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JO 2021 (cyclisme): "Je suis déjà gagnante contre ces gens qui pensent que les femmes ne peuvent pas faire du vélo", réagit Masomah Ali Zada après sa course

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Masomah Ali Zada, réfugiée afghane en France, a participé ce mercredi au chrono lors des Jeux olympiques de Tokyo 2021. La cycliste ne pouvait pas cacher son immense sourire malgré une dernière place obtenue, très loin de ses adversaires. L''athlète, qui a fui la menace terroriste des Talibans, espère surtout avoir inspiré d'autres femmes.

Le résultat semble anecdotique mais la symbolique est immense pour Masomah Ali Zada. L'athlète, une réfugiée afghane, a terminé dernière du contre la montre ce mercredi des Jeux olympiques de Tokyo 2021, à près de 14 minutes d'Annemiek van Vleuten, sur un parcours de 22 kilomètres. Mais aussi à 10 minutes de l'avant-dernière.

"Si je n'avais pas peur en Afghanistan, pourquoi j'aurais eu peur aux Jeux olympiques?"

Masomah Ali Zada affichait un large sourire à l'arrivée. "C'est un honneur et une fierté d'ouvrir les portes pour les autres. Je vivais en Afghanistan, et j'avais beaucoup de problèmes. Si je n'avais pas peur en Afghanistan, pourquoi j'aurais eu peur aux Jeux olympiques? Mon but, c'était de terminer, a indiqué celle qui a fui son pays, sous la menace terroriste des Talibans. J'ai donné tout ce que j'avais. Je ne regrette rien, je ne lâche rien."

Réfugiée en France à Lille, Masomah Ali Zada étudie à l’université en génie civil. Celle qui a découvert le cyclisme lors d'un exil en Iran, à seulement 8 ans, a donc accompli un rêve en participant à ses premiers Jeux olympiques. "C'est un souvenir inoubliable. C'est mon premier contre la montre, ma première fois aux Jeux olympiques. Je suis aussi la première cycliste de l'Afghanistan à participer aux JO, s'est félicitée Ali Zada. C'est une grande responsabilité sur mes épaules. Mais je suis très contente de ma course parce que j'espère bien qu'après moi, on puisse aider les autres réfugié(e)s qui aimeraient bien faire du sport et participer aux JO."

Pionnière à sa façon, Masomah Ali Zada savait qu'elle n'avait pas le niveau pour rivaliser avec les meilleures. Mais l'enjeu semble forcément ailleurs pour elle. "Je veux aussi ouvrir la porte pour les autres femmes en Afghanistan et dans tous les pays où les femmes ne peuvent pas faire de vélo, a commenté Ali Zada après sa course. Je suis déjà gagnante contre ces gens qui pensent que les femmes ne peuvent pas faire du vélo."

GL avec AS