JO-2020 - Privée de 400m à cause de son hyperandrogénie, Christine Mboma très déçue

Christine Mboma - AFP
La Namibienne Christine Mboma, révélation de l'année sur 400 m, doit se concentrer à Tokyo sur le 200 m à cause du règlement sur les athlètes hyperandrogènes. Elle a réussi le meilleur temps des séries du demi-tour de piste lundi en 22 sec 11.
"Je suis très déçue de ne pas faire le 400 m, je ne dirai rien de plus pour rester concentrée", a-t-elle expliqué après sa course.
Christine Mboma, âgée de 18 ans seulement, a explosé cette saison pour devenir la 7e meilleure performeuse de tous les temps sur 400 m fin juin. Mais son comité olympique avait annoncé quelques jours plus tard qu'elle ne pourrait pas s'aligner sur la distance aux JO, étant concernée par le règlement sur l'hyperandrogénie.
"J'ai appris cela peut-être trois semaines avant les Jeux, je me suis donc concentrée sur le sprint court. Il faut travailler dur pour être la meilleure, peu importe qui vous êtes", a-t-elle indiqué.
Nouveau record du monde junior sur 200m
Depuis 2019, les athlètes concernées doivent suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone pendant six mois consécutifs avant de pouvoir participer à une compétition internationale du 400 m au mile (1.609 m), ce que refuse de faire la Sud-Africaine Caster Semenya, emblème du combat contre cette règle.
Mboma a donc décidé de se consacrer au 200 m, avec succès. Elle a établi lundi un nouveau record du monde junior de la distance en 22 sec 11. Comme un symbole, elle a retrouvé dans sa série la Nigérienne Aminatou Seyni (22.72, qualifiée), dans la même situation depuis deux ans, et l'Indienne Dutee Chand (23.85, éliminée), pionnière avec Semenya dans la longue bataille juridique contre les règlements sur l'hyperandrogénie, qui l'avaient privé de compétition il y a sept ans.
Elle avait gagné au Tribunal arbitral du sport en 2015 le droit de concourir, obligeant World athletics à revoir sa copie, ce qui a été fait en 2019 avec le nouveau règlement.La compatriote et partenaire d'entraînement de Mboma, Beatrice Masilingi (18 ans), exactement dans le même cas, s'est aussi qualifiée pour les demi-finales du 200 m."J'aurais aimé pouvoir courir le 400 m mais ce n'est pas possible. C'est compliqué, il y a beaucoup de choses dans ce dossier, je suis assez perdue", a-t-elle confié.
La médaillée de bronze du 100 m, la Jamaïcaine Shericka Jackson a par contre commis une erreur grossière: largement en tête, elle a terminé sa course en décélérant trop, mais s'est faite doubler sur le fil pour ne terminer que 4e. Elle est donc éliminée dès les séries.