucun point faible, expliquait-il à RMC Sport il y a quelques semaines. Je commence à être très régulier. J’étais nul au lancer et je commence à être parmi les meilleurs lanceurs. Je n’ai pas une épreuve où je suis catastrophique, je suis très homogène, ce qui me permet d’accumuler énormément de points sans pour autant impressionner dans les épreuves. »
« Mon exemple, c’est Ashton Eaton »
Si ce discours peut parfois passer pour de l’arrogance, il n’est pourtant que le reflet de la réalité pour un athlète qui peut viser encore plus haut. « C’est un battant. Il n’a aucune limite, lâche Benjamin Hougardy, décathlonien qui s’entraîne avec Mayer. Je ne pense pas qu’il s’en soit fixé et je ne pense pas qu’il va s’en fixer. »
Ce n’est en tout cas pas prévu dans les plans du vice-champion olympique, qui a un modèle tout trouvé : « Mon exemple, c’est Ashton Eaton (décathlonien américain, champion olympique 2012 et 2016 et recordman du monde). Tant par ses qualités humaines que par ses qualités physiques. Ce qu’il arrive à faire et à créer, c’est exceptionnel. » Mayer n’en est plus si loin.